Les tilleuls de Lautenbach, tome 1
de Jean Egen

critiqué par Jojop, le 14 septembre 2013
( - 49 ans)


La note:  étoiles
Une belle histoire familiale
Une belle histoire familiale qui commence par un succulent repas de funérailles. Les bizarreries de l’histoire qui resurgissent avec un grand-père qui a porté l’uniforme de l’armée de Napoléon III, un oncle Jules qui était poilu de Verdun, et un oncle Louis vêtu de la tenue Feldgrau de l’armée impériale de Guillaume II. On savoure les portraits colorés, comme celui de l’oncle Fouchs, un garde-forestier moustachu et poète qui ne rechigne jamais à lever le coude. Le père du petit « Changala » qui enfant rêve de servir la France et qui le jour de son arrivée au pensionnat de l’école catholique plonge la tête la première dans le ventre du frère enseignant. On se penche aussi sur les assiettes d’une région où l’art du bien-manger reste toujours aussi présent, et même si la grande richesse du vocabulaire local dans le domaine du langage imagé et des jurons peuvent surprendre le lecteur, ces gros mots font partie du dialecte et sont d’une truculence étonnante. Le mal-être de ces petits Alsaciens qu’on moque en raison de leur accent, qui sont impressionnés par l’Allemagne avec les grands compositeurs et poètes. Un roman unique où la gaieté et la dérision l’emportent sur le malheur. Une biographie qui n’a pas son équivalent et qui restitue bien l’ambiance alsacienne des gens heureux, ordinaires et fêtards au siècle dernier.