GIGN, le temps d'un secret
de Michel Bernard II

critiqué par LdS, le 21 avril 2003
(Paris - 51 ans)


La note:  étoiles
L'homme aux multiples visages
Tendrement guerrier, douceur militaire... Paradoxal ? Oui. Antithétique ? Peut-être ? Ces termes résument à peu de choses près l’histoire de ce gendarme, militaire de par sa fonction, mais un homme avant tout.
Avec une sensibilité exacerbée par ses missions, ses expériences et ses interventions, pour le moins stressantes, Michel Bernard revient sur sa carrière. La carrière d’un gendarme de l'ombre. De ce Ògroupeî cagoulé, casqué, suréquipé, qui peuvent faire penser à des robocops humains. Bardés de surnoms peu flatteurs véhiculés par la presse, à l'affût du moindre de leurs dérapages, longtemps controversés, ces rambo, musclors sans cervelles s'imposent comme Òchevalier des temps modernesî.
Qui aurait cru que de tels hommes, surentraînés, cachant leur visage et leur émotion derrière leurs casques pouvaient être capable d’une telle sensibilité. Pourtant cette sensibilité, cette émotion, c’est ce qui les pousse à se dépasser à chaque mission. Leur permettant de se sentir homme avant tout et de croire dans le bien-fondé de leur mission.
Revenant sur plusieurs interventions, dOuvéa à l'ex-Yougoslavie, à des prises d’otages, l’auteur retrace les moindres détails leurs missions secrètes. Des interventions musclées aux solutions pacifiques, leur mot d'ordre “ne se servir de leur arme qu'en cas de légitime défenseî. On aurait pu les imaginer comme des tueurs fous, avides d’actions et de sensations fortes. Cette vérité semble galvauder et bien loin de leur réalité. Agir sans effusion. Même si l'adrénaline reste leur ultime drogue, ces super-gendarmes préfèrent les missions orchestrées avec minutie et délicatesse plutôt que celles aux effusions d'hémoglobine. Emouvant, touchant, captivant. Se lit comme un roman. Michel Bernard rend un hommage à ces hommes de l'ombre, ce “groupeÓ, uni et solidaire, qui veille sur notre sécurité.