Moi, Président: Ma vie quotidienne à l'Élysée
de Marie Eve Malouines (Scénario), Faro (Dessin)

critiqué par Blue Boy, le 5 août 2013
(Saint-Denis - - ans)


La note:  étoiles
Une BD normale, quoi…
« L’Elysée… François Hollande s’y voyait tellement, quand il était à l’ENA, avec ses copains de promo ! Ils rêvaient d’investir l’Etat, d’appliquer une politique de gauche. « Moi, Président… »… Le voilà à l’Elysée maintenant, maître des lieux. Enfin, maître des lieux, pas tout à fait ! Personne ne prend vraiment au sérieux ce nouveau président, ni son prédécesseur, ni la presse, ni ses ministres… Marie-Eve Malouines, chef du service politique de France Info, raconte les vraies fausses coulisses des débuts de François Hollande à l’Elysée.

Les BD politiques semblent avoir le vent en poupe chez les éditeurs, notamment depuis les succès de « Quai d’Orsay » ou « La Face karchée de Sarkozy ». J’ignore quel écho celle-ci a reçu dans la presse au moment de sa sortie ou si elle a été un succès mais j’avoue que je n’en ai pris connaissance qu’en allant tout récemment à la médiathèque… Quoi qu’il en soit, je ne peux pas dire qu’elle m’ait laissé un souvenir impérissable.

Tout d’abord, le dessin. Bof, bof... Si les visages sont plutôt bien caricaturés, la représentation des corps et des mouvements relèvent à certains moments de l’amateurisme. Quant à la couleur, elle est paradoxalement plutôt soignée pour un album de ce genre.

Pour l’aspect comique, c’est moyen. Le fantôme de Mitterrand, éternelle statue du commandeur, n’est pas vraiment drôle, et celui de Bérégovoy redondant. La seule scène où j’ai ri est celle où Hollande veut sortir du palais de l’Elysée pour faire une promenade à pied, semant la panique parmi son staff de sécurité. Pour l’aspect documentaire, on n’apprend pas grand-chose, les auteurs se contentent de piocher dans une biographie aussi captivante qu’un bilan comptable, retraçant son passage à l’ENA et évoquant ses petits camarades de la désormais célèbre promo Voltaire. Pourtant, le début, qui commence par le défilé de Hollande sous la pluie au lendemain de son élection, pouvait laisser espérer le meilleur.

Certes, le personnage de François Hollande est moins truculent que ne peuvent l’être un Sarkozy ou un Villepin. Les auteurs jouent à fond sur le côté falot et manipulable du président « élu par défaut », le réduisant à un benêt naïf à la manière des Guignols, sans s’attarder sur « monsieur Petite Blague ». Pour moi, cela se lit sans déplaisir, mais c’est un portrait un peu attendu et presque trop gentil, même si ces renoncements à ses idéaux de jeunesse (mener une politique de gauche) sont évoqués, mais de façon trop discrète.