Une rançon de David Malouf
(Ransom)
Catégorie(s) : Littérature => Anglophone
Moyenne des notes : (basée sur 2 avis)
Cote pondérée : (13 259ème position).
Visites : 3 851
Un épisode de « L’Iliade » vu de l’intérieur. Passionnant !
Rentrée 2013.
Formidable roman australien qui puise sa source dans « L’Iliade ». Durant son enfance, David Malouf a eu un choc culturel lorsque son institutrice lisait à la classe le célèbre texte d’Homère. Tout ceci en 1943, date significative. Le roman « Une Rançon » est inspiré de l’un des épisodes, sans doute l’un des plus tragiques.
Achille a tué Hector, se vengeant de la perte de son ami Patrocle. Brûlant de vengeance et de rage, il traîne le corps de sa victime attaché à son char. Le roi Priam, du haut des remparts de Troie, assiste à cette humiliation. C’est un affront pour le roi, mais aussi la douleur d’un père qui voit le corps de son fils traîné comme un pantin. Priam, roi vieillissant, avec une grande humilité s’apprête à partir pour demander à Achille qu’il lui rende le corps de son fils afin qu’il ait des funérailles décentes en échange d’un trésor, la rançon.
Ce roman est d’une densité incroyable. L’histoire, on la connaît. Le lecteur ne doit pas s’attendre à des scènes de combat interminables, des épisodes empreints de merveilleux, une suite d’actions qui dynamisent le roman. Ici, le lecteur pénètre à pas feutrés dans l’intimité de ces grandes figures mythiques : Achille, Priam, Hécube. Et c'est cela qui est incroyable et qui a été romancé. On entend ce qui se dit secrètement entre le roi et son épouse, on est sur le champ de bataille avec Achille, dans sa tente. Les scènes décrites ne sont pas vues de manière médicale et froide. Absolument pas ! Ce roman n’est pas un roman de guerre, mais un roman psychologique. On découvre l’autre versant de ces personnages. Priam est un roi, mais aussi un père et un homme. Certains passages sont émouvants et touchent à l’universel. Cette scène est déjà touchante dans le texte d’Homère. Dans la quête de Priam, on pense assez vite à Antigone qui souhaitait aussi enterrer dignement son frère …
David Malouf découvre « L’Iliade » en 1943, dans un climat mondial des plus tourmentés. Ce texte a forcément eu une résonance particulière pour lui, surtout à cette époque. Il en aura forcément une aujourd’hui aussi.
Les éditions
-
Une rançon
de Malouf, David
Albin Michel / Les grandes traductions
ISBN : 9782226249814 ; 17,50 € ; 21/08/2013 ; 224 p. ; Broché
Les livres liés
Pas de série ou de livres liés. Enregistrez-vous pour créer ou modifier une série
Les critiques éclairs (1)
» Enregistrez-vous pour publier une critique éclair!
Une histoire d'il y a 3000 ans, des sentiments qui n'ont pas vieillis
Critique de Ddh (Mouscron, Inscrit le 16 octobre 2005, 83 ans) - 22 décembre 2013
David Malouf, écrivain australien, a obtenu avec Ce vaste monde le Prix Femina étranger (1991). Dans sa jeunesse, l’auteur a été frappé par le récit de l’Iliade, la guerre de Troie, alors que son pays se trouvait confronté à la guerre contre le Japon.
Le héros grec Achille est atterré par la mort de son ami Patrocle. La faute à qui ? Hector ! Achille provoque Hector, le tue et le traîne à l’essieu de son char. C’en est trop pour Priam, père d’Hector. Il se doit de donner à son fils une sépulture digne de son rang. Il se rend donc au camp d’Achille avec des objets précieux comme monnaie d’échange. David Malouf en fait tout un roman empreint de retenue, de poésie, de merveilleux, de ressenti face à l’horreur de la guerre.
David Malouf retrace un épisode de l’Iliade. On y retrouve le souffle merveilleux des dieux de la mythologie mais aussi les situations particulières vécues par les antagonistes de ce roman et ce, tout en intériorité. Des personnages qui n’échappent pas à leur destin mais qui réagissent avec toute leur humanité. Un beau roman qui se déguste à petites gorgées.
Forums: Une rançon
Il n'y a pas encore de discussion autour de "Une rançon".