Mafalda, Tome 1 de Quino
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Géniale Mafalda
Mafalda est une petite fille sud-américaine, elle doit être née dans les années 1960 - 1970 je pense. Son père est un employé moyen dans un bureau, sa mère est une femme au foyer. Ses amis sont Félipé, un petit garçon un peu lunatique, Malolito, le fils d'un épicier émigré d'Espagne (le capitaliste dans l'âme) et Zuzana qui ne rêve que de son futur mariage quand elle sera grande.
La petite Mafalda est plutôt politisée et impertinente, son regard d'enfant précoce sur le monde est savoureux (et parfois subversif). Ses réflexions sont imprégnées de la situation politique de son pays, l'Argentine, tiraillé entre le capitalisme et le communisme. Elle aborde les grandes questions de l'existence, ainsi que des questions d'actualité comme la guérilla, la bureaucratie, la fuite des cerveaux, l'éducation, etc.
C'est une bande dessinée géniale qui s'adresse plus aux adultes qu'aux enfants. Il faut aussi connaitre un peu le contexte politique de l'Amérique du Sud à cette époque pour comprendre les références (dans l'édition Glénat on ne donne aucune explication ni même la date de parution originale).
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- Comment ça s'est passé à l'école Félipé ? On t'a appris à lire ?
- Comment veux-tu qu'on m'apprenne à écrire rien qu'en une séance ?
- Mais... Tu y es resté toute la journée!!
- Oui Mais il faut faire des bâtons, des lettres, des syllabes et des tas de trucs et... on met des mois pour apprendre à écrire
- DES MOIS ! ... SATANES BUREAUCRATES !
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Les éditions
Les livres liés
- Mafalda, Tome 1
- Mafalda, Tome 2 : Encore Mafalda
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Les critiques éclairs (1)
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Une BD à la fois drôle et tendrement caustique : le monde vu par les yeux d'une petite fille insolente et curieuse
Critique de Eric Eliès (, Inscrit le 22 décembre 2011, 50 ans) - 22 juin 2024
Tous les albums de Mafalda sont composés d’une succession de lignes indépendantes de 3 ou 4 cases, sans doute pensées pour la publication en journal. Le talent, voire le génie de Quino, réside dans l’alliance d’un dessin faussement simpliste mais toujours très expressif et de gags eux aussi faussement simplistes, qui ont toujours des résonances personnelles ou politiques. Comme chez tous les grands humoristes de la BD (Franquin, Gotlib, Larcenet, Goossens, etc. ou l’américain Bill Watterson), l’humour est à la fois dans l’image et dans les mots. Quino parvient à ne jamais se répéter en jouant sur différentes gammes, celle de l’enfance (quand Mafalda s’oppose à ses parents, refuse de manger sa soupe, exige d’avoir la télévision ou joue avec ses amis), celle de la vie en Argentine (vie ordinaire et vie politique) et celle, plus profonde, de la condition humaine, du sens de la vie et de son absurdité.
A travers les gags, Quino se dévoile un peu. On ressent chez lui une forme de pessimisme désabusé, et de dégoût envers la politique, rejetant aussi bien le capitalisme (incarné par Don Manolo et son fils, ami de Mafalda mais obsédé par l'argent) que le communisme. Quino semble marqué par un fort anti-communisme, mais il l’énonce de manière qui fait toujours sourire. Par exemple, quand Felipe (un garçon un plus vieux que Mafalda, qui sait lire) essaye d’apprendre à Mafalda à jouer aux échecs :
Félipe : Mon père m’a expliqué comment on joue aux échecs. Primo : tu mets les sans-grade sur cette ligne-là.
Mafalda : OK
Félipe : Après, sur cette ligne-là, le roi, la reine, et…
Mafalda (étonnée) : Quoi ? Ah, mais non ! Ca devrait être le contraire !
Mafalda (un doigt levé) : D’abord le roi, la reine, et après les petits !
Félipe (irrité) : Non, mon père m’a dit que c’étaient d’abord les petits !
Mafalda (interloquée face à Félipe atterré) : … Il est socialiste ton père ? C’est pas vrai qu’il est socialiste ! C’est pas vrai, hein ?
Néanmoins, beaucoup de gags jouent sur l’enfance et les relations parentales. Beaucoup se retrouveront dans les remarques et insolences de Mafalda !
Mafalda (à table) : Qu’est-ce qu’il y a de bon à manger aujourd’hui maman ?
Maman : De la soupe.
Mafalda (sévère, agitant le doigt) : Chut ! Il ne faut pas dire de gros mots à table !
Maman (sévère) : « Soupe » n’est pas un gros mot !
Mafalda (levant le couvercle de la soupière, muette de dégoût et d’effroi) : -
Mafalda (à nouveau sévère, agitant le doigt) : C’est aussi très vilain de mentir à table !
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