Les cent frères de Manol
de Anton Nikolov Dontchev

critiqué par Saule, le 17 mars 2003
(Bruxelles - 59 ans)


La note:  étoiles
L'islamisation forcée des Balkans
Ce livre est l'histoire d'un épisode sanglant de la Bulgarie: au 17ème siècle, pendant le siège de Candie, le Sultan Turc décide d’envoyer des troupes procèder à l'Islamisation forcée de la Bulgarie. Le spahi Karaibraim et une armée de Turcs sanguinaire arrivent dès lors dans la vallée idyllique des Rodhopes (sud de la Bulgarie), afin de soumettre les habitants et les convertir à la religion d'Allah. Dans le camp des Bulgares, la résistance s'organise autour de Manol, chef des bergers, qui canalisera les forces de résistance de la région.
Ecrit de manière très poétique et pure, le récit combine en alternance les notes du journal d'un pope Bulgare et celle d'un renégat Franc qui a renié sa foi et rejoint le camp de l'Islam afin de sauver sa peau.
Nous découvrons cet épisode sanglant de l'histoire des Balkans à travers un récit d'une grande puissance et d'une beauté hors du commun. De surcroît,
ce livre passionnant nous apprend un épisode mal connu de l'histoire européenne et livre une réflexion intéressante sur la valeur de la foi et de son reniement de la foi ainsi que sur le bien fondé d'imposer sa foi aux autres.
Anton Dontchev est un grand classique de la littérature Bulgare. Les cents frères de Manol, traduit dans de nombreuses langues, est un véritable monument dans son pays. Egalement traduit en français, Dontchev a écrit « L'épopée du livre sacrée », un livre très beau (mais d'une grande dureté et violence) qui relate l'épisode de l'écrasement des cathares par la papauté. J'en frissonne encore.