Ecoute notre voix ô Seigneur...
de Malcolm Lowry

critiqué par AmauryWatremez, le 25 juin 2013
(Evreux - 55 ans)


La note:  étoiles
Inadaptés, perdants et princes
On n'en finit pas de redécouvrir Malcolm Lowry qui n'est décidément pas seulement l'auteur d'"Au-Dessus du Volcan". Dans ces sept nouvelles, on suit des personnages en quête de salut, mais pas celui tel que les religieux le conçoivent, se sauver c'est d'abord éviter les compromis, chercher une éventuelle vérité intérieure. C'est une introspection sans garde-fous car on peut sombrer dans l'abîme, de trop d'alcool à trop de plaisirs illicites selon la morale commune, ce qui revient à trop de solitude finalement.

Hypersensible, on pourrait croire que cet auteur ne voit que le mal chez les autres, ce qui est sombre et trouble au fond de leurs âmes mais très vite, il discerne une harmonie du monde, un dessein caché qu'il voit dans l'art, dans des petits comme des grands signes. Il les trouve dans les paysages très divers qu'il traverse, de la forêt de la Colombie britannique aux monuments de Rome. C'est la beauté du monde qui le sauvera, l'amour, la sensibilité mais pas la sensiblerie ou la mièvrerie.

Il y a actuellement une trop grande dichotomie entre les sentiments, qui sont montrés jusqu'à la nausée et frelatés, et l'intellectuel, poussé dans ses dernières limites au mieux et la superficialité au pire. Les deux paraissent alors s'opposer alors qu'ils sont complémentaires. Ce livre met également en lumière le cynisme de la société actuelle où ne domine plus que l'appât du gain et le cynisme.