Corto Maltese : Tango
de Hugo Pratt

critiqué par Benson01, le 29 juillet 2013
( - 28 ans)


La note:  étoiles
Le moins bon de tous les Corto Maltese
J'adore le style d'Hugo Pratt. On voyage à travers le monde, il y a toujours un aspect très onirique, un dessin typique de l'auteur et très somptueux, toujours de bonnes aventures et de quoi lire.
Tous les Corto que j'ai lu étaient très réussis. Seulement voilà, à chaque règle son exception.
Tango se déroule en Argentine, plus précisément à Buenos Aires, pourtant, le décor posé n'est franchement pas à la hauteur. J'étais habitué à ce que Pratt fasse ressortir le beauté d'un paysage (même en arrière plan) par son dessin, mais là il n'y a pas tellement d'ambiance créée. Il y a une perte par rapport aux autres albums.
L'histoire de Tango est aussi beaucoup moins attrayante que les autres. Corto Maltese souhaite retrouver la petite fille d'une de ses amies disparue, qui était perdue en plein milieu d'une affaire mafieuse. Les dialogues sont longs pourtant, tout s'enchaîne à une vitesse folle. C'est le déséquilibre total. Et surtout, notre marin qui est d'habitude dans des affaires plus axées sur le vaudou, sur la recherche d'une étrangeté, est à confronté à une affaire de prostitution, d'exécutions sommaires, etc... Je trouve cela un peu moins passionnant.
Après, dans les bons points, nous avons à la fois l'évolution du dessin et du caractère onirique de l'œuvre. En effet, depuis l'album la Maison Dorée de Samarkand, je trouve que le dessin se fait légèrement plus simpliste (surtout par rapport aux personnages) tout en gardant cette fidélité à l'auteur. Les gros plans sont de moins en moins rares par exemple... Et dans Tango, nous le remarquons. C'est une innovation majeur dans le style du dessin de Pratt je pense. Idem pour le caractère onirique qui devient de plus en plus présent dans le style de narration. Depuis l'album se déroulant en Ouzbékistan (et qui se termine carrément par un détail onirique) l'aspect est toujours plus développé jusqu'à atteindre son paroxysme dans Mù. Dans Tango, Corto Maltese converse avec les deux croissants de lune ancrés dans les cieux.
Voilà, je mets quand même trois étoiles car c'est du Hugo Pratt.