Seule contre la loi
de W. Wilkie Collins

critiqué par Pierrequiroule, le 25 août 2014
(Paris - 43 ans)


La note:  étoiles
Enquête sur les ombres du passé
Lorsque Valeria Brinton s’unit à Eustace Woodville dans une petite église de Londres, elle ignore presque tout de son époux. Mais dès la lune de miel, elle s’aperçoit que cet homme en apparence si doux cache un lourd secret. Pourquoi la mère de son mari refuse-t-elle de rencontrer sa nouvelle bru ? Et que signifie cette vieille photographie où Eustace pose tendrement à côté d’une autre femme ? La jeune mariée comprend bientôt que Woodville n'existe pas: ce n'est qu'un nom d'emprunt utilisé par son époux pour dissimuler sa véritable identité. Il y a là de quoi éveiller les soupçons, même lorsqu’on est une femme amoureuse. Avec toute la détermination d’une passion sincère, Valeria entame des recherches sur le passé de son mari. La voici lancée dans une enquête qui lui réserve de terribles découvertes, au risque de troubler à jamais son bonheur conjugal.

Même si elle n’est pas tout à fait « seule contre la loi » - puisqu’un vieil avoué et un général excentrique lui viennent en aide -, Valeria se montre d’une audace sans pareille pour une femme de son temps. Au milieu du XIXème siècle, une dame respectable ne devait pas frayer avec la justice, encore moins se mêler d’affaires criminelles ! Mais je ne vous en révèle pas davantage pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture. Si vous voulez suivre Valeria dans ses trépidantes investigations, plongez dans ce policier de l’époque victorienne. C’est un Collins digne de ce nom grâce à un sens du suspense qui captive dès les premières pages. Alors que d’autres romans de Collins se concentrent plutôt sur une ambiance et un mystère, l’auteur fait ici la part belle à l’enquête, ne négligeant ni témoignages ni indices matériels en apparence insignifiants. Dommage qu'un cul-de-jatte aussi fou que bavard vienne parfois lasser la patience du lecteur: ce personnage, bien qu’indispensable au puzzle, m'a paru peu convaincant. La vision (relativement) moderne de la femme et le choix d’une narratrice qui raconte ses péripéties à la première personne sont caractéristiques de Wilkie Collins, un auteur plutôt féministe qui militait pour une libération des mœurs, dans son œuvre comme dans sa vie entachée de concubinage.
Un classique à lire 8 étoiles

Roman classé dans le genre classique.
L'histoire traîne un peu en longueur mais c'est le style de l'époque qui est ainsi mais qui est pour le moins intéressant.
L'approche du déroulé du procès est pertinente.
On s'aperçoit que le problème de la difformité dont peut être atteinte une personne est méconnu, fait peur et est très discriminant.
L'héroïne fait preuve de courage pour oser le combat d'innocenter son mari qui avait été accusé de la mort de sa première épouse.
C'était une époque où les femmes se devaient d'être effacées, surtout quand elles étaient mariées. Elles ne devaient pas vouer un quelconque intérêt pour des questions d'ordre politique ou de justice. Tenir le rang de mère de famille et d'épouse serviable, ne pas faire de vagues, c'était tout ce qu'on leur demandait...

Jordanévie - - 49 ans - 26 avril 2024