Stèles : La grande famine en Chine, 1958-1961 de Yang Jisheng

Stèles : La grande famine en Chine, 1958-1961 de Yang Jisheng
(墓碑)

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Essais , Sciences humaines et exactes => Histoire

Critiqué par Anonyme11, le 19 août 2020 (Inscrit(e) le 18 août 2020, - ans)
La note : 10 étoiles
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La Mémoire de ces 36.000.000 de morts de faim est encore interdite en Chine Totalitaire Communiste !

Une œuvre Historique et Mémorielle colossale et fondamentale sur l’effroyable politique du « Grand Bond en avant » qui a engendré, entre 1958 et 1961, en seulement trois années, la mort par la Famine de 36.000.000 de Chinois.
Le propre père de Yang Jisheng est mort de faim en 1959. L’auteur était alors âgé de seulement 19 ans et ne comprenait pas encore que c’était le régime Totalitaire Communiste de Mao Zedong qui était en train d’exterminer une partie importante de la population Chinoise par l’Arme de destruction massive qu’est : la Famine.

Le « Grand Bond en avant » consista donc dans les Collectivisations et les réquisitions forcées des récoltes agricoles, les exécutions sommaires et massives, les tortures à mort, la mort horrible à petit feu par la faim rendant les gens totalement fous et provoquant d’innombrables actes de Cannibalisme, les maladies, etc..

Ce n’est que lors de l’autre période d’extermination de masse, celle nommée de la « Révolution Culturelle » qui dura dix ans de 1966 à 1976, coûtant à nouveau la vie à plusieurs autres millions de Chinois, que Yang Jisheng compris l’immense responsabilité du régime Totalitaire Communiste de Mao Zedong dans le « Grand Bond en avant ».

Afin d’avoir un petit aperçu de l’horreur de cette tragédie, voici quelques extraits issus de la présentation de l’auteur (pages 24, 32, 33, 34) :
« La faim avant la mort est encore plus terrible que la mort. On avait mangé jusqu’aux rafles de maïs, il ne restait plus de légumes sauvages ni d’écorces d’arbres, on se calait le ventre avec de la fiente d’oiseaux, avec des rats, et même des fibres de coton ou du charbon. Là où l’on extrayait du kaolin (le kaolin est une argile blanche qui sert notamment à la fabrication de porcelaine. Non digestible, elle bloquait les intestins et provoquait la mort), les affamés en avalaient des bouchées. Les cadavres des morts de faim, qu’ils soient membres de la famille ou non, devinrent de la nourriture.
Le « cannibalisme » ne fut pas un phénomène isolé. Les annales anciennes mentionnent l’expression « échanger les enfants pour les manger » (l’expression date du siège du pays de Song (VIe siècle av. J.-C.) et se trouve dans le Lie Zi (classique taoïste traduit sous le titre Traité du vide parfait)), et pendant la Grande Famine, il y eut des cas où des parents mangèrent leurs propres enfants. Dans plusieurs districts, j’ai entendu des témoins évoquer d’effroyables histoires, j’ai rencontré des gens qui avaient mangé de la chair humaine et m’en ont décrit le goût. Selon l’analyse de documents fiables que j’ai obtenus, les cas se comptent par milliers au plan national.
J’ai rassemblé sur ces cas tragiques des témoignages détaillés dans les districts de chaque province, qu’on trouvera dans les pages qui suivent.
C’est une tragédie sans précédent dans l’histoire de l’humanité que, dans des conditions climatiques normales, en l’absence de guerre et d’épidémie, des dizaines de millions d’hommes soient morts de faim et qu’il y ait eu du cannibalisme à grande échelle.
(…) Les communes populaires ont permis le développement de l’agriculture collective, et renforcé le système totalitaire. Elles constituent un système intégré dans lequel le gouvernement et l’entreprise ne se distinguent pas l’un et l’autre : toutes les activités économiques sont intégrées dans les objectifs politiques, toutes les richesses sont placées sous le contrôle des agents de l’administration, et les organes du régime remplacent la famille, la religion et tous les organes sociaux. En 1958, on a aussi introduit dans la vie du peuple l’organisation militaire, on a lancé des « campagnes » pour l’acier, les travaux hydrauliques et l’agriculture ; les fonctionnaires donnaient des directives aux paysans et les affectaient comme des soldats. Et, à travers l’instauration des cantines, des jardins d’enfants, etc., on a finalement atteint l’objectif de destruction de la famille comme unité économique.
Le système des cantines communes est la cause principale d’un grand nombre de morts de faim. Les fourneaux familiaux des paysans ont été démantelés, leur vaisselle, leurs ustensiles de cuisine, leurs tables et tabourets ont été confisqués pour servir dans les cantines ; mais aussi les céréales et le bois à brûler, les animaux d’élevage et de basse-cour. Même les légumes sauvages devaient être remis à la cantine. Dans certains endroits, il était interdit aux cheminées familiales de fumer.
(…) Les cantines communes ont aussi été la base à partir de laquelle les cadres, qui mangeaient toujours à leur faim, se sont dotés de privilèges abusifs. Leur effet le plus important a été d’enfoncer la « dictature du prolétariat » dans le ventre de chacun. Ceux qui n’obéissaient pas aux ordres étaient privés de repas. Obliger les paysans à remettre aux dirigeants leurs louches à riz, c’était les obliger à abandonner leur droit de vivre.
Parmi les dizaines de millions d’âmes de ces morts injustes, une partie a péri sous les coups ou a été poussée à la mort par les cadres locaux. Les paysans récalcitrants, ceux qui mangeaient en cachette les récoltes en germe parce qu’ils avaient faim, ceux qui n’avaient pas la force de travailler sur les chantiers hydrauliques parce qu’ils tombaient d’inanition, risquaient tous des châtiments cruels. Il y avait des dizaines de châtiments : coups en étant suspendu, agenouillement, parade publique, privation de nourriture, exposition au froid ou au soleil, oreilles coupées, etc. La cruauté était insoutenable.
(…) Le système totalitaire est le plus arriéré, le plus sauvage, le plus inhumain qui soit au monde. Les dizaines de millions d’innocents morts pendant ces trois ans de famine en ont sonné le glas. Les mouvements qui ont suivi, comme l’éducation socialiste ou la Révolution culturelle, non seulement n’ont pu le sauver, mais l’ont condamné sans rémission.
(…) La mise en place de l’économie de marché a déjà jeté les bases économiques de l’établissement de la démocratie, et par là nous sommes entrés dans un système post-totalitaire. La transformation de l’économie vers le marché accélère l’accouchement de la démocratisation. Je suis convaincu que, en Chine, le système totalitaire sera remplacé un jour par un système démocratique, et que ce jour n’est plus très lointain. »

En attendant ce jour de Libération, aujourd’hui, le Parti Communiste Chinois (P.C.C.) contrôle toujours étroitement la société Chinoise : l’exemple le plus flagrant réside dans l’interdiction même de la publication de cet ouvrage du courageux Yang Jisheng !

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  Famines en Chine 4 JulesRomans 15 juin 2013 @ 21:09

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