Touriste de Julien Blanc-Gras
Catégorie(s) : Littérature => Francophone
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sédentairophobe
Julien Blanc Gras, jeune géographe de formation, raconte ses voyages, sa raison de vivre
Avec un regard tour à tour désabusé et émerveillé mais toujours lucide et incroyablement drôle, il nous fait partager ses rencontres avec des paysages et des gens merveilleux, désespérants ou simplement improbables.
Son sens de l’observation et son aversion de la routine nous transportent d’une mégalopole au désert , d’une forêt tropicale à une favela, d’un check point à Ramallah aux docks de Leeds.
Un très bon livre, subtil et très drôle qui vous pardonnerait presque de ne pas avoir réussi à lire Claude Lévi Strauss…
Un petit extrait :
« Lassés des patrimoines classés par l’Unesco qu’il arpente distraitement afin de les ajouter à son tableau de chasse , le touriste a soif de rencontres humaines et d'altérité. Mais pour peu qu’il appartienne à la classe moyenne, l'être humain du bout du monde, qu’il soit russe ou brésilien, lui ressemble de plus en plus. il s'habille chez H & M : Ce n'est plus l’AUTRE. L’exotisme, c'est le miséreux. Les termes authentiques et pauvres sont souvent interchangeables. »
Les éditions
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Touriste [Texte imprimé] Julien Blanc-Gras
de Blanc-Gras, Julien
Au diable Vauvert
ISBN : 9782846262958 ; 1,77 € ; 13/05/2011 ; 259 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (1)
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Pas aussi convaincue
Critique de Paofaia (Moorea, Inscrite le 14 mai 2010, - ans) - 27 octobre 2013
Succession de petits chapitres, certains sont drôles, d'autres moins. Il a de l'humour, ce garçon,et un bon sens de l'observation. Je ne lui conteste pas. Mais il y a aussi pas mal de platitudes qui m'ont quelquefois agacée.
Tout est forcément survolé, j'aurais aimé qu'il s'attarde un peu plus sur certains pays, mais, en fait, tout est dans le titre! Un touriste, ça passe, ça ne s'attarde pas.
J'espère simplement aussi qu'il a donné le nom véritable de l'abominable scientifique à Madagascar qui n'a pas accepté de passer un coup de téléphone pour déclencher des secours pour des pêcheurs perdus en mer en pirogue. Seize morts, quand même..
Un extrait sur Tahiti qui m'a fait rire, car des couples comme Martine et Henri, j'en connais tant!
Nous sommes logés dans une grande maison tropicale face à l'océan ( précision superflue, ici on donne toujours sur l'océan). Chez Martine et Henri. Elle: tahitienne, un ouragan de dynamisme ménager, 55 ans. Ancienne reine de beauté, toujours le sourire. Lui: contre-amiral de l'armée française à la retraite, tours du monde à gogo, 75 ans. Il fait toujours la gueule, mais j'adore parler avec les vieux. Il me briefe sur Tahiti. Ici, il faut se méfier: des poissons-pierres ( très méchants, un journaliste brésilien a fait quinze jours d'hôpital l'an dernier), du corail ( vivant) , des scolopendres ( venimeux), des vagues ( qui tuent), des chiens ( très bâtards) des moustiques ( très nombreux), des coupures en dessous du genou ( infection galopante, gangrène, amputation, mort). Selon Henri, il faut surtout se méfier des Tahitiens, très sauvages quand ils sont bourrés: " L'alcool détruit les hommes. C'est une société matriarcale. Ce sont elles qui font tourner la boutique."
..
Henri soupire chaque fois que Martine lui demande quelque chose. Ils ne communiquent que pour des raisons strictement utilitaires, aucun signe de tendresse ne s'immisce dans leurs relations. Tous les matins, Henri fait le tour de l'île à vélo. Le reste du temps, il bricole et se consacre à Princesse, petit teckel ridicule qu'il couvre de caresses pour un oui ou un non. Henri est attendrissant , dans le genre vieux réac. Il achève une vie bien remplie aux antipodes , une profonde insatisfaction semble miner son âme. Sous les étoiles, qui sont disposées n'importe comment, il explique whisky en main qu'il pleut parfois pendant trois semaines , jour et nuit, sans discontinuer. Henri finit son verre. Dans le ciel, la Croix du Sud veille sur sa mélancolie et visiblement, ça ne le console pas.
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