Le dit de Tianyi de François Cheng
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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Tianyi : Une épopée chinoise
Tianyi, l'ami , l'amante . Trois inséparables qui traversent la Chine des années 30 jusqu’à 70. Le narrateur nous livre les confessions de Tianyi , apprenti peintre dans la chine des années 30 sur fond de guerre sino japonaise. Tianyi décroche une bourse pour l'Europe pour parfaire sa formation de peintre au moment où la guerre atteint son paroxysme. Lui, l'ami et l'amante sont déplacés à l'ouest. A son retour, les révolutionnaires du petit chef de la nation ont vaincu les nationalistes; Tianyi ne reconnait plus "sa Chine". Frappé par un double drame, il part pour une quête sacrificielle dans le grand nord. Que trouvera-t-il ?
Quarante ans d'une épopée chinoise. Une peinture où les couleurs poétiques et taoïstes se mélangent au rouge et noir de la mort , du sang et de la désolation.
Une très belle fresque historique, violente et poétique ( le souffle taoïste! )
Les éditions
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Le dit de Tianyi [Texte imprimé], roman François Cheng
de Cheng, François
Albin Michel
ISBN : 9782226105158 ; 22,00 € ; 03/09/1998 ; 412 p. ; Format Kindle -
Le Dit de Tianyi - Prix Femina 1998
de Cheng, François
le Livre de poche
ISBN : 9782253151012 ; EUR 7,90 ; 05/09/2001 ; 442 p. ; Poche
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Comment peut-on être Chinois ?
Critique de Saint Jean-Baptiste (Ottignies, Inscrit le 23 juillet 2003, 88 ans) - 6 novembre 2022
Quand il est en Chine, Tianyi raconte d’abord son enfance et comment son père lui fait apprécier les beautés des paysages tout en faisant son éducation. Par exemple, quand ils contemplent le courant d’un fleuve, son père développe cette idée taoïste que la vie, comme le fleuve, s’écoule sans cesse en se renouvelant toujours, comme le principe de vie qui se diversifie à l’infini et ne meurt jamais. La pensée taoïste et très présente dans ce livre et c’est une belle découverte.
Plus tard, dans son adolescence il part avec un ami à la recherche d’une jeune fille, une amie d’enfance, qui lui fait traverser la Chine entière d’ouest en est. C’est l’occasion de découvrir la Chine profonde avec ses villages et ses villes où, partout, règne une misère effroyable dont les Chinois semblent s’accommoder avec philosophie. On se fait une bonne idée de la vie dans cette Chine où l’on respecte encore – hélas ! plus pour longtemps – les valeurs traditionnelles qui se transmettent de père en fils depuis la nuit des temps.
Et puis quand les deux compères retrouvent la jeune fille, ça nous vaut une douce romance amoureuse ; mais c’est raconté avec une pudeur merveilleuse et aussi avec une charge d’érotisme absolument magnifique. On est loin de ces abominables descriptions d’accouplements, dont nous affublent si souvent nos romanciers contemporains.
Le narrateur, Tianyi, est un peintre. Quand il arrive à Paris en avril 1948, il visite le Louvre et nous confie ses émotions à la découverte de la peinture occidentale. Puis il passe en Hollande et découvre Rembrandt qui le subjugue. Il découvre aussi Vermeer qui lui rappelle la peinture chinoise du VIème au XIIIème siècle. Il détaille ses découvertes à la manière d’un critique d’art, et c’est vraiment intéressant. Il passe ensuite en Italie, visite Rome et Florence puis Naples et les Pouilles où il retrouve un peu l’atmosphère de sa Chine natale. Il nous raconte ses émotions et ses jugements sur un monde qui n’arrête pas de l’étonner. « Comment peut-on être Européen ? »
En récompense d’un concours de peinture, en Chine, il avait reçu une bourse de quoi subsister deux ans en France et, maintenant il apprend qu’il est devenu un ennemi du régime de Mao qui, afin de créer « l’homme nouveau », se doit d’éliminer toutes les élites du pays. Il doit donc rester en France et il est sans le sou. Alors il nous raconte sa vie d’étranger, pauvre et solitaire, contraint de survivre à Paris dans les conditions les plus sordides. Ce qu’il a connu est raconté en toute simplicité et, c’est absolument désolant, même révoltant.
J’avais regretté que l’auteur nous parle très peu des bouleversements de son malheureux pays, qui durant cette période assez brève, avait vu la fin de l’Ancien régime, la guerre sino-japonaise, la guerre Quarante et les luttes entre Tchang et Mao et qui, aujourd’hui a basculé dans les pires horreurs du communisme, en même temps que dans les pires horreurs du capitalisme débridé.
Mais la troisième partie du livre m’a réservé une surprise que je souhaite à mes très honorés lecteurs de découvrir par eux-mêmes. Ce troisième chapitre pourrait être un roman à lui tout seul. Un roman pathétique sur le thème de l’amitié. Mais tout le livre en vaut la peine. Il est plein d’actions, de pensées philosophiques, d’enseignement et de poésie, il est merveilleusement bien écrit, c’est le genre de livre qu’on n’oublie pas.
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