L'arbre aux fruits amers
de Isabelle Wlodarczyk

critiqué par Shan_Ze, le 19 juin 2013
(Lyon - 41 ans)


La note:  étoiles
La différence
1930, Marion dans l’Indiana. James Cameron se laisse convaincre par ses amis d’aller dans le quartier blanc pour voler de l’argent. Malheureusement, ça se passe mal et un homme est tué. Ils sont tous les trois arrêtés et la foule crie vengeance…
Les événements narrés par Isabelle Wlodarczyk sont authentiques. Le poète Abel Meeropol s’en est inspiré pour écrire un poème Strange Fruit (Fruit amer) interprété plus tard par Billie Holliday, célèbre chanteuse afro-américaine.
Une histoire pour les jeunes mais pas joyeuse. On suit surtout James Cameron, impliqué dans le braquage mais aussi Sam, le fils du shérif qui fait partie du Ku Klux Klan. L’auteur nous fait partager leurs pensées mais aussi celles de leurs proches.
A chaque fois que je lis ce genre de livre, je suis abasourdie par cette haine entre Noirs et Blancs. Comment peut-on considérer l’autre comme inférieur, le tuer, le voler ou lyncher parce qu’il a une couleur de peau différente ? C’était une autre époque (mais ce genre de comportement existe toujours) mais je n’arrive pas toujours à comprendre. L’histoire est très bien racontée et permet aux jeunes d’apprendre les tourments qui ont secoué notre monde. J’ai envie d’en savoir plus sur les personnes qui ont essayé de changer ce monde comme Martin Luther King, Rosa Parks… Cette petite collection, Histoire et société, chez Oskar Editeur, raconte les histoires de ces êtres qui ont influencé la société. Un petit dossier documentaire complète très bien le récit.
« Il contempla les lignes parfaitement droites sur l’échiquier. Cet entremêlement de carreaux noirs et blancs en nombre égal. Puis, il prit les pièces entre ses doigts. Les noires et les blanches, les mêmes dans les deux couleurs. Il lit les règles du jeu sans vraiment les comprendre. Et il commença une partie, seul, contre lui-même, avec ses coups à lui. Il favorisa les noirs, puis il donna leur chance aux blancs. A la fin de la nuit, ils étaient à égalité. »