L'odyssée de Grain de Bled en terre d'Ifriqiya
de Maïa Alonso

critiqué par Touloulou00, le 5 août 2013
( - 69 ans)


La note:  étoiles
Pour les amoureux du Maghreb
Cette mince plaquette se présente comme un long poème épique, écrit dans une très belle prose lyrique, organisé en treize « chants », un prologue et un épilogue, et construit à partir de prosopopées, où s'expriment alternativement, Kaos (« la Vivante… plus impitoyable que le roc »), Grain de Bled, le petit grain de sable arraché à cette terre, et Hitaki, le temps qui passe, les trois témoins ; les acteurs éphémère de cette épopée, Didon, la Kahina, Augustin, Jugurtha ; des villes insolentes ou ruinées, Tipasa, Ouahran eti d'humbles anonymes, emportés par le courant.
Il ne faut pas chercher là une histoire argumentée et minutieusement chronologique du Maghreb (malgré l'érudition qui sous-tend le texte), mais un poème aux facettes multiples, déroutant, tourbillonnant, envoutant, comme le flot d'un oued en crue ou le souffle du simoun, de somptueux tableaux orientalistes, l'étouffement des saveurs et des odeurs trop fortes…
Une terre que nul n'a jamais connue sans en garder la déchirure, et un impétueux poème d'amour, à lire et relire sans se presser, en se laissant emporter par les mots et les images.