Un bonheur parfait de James Salter
(Light Years)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un livre tout en finesse, seul le temps fait son oeuvre
Un couple merveilleux, plein de charme et qui a tout ce qu’il faut pour réussir. Le mari, Viri, est architecte et sa femme, Nedra, est très belle.
Ils habitent une maison pleine de charme dans un superbe quartier un peu à l’extérieur de New York. Ils ont deux enfants. Ils reçoivent chez eux et sont également fréquemment invités chez des amis à New York. Une vie sociale normale, équilibrée. Il arrive à Viri, un peu désireux de se prouver qu’il plaît encore, de donner un petit coup de canif dans le contrat. Il n’a pourtant qu’une bonne trentaine d’années. Il rêve de laisser une belle œuvre d'architecte derrière lui.
Notre plus grande surprise sera de découvrir que Nedra a un amant attitré et depuis un certain temps, alors que tout dans le comportement du couple montre qu'ils sont bien ensemble ! Sous nos yeux ahuris, ce couple va se déglinguer lentement, je dirais insidieusement. Ils vont se séparer alors que vraiment rien n’aurait pu nous y faire penser… Vous découvrirez la suite de ce roman tout en finesse, dans lequel seul le temps à l’air de faire son œuvre, comme si les choses échappaient aux êtres concernés !…
Un très, très beau livre et bien écrit.
Les éditions
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Un bonheur parfait de James Salter
de Salter, James
Editions de l'Olivier
ISBN : 9782879290225 ; 5,93 € ; 17/04/1997 ; 380 p. ; Broché -
Un bonheur parfait [Texte imprimé], roman James Salter traduit de l'anglais (États-Unis) par Lisa Rosenbaum et Anne Rabinovitch
de Salter, James Rabinovitch, Anne (Traducteur) Rosenbaum, Lisa (Traducteur)
Points / Points (Paris)
ISBN : 9782757811009 ; 7,80 € ; 09/10/2008 ; 395 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (8)
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Un couple «pomponné comme un cadavre, mais déjà pourri» !
Critique de Frunny (PARIS, Inscrit le 28 décembre 2009, 59 ans) - 11 novembre 2017
"Light Years" (1975) est publié en français sous le titre "Un bonheur parfait".
Nédra et Viri forment -sans nul doute aux yeux de leurs amis- LE couple parfait.
Une maison accueillante dans la banlieue aisée de NYC, 2 superbes filles aimantes, un sens de l'hospitalité renouvelé.
Raffinement, goût, intelligence et une certain aisance financière... c'est presque trop !
Au fil des chapitres, Salter dépeint l'envers du décor.
L'inexorable et lent déclin du mariage, le questionnement du couple sur un avenir commun.
Bien que leur relation reste cordiale, l'envie n'est plus là....
Des amants de passage, un voyage en Europe, des vies en solitaire, comme des substituts pour retrouver le Sens de la vie.
Même si l'écriture est magistrale, j'avoue m'être passablement ennuyé à la lecture de ce roman.
Il n'y a pas d'histoire. Il s'agit plutôt d'une réflexion sur le mariage, la solitude, la peur du lendemain et le poids des conventions.
Nédra et Viri restent néanmoins des personnages attachants que l'on voit évoluer vers des lendemains tourmentés.
Un "Classique" qu'il faut néanmoins avoir lu (dixit ma libraire préférée)
Une vie
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 27 septembre 2015
La langue est superbe, Salter arrive à rendre les ambiances, les paysages, les intérieurs avec une économie de mots admirable. La description qui ouvre le roman est aussi inoubliable que le début de A l’est d’Eden. Et c’est avec la même justesse qu’il nous fait pénétrer la psychologie et la vie intérieure de chaque personnage (notamment Nedra).
Une vie conjugale à double face
Critique de Alma (, Inscrite le 22 novembre 2006, - ans) - 2 décembre 2014
Dès les premières pages, Salter établit une distinction entre l’image que la société perçoit d’ un couple et celle que le couple se fait de lui-même « En réalité, il existe deux sortes de vie, celle que les gens croient que vous menez, et l'autre . Et c'est l'autre qui pose des problèmes, et que nous désirons ardemment voir. »
En alternant des séquences de ces deux vies, James Salter crée le tissu d’une vie conjugale à double face . Derrière une vie sociale et son réseau d’amis, derrière les scènes détendues d’un dîner ou dans la maison des douces vacances d’Amangasset, se révèle une vie conjugale quotidienne où sans colères, sans affrontements directs, le couple se dissout progressivement. La passion fait place à l’affection, la froideur s’installe, vivre ensemble n’est plus qu’une habitude « ils dormaient comme s'ils avaient signé un contrat. Même leurs pieds ne se touchaient jamais »
C’est à Nedra surtout que le mariage pèse, « le mariage m’est devenu indifférent .j’en ai assez des couples heureux . Je ne crois pas à leur bonheur. Les gens se racontent des histoires ……notre couple est pomponné comme un cadavre, mais il est déjà pourri » Il lui apparaît comme un frein à l’épanouissement personnel, à la conquête de soi, un carcan qui l’oppresse « je suis comme écrasée, meulée entre ce que je ne peux pas faire et ce que je dois faire. Je me transforme en poussière». C’est elle qui proposera le divorce, que Viri acceptera mais qu’il vivra comme la disparition de « l’arôme de sa propre vie »
Un roman grave qui porte sur le mariage un regard désabusé, qui met en lumière les effets du temps sur les cœurs et sur les corps.
J’ai découvert James Salter par ce livre . Il m’est apparu ici comme le romancier de l’intime, du bonheur empreint de tristesse, celui qui sait capter des instantanés de la vie, faits tantôt d’instants de doute, tantôt de moments de plénitude .
Il est aussi celui qui sans souci de description exhaustive, traduit une scène par une sélection de quelques fragments éclatés , de quelques éléments épars, de quelques sensations qui suffisent à révéler tout un climat, celui dont l’écriture est souvent faite de phrases courtes, toujours juxtaposées, sans lien direct apparent mais qui constituant un ensemble suggestif et cohérent .
C'est ce que j'appellerais une écriture cubiste, un peu à l'image de la peinture de Picasso dans ses portraits de femmes. Une écriture qui mérite l’attention qu’elle exige du lecteur.
Comme le temps passe....
Critique de Alud (, Inscrite le 19 janvier 2009, 48 ans) - 14 août 2014
J'ai lu ces premières lignes et j'ai su que je serai éblouie par ce roman....
Le bonheur parfait (Oh, comme le titre américain est plus juste "Light years"!) pourrait être celui de Viri et Nedra, un couple de bourgeois cultivés, de leurs deux filles et de leurs amis, qui vivent dans une vieille maison à la campagne. Il est architecte, elle reste à la maison avec ses filles. Bonheur parfait, donc, si ce n'est que la vie est trop grande, le désir trop insouciant, et que le temps se charge de l'usure des liens.
C'est donc plus un roman sur le souvenir du bonheur...
"Il n'y a pas de plus grand bonheur que celui ci, les matins tranquilles, la lumière du fleuve, la perspective d'un week-end. Ils menaient une vie "russe", une vie riche où s'entremêlaient les évènements, où le malheur ou la maladie de l'un d'eux les ébranlait tous, une vie belle du dehors, chaude à l'intérieur comme un vêtement."
Il se développe par fragments, par des juxtapositions de moments, de récits, quelquefois très courts, qui cherchent à sauver ce qui peut l'être des instants du bonheur. Viri et Nedra ne sont pas fidèles, certes, mais ce n'est pas si grave c'est seulement que le mariage dure trop longtemps et qu'avec le temps il perd de sa magie. "C'est comme une photo brûlée, certains morceaux du cliché sont encore là, mais la partie principale a disparu"
Ce n'est pas tant le sujet qui nous captive mais la prose de Salter. C'est le roman d'un peintre, chaque page est un poème rayonnant de sensualité et de mélancolie à la manière d'une nature morte de Chardin, il s'attarde sur un repas, une fête, une histoire racontée aux enfants, une discussion entre amis, une visite chez le tailleur. Chaque élément prend une densité lumineuse et cristalline puisque qu'on sent toujours la menace de l'usure impalpable de ce bonheur.
Nous savons tous, implicitement, que l'amour ne dure pas, que c'est une illusion mais Salter nous fait comprendre que même si le bonheur a fui, s'en souvenir, c'est encore le bonheur et qu'il suffit d'avoir été aimé, au moins une fois véritablement, pour enrichir à jamais une oeuvre ou une vie. A relire le premier paragraphe, je me demande si on ne peut y voir une image symbolique de nos vies
"Un bonheur parfait" est un roman mélancolique mais néanmoins délicieux.
Ne vous fiez pas aux apparences
Critique de Aliénor (, Inscrite le 14 avril 2005, 56 ans) - 18 août 2011
James Salter narre remarquablement les habitudes, les infidélités, les doutes de ce couple si heureux et équilibré en apparence, conférant tout doucement au roman un ton sombre et mélancolique que l'on ne soupçonnait pas au début. Le passage du temps et ses méfaits, l'amour qui évolue, la volonté d'être libre et indépendant… autant de questionnements dans lesquels tout couple peut se retrouver, et qui forment le coeur de ce roman qui se densifie au fil de l'intrigue. Il laisse au lecteur un sentiment étrange car il parle à chacun, un sentiment de malaise lentement distillé. Un sentiment de malaise vraisemblablement durable, pour un livre qui ne se laissera pas oublier.
Tout en douceur...
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 13 avril 2011
Beaucoup de sensations, de douceur, de tendresse, d'ambiances; on voit les couleurs, des paysages, des vêtements, des décors, on partage les odeurs des repas, …
La vie tranquille et paisible de Nedra et Viri, dans une jolie banlieue , avec deux jolies petites filles, des amis, des animaux... l'image et la sensation d'une parfaite réussite, d'un équilibre heureux.
Pourtant, il y a bien quelques ombres dans ce joli tableau: Viri a une liaison torride avec une collègue: « Il était plein de secrets, de tromperies qui avaient fait de lui quelqu'un de complet ».
Nedra est aussi très attachée à son amant, mais c'est le temps qui va commencer à doucement changer Nedra.
« Envers son mari, elle se montrait compréhensive, voire affectueuse, pourtant ils dormaient comme s'ils avaient signé un contrat. Même leurs pieds ne se touchaient jamais. Et il y avait bien eu un contrat: le mariage. »
« Tu ne crois pas qu'il vaut mieux qu'une femme suive son désir et soit heureuse, généreuse, plutôt que fidèle et aigrie? »
C'est donc elle qui mettra un terme à cette si harmonieuse union. D'abord, pour retrouver une liberté...
« La liberté dont elle parlait, c'était la conquête de soi. Ce n'était pas un état naturel. Ne le connaissaient que ceux qui voulaient tout risquer pour y parvenir et se rendaient compte que sans elle, la vie n'est qu'une succession d'appétits, jusqu'au au jour où les dents viennent à manquer. »
Puis pour profiter pleinement de ses dernières années de « jolie femme »:
« Incontestablement, elle avait l'air plus vieille: cet âge où l'on vous admire sans vous aimer. »
Un joli roman dans lequel j'ai eu du mal à rentrer;
ce sont les critiques élogieuses et un bel après-midi ensoleillé qui m'ont permis de le terminer avec beaucoup de plaisir.
A ne pas mettre entre toutes les mains ...
Critique de Nanardstef (, Inscrit le 6 juin 2008, 47 ans) - 14 novembre 2008
Belle histoire racontée avec un détachement proche du désenchantement, "un bonheur parfait" met à nu l'oeuvre du temps sur le couple même le moins vulnérable.
A lire ...
ainsi va la vie
Critique de Cassotis (, Inscrite le 9 octobre 2004, 39 ans) - 10 septembre 2005
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