Petites patries dans la Grande Guerre
de Collectif

critiqué par JulesRomans, le 15 septembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Petites patries et gros malheurs
Cet ouvrage est le fruit des communications qui se sont tenues le 13 novembre 2012 à l’université de Rennes et on peut se féliciter de la rapidité à laquelle leur contenu écrit nous est livré. Il est certain que la dimension locale sera très importante dans les commémorations de la Grande Guerre (voir à ce propos "La Grande Guerre si loin, si proche : Réflexions sur un Centenaire" de Jean-Noël Jeanneney).

Les contributions portent sur la Bretagne, la Manche, le Nord-Pas-de-Calais, mais aussi l’Alsace-Lorraine (alors allemande) et pour l’Empire britannique le Québec et la Nouvelle-Zélande. En dehors de ces questions locales, des points généraux sont développées comme l’article d’introduction qui interroge sur les études locales autour de la Grande Guerre qui ont fleuri depuis 1990 et rappelle l’importance de la dimension régionale dans la scolarisation publique et le mouvement littéraire. Dans les courriers ou carnets des poilus ou des soldats du Royaume-Uni, de la Belgique et de l’Italie, on trouve trace de remarques sur et autour des origines diverses des camarades. La question des minorités nationales dans les armées allemandes et autrichiennes est aussi relevée.

Odile Roynette traite du vocabulaire sous l’angle de l’apport de mots régionaux dans l’argot des poilus. L’importance du maintien des références culturelles pour un bon moral des combattants est traitée par Emmanuelle Cronier. Cet ouvrage constitue une belle entrée pour tous ceux qui s’intéressent à la façon dont les poilus de leur région ont vécu le conflit, à sa lecture des idées de recherches locales sur un thème ne manqueront pas de leur venir à l’idée.