Prisonniers du paradis de Arto Paasilinna

Prisonniers du paradis de Arto Paasilinna
( Paratiisisaaren vangit)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par LdS, le 19 mars 2003 (Paris, Inscrit le 15 mars 2003, 51 ans)
La note : 7 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 10 avis)
Cote pondérée : 7 étoiles (1 648ème position).
Visites : 18 235  (depuis Novembre 2007)

Un rêve exotique

Un avion s’échoue, une île déserte, une quarantaine de personnes, une nature sauvage et parfois hostile. Un petit coin de paradis au milieu de cet univers ultra-civilisé. Un Robinson Crusoé moderne, mais mieux organisé. Une micro civilisation perdue au fond du Pacifique.
28 hommes et 26 femmes échoués sur une plage au sable fin et dorée. Seuls et sans moyen de communication, ils apprennent vite à s’organiser. Un conseil de trois personnes défendent les intérêts généraux, le “Café de la Jungle" où chacun va s’abreuver après le travail, payé par heure de travail. Rien ne manque. Ils décident de faire avec du bois un grand SOS géant de plus de trois kilomètres et qui devrait être repéré par les satellites. Pour cela un planning est dressé, des commissions instituées et les tâches distribuées. Satisfaits, heureux, ils ont tout à portée de la main, si bien que lorsque les marines américains vinrent les sauver, certains organisèrent une rébellion pour rester. Un peu de rêve, un peu d’exotisme, un peu de bonheur sur un ton à la fois sincère et confident entraîne le lecteur dans les nuées des songes paradisiaques. Ecrit à la fois avec un style vivant, fougueux poétique fait que le lecteur se laisse emporter par les flots de l'histoire pour n'en sortir qu’une fois le livre achevé.

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Les robinsons finlandais

8 étoiles

Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 20 janvier 2019

Arto Paasilinna est un écrivain scandinave qui, une fois n’est pas coutume, n’est pas complètement dépressif mais joyeusement rigolard, et qui ne vous traîne pas dans la noirceur des longues nuits de l'hiver polaire.
Avec Prisonniers du paradis, on en est même bien loin, sous les tropiques, mais toujours avec des scandinaves puisque l’avion qui s’est abîmé au large d’une côte inhabitée transportait son lot de finlandais, suédois, norvégiens plus quelques britanniques. L’occasion une fois de plus de se moquer de ses concitoyens, de la société finlandaise et des problèmes linguistiques avec les suédois.
La cinquantaine de survivants s’organise et, passées les premières semaines difficiles, arrive à construire une existence confortable en exploitant une nature luxuriante et généreuse (heureusement qu’il y avait surtout du personnel médical, des bûcherons et des mécaniciens… pas sûr que des banquiers et des informaticiens auraient survécu). Chaque petit chapitre est une nouvelle aventure, un nouvel épisode presque toujours cocasse (tant que la civilisation moderne avec ses armes et ses vices reste à distance), jusqu’au jour où arrivent les secours…
Ne cherchez pas le réalisme dans ce récit déjanté. Mais, sans vous prendre la tête, vous trouverez un peu de profondeur si vous prenez le temps de vous arrêter sur les questions qu’il pose sur la société, les relations humaines, notre rapport à la nature…

Immersion dans une communauté utopique

8 étoiles

Critique de Pierrequiroule (Paris, Inscrite le 13 avril 2006, 43 ans) - 24 juillet 2014

Parti d’Australie pour une mission humanitaire, un avion survole le Pacifique avec à son bord de nombreux civils anglophones et scandinaves. Il y a là des bûcherons, des infirmières, des médecins, des ingénieurs et… un journaliste finlandais –notre narrateur. Mais de fortes turbulences entraînent un amerrissage forcé. L’avion s’écrase dans l’océan, tout près d’une île déserte et en apparence paradisiaque. Les survivants vont alors devoir s’organiser pour subvenir à leurs besoins. Bientôt une communauté autarcique se met en place avec ses chefs, ses conflits, sa division du travail et ses distilleries clandestines ! Malgré des conditions de vie très primaires, il souffle un vent de liberté et de camaraderie sur cette île. Dès lors, les naufragés auront-ils encore envie d’être sauvés pour retourner à la civilisation ?

Ceux qui apprécient l’humour déjanté de Paasilinna seront surpris du ton un peu plus sérieux de ce roman. On y retrouve bien sûr la fantaisie propre à l’auteur et les scènes comiques n’en sont pas totalement absentes. Mais c’est avant tout un roman d’aventures qui respecte un schéma narratif classique. Les scènes d’action – crash de l’avion, errance sur la plage et dans la jungle, bombardement…- sont nombreuses et passionnantes. Et puis comme toujours Paasilinna nous invite à réfléchir sur la société moderne qui aliène les individus. Qu’ils trouvent refuge au fin fond de la Laponie ou dans une île tropicale, ses personnages ne peuvent s’épanouir qu’en se détournant de la civilisation.

Lost in translation

8 étoiles

Critique de Ndeprez (, Inscrit le 22 décembre 2011, 48 ans) - 22 mai 2013

Ca démarre (un peu) comme Sa majesté des mouches ou Lost.. un accident d'avion force des rescapés tous mandatés par L'ONU à vivre ensemble sur une île déserte.
Ce qui change par rapport au livre ou à la série susnommée est l'humour de l'auteur finlandais et le regard amusé qu'il livre sur l’être humain.
On passe un très bon moment avec ce petit livre qui amène un peu de fraicheur et de poésie... Il parait qu'en ce moment nous en avons bien besoin.
Un léger bémol qui mérite d'être signalé , la 4eme de couverture dévoile quasiment toute l'histoire... ce qui gâche un peu le plaisir de la découverte.

Rêve et fantaisie

9 étoiles

Critique de CHALOT (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans) - 15 août 2012

Voici un nouveau roman d"Arto Paasilinna traduit en français. Comme d'habitude je n'ai pas hésité à l'acheter pour ensuite passer un très bon moment.
Les naufragés sont sympathiques et leur histoire commune est invraisemblable mais tellement originale et amusante.
Cet avion qui fait un amerrissage forcé tout près d'une île mélanésienne contient du matériel médical et de prévention. Les stérilets en nombre qui seront dégagés par des nageurs improvisés vont s'avérer très utiles, pour la pêche, pour d'autres travaux et accessoirement pour que les nombreuses jeunes femmes puissent avoir une vie sexuelle sans risque de grossesse.
Les Robinson s'organisent tant bien que mal, chacun trouve sa place peu à peu et la pénurie ne dure pas trop longtemps. Il est vrai que les hommes et les femmes, perdus sur cette île disposent d'atouts indéniables : ils ont parmi eux trois médecins, 14 infirmières, 10 sages-femmes et, cerise sur le gâteau, 10 bûcherons finlandais, deux mécaniciens forestiers et 2 ingénieurs....
La vie s'organise et comme le conteur est l'auteur "fantaisiste" qui avec humour est capable de tout et surtout de nous passionner en nous écartant du drame, le lecteur est ravi, il en demande encore.
Une nouvelle société surgit avec ses codes, une administration démocratique et une justice fondée collectivement et acceptée de tous. Les distilleurs pourront même produire de l'eau de vie.... Il faudra d'ailleurs compenser ce travail personnel et la consommation déclarée licite après un vote, en monnaie locale : l'heure supplémentaire de travail collectif.
Sans le savoir, ni l'imaginer, ces femmes et ces hommes ont construit une société socialiste... mais comme l'explique l'un des héros narrateur de l'histoire, "nous ne pouvions appliquer un autre système, car nous irions à notre perte."
Quand après plusieurs mois de vie dans ce nouveau paradis, une perspective de "sauvetage" est en vue, beaucoup préféreraient rester ici :
Pourquoi retourner "dans un monde déchiré par les guerres, pour payer des impôts, acheter des produits coûteux et superflus, avoir un cancer du poumon ou quelque autre maladie, écouter les Jérémiades continuelles de nos épouses au sujet de leurs jambes enflées et de la laverie toujours bondée"
C'est ce que pense et exprime Taylor, un homme. Les femmes n'ont pas de divergences si ce n'est de tancer, elles en contrepoint l'attitude de leurs maris ou fiancés restés au pays.
Que vont-ils décider, revenir à la civilisation pour retrouver leurs familles ou rester dans leur paradis... Le désaccord est profond mais nous sommes dans du Paasilinna....
Le rêve, l'humour et la fantaisie sont au cœur de cette aventure extraordinaire et rafraîchissante


Jean-François Chalot

Un échec quasi-complet

6 étoiles

Critique de Rafiki (Paris, Inscrit le 29 novembre 2011, 33 ans) - 9 février 2012

Bien moins drôle que les précédents livres, la délocalisation ne réussit pas à Paasilinna. Pas d'intrigue, aucune péripétie, on s'ennuie donc parfois en lisant ces pages, chose rare chez Paasilinna il faut le dire. Si c'était un test pour changer de registre autant dire que je préfère ses aventures dans la contrée finlandaise.

Passilinna nous fait en effet ici le coup du roman à morale avec le socialisme comme idéal pour tout les hommes, mais le roman transpire tellement de cette bonne volonté que c'en est ridicule. Aucun biais à cette pensée n'est étudié, les relations humaines sont à peine effleurées et les comiques de situations sont finalement bien rares dans cet ouvrage.

Pour moi c'est une direction à ne pas prendre pour l'auteur que cette histoire à l'étranger.

sortons de nos quatre murs !!!

8 étoiles

Critique de Ppakkoqq (, Inscrit le 20 juillet 2005, 41 ans) - 5 janvier 2007

Voilà qui l'eut cru...
Une trentaine de rescapés d'un crash d'avion se retrouvent sur une île quasi-inhabitée...
Une petite société se met en place avec ses règles de vie, ses coutumes, ses problèmes et ses rêveries... Loin des rêveries du monde moderne et "civilisé"...

Roman plein d'humour et de réflexion sur l'ambition de l'humain dans une société à grande échelle...

Laissez vous emporter... moi je vais quitter mon appartement, ma voiture et mes sous-vêtements

D'autres livres de cet auteur, entre autres : Le lièvre de Vatanen (récemment adapté au cinéma), petits suicides entre amis...

Les bronzés de l'île perdue

10 étoiles

Critique de Cyprien (Lausanne, Inscrit le 23 janvier 2006, 36 ans) - 1 mai 2006

Vous n'avez pas aimé "Sa majesté des mouches" de Golding, vous avez trouvé l'histoire intéressante mais traitée de manière trop sérieuse et dramatique. Précipitez vous donc sur "Prisonniers du paradis", un petit bijou de cet auteur fantastique, et malheureusement trop peu connu sous nos latitudes, qu'est Paasilinna.

On y découvre des sortes de bronzés, oui ceux du film, qui seraient tombé sur l'île des révoltés du Bounty. La vie s'y organise avec ses hauts et ses bas. Le tout couronné de l'humour souvent ironique, parfois grincant, toujours génial du finlandais de service.

BEAU

10 étoiles

Critique de Septularisen (, Inscrit le 7 août 2004, - ans) - 22 juin 2005

Sans doute le meilleur livre de PAASILINNA, ici encore l'auteur s'est surpassé, avec comme toujours son merveilleux sens de l'humour qui fait des ravages chez ses lecteurs... on rit du début à la fin du livre!

La scène de la beuverie au bar de l'île déserte est tout simplement grandiose, et la fin du livre avec son retournement de situation vraiment magnifique.

Du grand très grand PAASILINNA!

Loin de la Finlande

7 étoiles

Critique de Manu55 (João Pessoa, Inscrit le 21 janvier 2004, 51 ans) - 19 mai 2004

Pour une fois, Paasilinna quitte sa Finlande chérie pour s'échouer sur les plages d'une île perdue bien tropicale au fin fond de nulle part, mais n'oublie pas
C'est pas Robinson, mais tout un avion de clubmedistes qui doivent apprendre à vivre "différemment", et ensemble.
Une bonne description de l'humain en société.

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