L'ange de personne de Thomas McGuane
( Nobody's angel)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
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Un cow-boy à la triste figure
Rien n'est plus loin de mes sympathies que la mentalité des cow-boys. Pourtant, je viens de passer 5 ou 6 heures
avec l'un d'eux dans L'Ange de personne de Thomas McGuane. A vrai dire, j'ai souvent failli l'abandonner à ses frasques de petit garçon, de faux dur, videur de bar à trois heures de la nuit, mais c'est probablement cette idiosyncrasie qui a fini par me toucher. Bref, un cow-boy avec beaucoup de vulnérabilité et qui, entre deux promenades en chevaux ou encore entre deux virées dans les bordels, présente assez de raffinement pour nous intéresser. Après tout, n‘adore-t-il pas cuisiner en écoutant du Charlie Parker et ne rêve-t-il pas de vivre à Barcelone? Et disons-le, tout cowboy qu'il est, il finit par se poser les vraies questions d'un gars de 36 ans. Comme quoi, John Wayne est vraiment mort! Grand bien nous en fasse!
Notre anti-héros, un cow-boy à la triste figure, se nomme Patrick Fitzpatrick. À 36 ans, cet ancien militaire de carrière revenu au bercail depuis peu, en est encore à régler ses conflits avec ses père et mère. Il se rend compte que le vide de sa vie est aussi vaste que celui des paysages devant son ranch. Il vit avec son grand-père impossible, sa mère ayant déserté le ranch après la mort du père. Il tombe amoureux de Claire, l'épouse aristocrate du riche Tio, une aventurière de passage qui ne quittera jamais son mari. Il est prêt à renoncer à sa liberté, à construire quelque chose avec cette femme, mais peine perdue, elle est prête à prendre l'aventure, mais non le cow-boy, du moins à long terme.
Tout compte fait, c'est un western sans poussière, sans poursuite, sans duel sous le soleil de plomb du midi, avec un semblant de petit shérif journaliste et un Indien sympathique comme il se doit, pas tellement bien écrit (ou mal traduit), mais qui présente des personnages attachants, qui actualise le mythe de l'Ouest. Et si vous aimez les dialogues qui ne vont nulle part ou les analyses alambiquées du genre de celle qui suit vous serez bien servis : "Marion Esterlet, cet amour mystérieux, le sémaphore archangélique répondant au nom de Père-Mort et maintenant le socle enneigé sous lequel sa sœur serait pour toujours allongée, tout cela était contenu dans ce bol peu profond et renversable, dont le bord serait le passé de l'avenir. Je suis enfin hors du bol." Ouf ! Encore ouf !
Traduit de l'amnéricain par Anne Wicke
Les éditions
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L'ange de personne [Texte imprimé] par Thomas McGuane trad. de l'anglais par Anne Wicke
de McGuane, Thomas Wicke, Anne (Traducteur)
10-18 / Domaine étranger
ISBN : 9782264027849 ; 7,40 € ; 01/01/1996 ; 302 p. ; Poche
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Les critiques éclairs (4)
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Bien d'accord !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 5 novembre 2003
"L'homme qui avait perdu son nom" est meilleur mais, si l'on veut de l'humour chez McGuane, il faut aller vers "Rien que du ciel bleu", "La source chaude" et "Le club da chasse" dans lequel il y a une scène plus qu'hilarante et terriblement critique pour une certaine Amérique.
Le Montana triste
Critique de Tophiv (Reignier (Fr), Inscrit le 13 juillet 2001, 49 ans) - 5 novembre 2003
Où
les héros d’Harrison s'échappent grâce à leur amour de la nature, où, épicuriens,
ils mordent finalement dans la vie, crachant les mauvais morceaux, ceux de Mc Guane se complaisent dans la tristesse et le fatalisme. Il fait preuve de moins d'humour et est plus sombre qu’Harrison.
Malheureusement, ces différences ne créent pas un ensemble cohérent, les personnages sonnent un peu « faux ». Pire, ils m'ont évoquer les héros de quelques nanars romantiques où des personnages inconsistants s'imaginent dans des postures inextricables et m’énervent de par leur fatalisme et leur inaction.
Malgré quelques bons passages, j’avoue avoir terminé rapidement ce livre en sautant quelques phrases descriptives dans les 100 dernières pages.
Surimpression...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 27 avril 2003
A comparer avec Jim Harrison...
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 25 avril 2003
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