Alexandre le Grand ou le roman d'un dieu
de Maurice Druon

critiqué par Nicolas D., le 17 juin 2013
(Lille - 42 ans)


La note:  étoiles
Alexandre par Aristandre
La vie d'Alexandre le Grand, devenu roi des macédoniens, hégémon des grecs, conquérant des perses et demi-dieu des égyptiens... En quelques 470 pages, Maurice Druon nous conte la vie de celui qui restera l'un des plus grands conquérants et stratèges de l'histoire. Le procédé narratif est efficace; en choisissant le point de vue d'Aristandre (son devin favori), une part non négligeable du récit se consacre à la mystique d'alors, à l'interprétation des oracles... Il s'agit pour moi du troisième roman que je bois sur le compte d'Alexandre, après ceux de Benoist-Méchin et Manfredi... Toujours le même plaisir, la même fascination pour ce personnage décidément hors du commun. La construction du roman en courts chapitre assure une parfaite fluidité dans le rythme, et l'on se prend à reposer le bouquin très (très) tard une fois entamé.
Le style se rapproche de celui dont usait déjà Druon dans les "Mémoires de Zeus".
C'est tout sauf objectif, vu l'intérêt porté par moi pour cette époque de l'histoire et ce personnage, mais il y aura 5 étoiles... (Ne serait-ce que parce qu'il a été lu en 3 jours, hors congés s'il vous plaît)
Alexandre le conquérant 7 étoiles

Après la série sur les rois maudits je cherchais d’autres œuvres de Maurice Druon et mon choix s’est très vite tourné vers Alexandre le grand.

Bien que très différent des lectures précédentes, j’ai trouvé ce roman historique particulièrement intéressant et enrichissant. Proche du 7ème tome des rois maudits : quand un roi perd la France, notamment dans la narration, ce tome est moins romanesque et moins truculent que les romans auxquels m’avait habitué cet auteur néanmoins le plaisir de lire est toujours au rendez-vous. La lecture est toujours aussi agréable et aisée et là réside à mon avis tout le mérite de Maurice Druon. L’histoire d’Alexandre le grand est extraordinaire et le romancier la rend particulièrement accrocheuse.

Un bon roman historique.

Sundernono - Nice - 41 ans - 5 septembre 2017


Tel père, tel fils 6 étoiles

Maurice Druon nous propose ici un roman historique (et non pas une biographie historique traditionnelle) pour faire partager sa vision d’Alexandre le Grand. Le parti pris de l’ouvrage (que Druon explique d’ailleurs très bien dans l’introduction) est de respecter scrupuleusement les connaissances historiques et ne faire œuvre de pure fiction que dans les épisodes les moins documentés de la vie du conquérant.

La démarche est particulièrement honnête, mais elle nourrit aussi une certaine ambiguïté. Si l’ouvrage prend en effet une forme romanesque incontestable et assumée, excluant toute analyse historique, il reste par certains éléments très proche d’une biographie historique classique (présences de notes copieuses et pointues à la fin du livre, réflexion courte mais précieuse sur les sources antiques qui ont servi de base au roman,...). Tout cela donne un troublant mélange des genres plus affirmé que dans d’autres romans historiques du même type. Le lecteur, quant à lui, a bien de la peine à distinguer ce qui, dans le texte, relève de la connaissance historique et ce qui relève de la fiction.

Druon n’en a pas moins un merveilleux talent de conteur, et son style, quoiqu’un peu solennel, convient tout à fait cet extraordinaire épisode de l’histoire antique. L’ivresse des batailles et des victoires, les longues marches, la fidélité et la trahison des généraux, le génie du conquérant, mais aussi sa folie et sa violence, tout cela est magnifiquement rendu par le récit et nous partons loin, au delà de l’Euphrate, jusqu’aux confins de l’Indus, entraînés sur les pas hardis d’Alexandre.

Ce qui fait le moteur du récit de Druon et explique le désir de conquête du jeune roi (ainsi que son invincibilité) est l’essence divine d’Alexandre. Avant d’être l’héritier de Philippe de Macédoine, Alexandre se révèle être en effet avant tout le fils de Zeus-Amon. En ce sens l’objectif du conquérant est avant tout de rétablir le culte du Dieu sur les terres conquises par les Perses. Druon construit habilement le roman autour de cette thèse. Le narrateur est en effet Aristandre de Telmoss, devin d’Alexandre et interprète des Dieux. De ce fait le côté religieux du livre tient une place importante. De nombreuses passages (parfois un peu fastidieux d’ailleurs) baignent dans le mysticisme, évoquant les divinations et les mystères du zodiaque.

Dans ce récit extrêmement complet et passionnant sur la vie d’Alexandre le Grand, je trouve paradoxalement que l’un des grands mérites de Druon est de mettre en lumière Philippe de Macédoine. Druon brosse, sur un bon tiers du livre, un portrait extrêmement intéressant du père d’Alexandre, qui reste encore aujourd’hui dans l’ombre de son fils. Fin Politique, remarquable stratège, Philippe acheva quasiment l'union des grecs et permis à son fils, grâce à la puissante et redoutable armée macédonienne qu'il organisa, d'affronter les perses et de les défaire.

Fanou03 - * - 49 ans - 18 février 2014


Alexandre le Froid 7 étoiles

Et bien je suis un petit peu moins positif que Nicolas.D. De Maurice Druon, j'ai adoré les Rois maudits ainsi que les Mémoires de Zeus. J'ai plutôt bien apprécié Les grandes familles. J'attendais donc beaucoup de son Alexandre le Grand. Trop ?

Au final, je n'ai pas été complètement emporté. Peut-être parce que le narrateur est son devin. Fonction qui implique de la distance. Peut-être parce que le découpage en très courts chapitres, l'un fait même une ligne, donne une impression de survol. J'aurais bien aimé me retrouver plus dans la peau d'Alexandre !

Notons dans mon édition la présence de 25 pages de notes, d'une chronologie des règnes de Philippe II et d'Alexandre III de Macédoine et de 2 cartes. Plutôt sympa pour compléter la lecture !

Botchman - - 52 ans - 12 janvier 2014