La fabrique d'un détournement du cinéma de Guy Debord ?

Tiens un nouveau livre sur Debord ? Oui tout à fait, un livre sensément pensé par des universitaires pour donner un maximum de visibilité à ce que l’on ne voit jamais, les documents préparatoires et son analyse graphique de l’époque qu’il traversa.

La fabrique du cinéma est un livre contenant très peu de pages écrites, une vingtaine. Auquel il faut rajouter la légende et le quatrième de couverture. Si l’on recherche un ouvrage pour connaitre, comprendre, déchiffrer le situationniste Guy Debord il est préférable de ne pas s’y attarder en premier lieu. De plus, il n’y est question que d’une seule de ses créations quoique majeure, le détournement d’extraits de film pour en créer un tout autre.
Dans cet air de scepticisme ambiant, les films détournés « la société du spectacle » et « in girum imus nocte et consumimur igni » reprennent une vigueur et une actualité étonnante jusque dans leur message respectif. Voir une partie des documents préparatoires peut-être un plus, mais surement pas l’intérêt premier.

Nullement donc d’analyses d’un de ses livres, d’interviews. Ainsi le contenu du livre n’est pas basé sur les écrits situationnistes et c’est radical, Le contenu est graphique, purement graphique. Les photos sont centrées pleine page avec parfois une citation écrite en blanc sur fond noir. Vous êtes seul avec G.Debord et si vous ne l’avez pas lu, ni vu, ni écouté vous êtes seul, avec ce qui pour vous pourrait s’apparenter à de vieux clichés vague reflet d’une époque. Or, il les détourne, et cet ouvrage doit démontrer sa technique artisanale du à l’époque et bien sûr faire perdurer autant que faire ce peut Guy Debord.

Une centaine de pages de photos montrant son choix de détournement c’est peu. Puisqu’il n’y a pas le petit plus relevant l’intérêt d’un tel exercice ou une mauvaise impression que les photos lâchées au compte gouttes et d’un désir de faire mousser, buzzer Guy Debord me reste en travers de la carte bleue (29 euros). Il n’est vraiment pas à conseiller au vu du prix excessif.

Le livre est un classique du genre en somme. Le supplément d’un film ou ce qui fut fait en amont est dévoilé pour les aficionados. Voilà ce qui caractérise « la société du spectacle ». Cela afin d’encenser celui qui dans sa démarche voulait dénoncer ladite société en la détournant. Cette même démarche par trop mercantile, peut-elle s’appliquer à celui qui la détournait pour en divulguer sa réalité sans fourvoyer Guy Debord?

(Lisez le quatrième de couv’ c’est suffisant.)


cafeaulait

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  La fabrique du cinéma de Guy Debord [Texte imprimé] Fabien Danesi, Fabrice Flahutez, Emmanuel Guy

  de Danesi, Fabien Flahutez, Fabrice Guy, Emmanuel
  Actes Sud
  ISBN : 9782330017569 ; 29,00 € ; 23/03/2013 ; 192 p. ; Broché

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