Le tableau du Maître flamand de Arturo Pérez-Reverte
( La tabla de Flandes)
Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone , Littérature => Policiers et thrillers
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Qui a tué le cavalier?
Julia, jeune restauratrice de tableaux, se voit confier la remise à neuf d'une oeuvre du XVème siècle. Cette toile, "La partie d'échecs" de Pieter Van Huys, représente un seigneur et un chevalier disputant une partie d'échecs, avec en arrière plan, une jeune dame en noir en pleine lecture.
L'analyse de la peinture aux rayons X révèle une mystère inscription : "Qui a tué le cavalier?". Intriguée, Julia se lance dans une enquête historique palpitante pour découvrir la clé de l'énigme soumise par Van Huys. Elle y entraîne César, son vieil ami de toujours, Menchu, son amie qui lui a confié le tableau et Alvaro, son ancien amant et historien de l'art. Persuadés que la solution se trouve dans la partie d'échecs commencée il y a 5 siècles, ils font appel à Munoz, un joueur professionnel.
Mais ce qui ne devait être qu'un jeu prend rapidement une tournure dangereuse. Un mystérieux joueur anonyme semble désireux de poursuivre la partie du tableau et sème la mort sur son chemin, identifiant les proches de Julia aux pièces du jeu. A l'énigme de la toile s'ajoute celle de l'identité du meurtrier actuel.
Arturo Perez-Reverte nous offre un polar captivant, qui se distingue par son originalité. La peinture flamande, l'histoire et la logique du jeu d'échec se trouvent mises au service de deux intrigues, séparées par cinq siècles, qui s'entremêlent et se relient étrangement. En plus d'un suspense magistral, il nous offre une belle palette de personnages, baroques, attachants et dotés de caractères bien trempés. A lire, et pas seulement par les amateurs de romans policiers!
Les éditions
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Le tableau du maître flamand [Texte imprimé] Arturo Pérez-Reverte trad. de l'espagnol par Jean-Pierre Quijano
de Pérez-Reverte, Arturo Quijano, Jean-Pierre (Traducteur)
le Livre de poche / Le Livre de poche.
ISBN : 9782253076254 ; 7,90 € ; 11/05/1994 ; 346 p. ; Poche -
Le tableau du maître flamand [Texte imprimé] Arturo Pérez-Reverte trad. de l'espagnol par Jean-Pierre Quijano
de Pérez-Reverte, Arturo Quijano, Jean-Pierre (Traducteur)
J.-C. Lattès / Suspense & cie (Paris).
ISBN : 9782709612173 ; 3,28 € ; 03/02/1993 ; 305 p. ; Broché -
Le tableau du maître flamand [Texte imprimé] Arturo Pérez-Reverte traduit de l'espagnol par Jean Quijano
de Pérez-Reverte, Arturo Quijano, Jean-Pierre (Traducteur)
Gallimard / Folio. Policier
ISBN : 9782073041678 ; 9,90 € ; 15/08/2024 ; 480 p. ; Poche
Les livres liés
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Les critiques éclairs (28)
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Des idées intéressantes mais un ensemble confus
Critique de Mimi62 (Plaisance-du-Touch (31), Inscrit le 20 décembre 2013, 71 ans) - 22 mai 2019
Ce fut là une première raison de rester sur ma faim. L'intrigue policière vient vraiment au second plan et ne sert que de trame, voire de prétexte au roman.
Le fait de traiter de la peinture flamande et d'émailler le parcours de phases de jeux d'échec m'apparaît comme une excellente idée.
Entrer dans des mondes différents est d'ailleurs un aspect important pour moi dans la lecture de ce genre littéraire.
Ce fut là la deuxième raison de rester sur ma faim car l'ensemble est articulé de façon confuse. Dans un roman policier il est logique que l'auteur cherche à "promener" son lecteur, ici il le perd.
La troisième raison de rester sur ma faim réside dans le dénouement car les explications du meurtrier restent également assez confuses.
Enfin, reste le style. Là aussi j'ai trouvé une certaine confusion ou tout au moins un manque de continuité nécessitant de s'adapter selon les moments et nuisant donc au déroulé de la lecture.
En conclusion, je ne peux pas dire que c'est un mauvais ouvrage mais il faut l'aborder en sachant que l'aspect policier ne porte pas le roman.
A partir de là, on peut se concentrer davantage sur le contenu traitant de l'art et par conséquent en apprécier la teneur.
A partir de là, difficile de donner une note.
Échecs et meurtres en clair obscur
Critique de Blue Boy (Saint-Denis, Inscrit le 28 janvier 2008, - ans) - 22 février 2015
J’ai donc pris grand plaisir à lire ce récit très bien écrit, fascinant jeu de miroirs très captivant avec des personnages attachants et finement décrits psychologiquement. Le texte fait l’objet d’insertion d’échiquiers à chaque déplacement des pièces pour mieux visualiser la partie. On n’est obligé ni de connaître ni d’aimer les échecs pour apprécier l’histoire, et on peut même avoir envie de s’y initier. Quant au tableau, il est si bien évoqué qu’on se le représente très facilement. Moi-même j’ai dû procéder à des recherches sur le net pour m’assurer qu’il n’avait pas été réellement peint !
Agréable
Critique de Ravenbac (Reims, Inscrit le 12 novembre 2010, 59 ans) - 6 décembre 2014
Il n’est pas nécessaire de jouer aux échecs pour apprécier le roman. Seulement les quelques pages techniques consacrées à la partie d’échecs n’apportent rien. Reste un roman policier agréable.
Plus compliqué qu'une partie de dominos
Critique de Marvic (Normandie, Inscrite le 23 novembre 2008, 66 ans) - 16 juin 2013
Première et intense surprise donc.
Puis intéressée par l'énigme cachée dans le tableau, j'ai trouvé le personnage de Julia bien sympathique, j'ai apprécié la galerie de personnages qui l'entoure: l'originalité des ses amis, Menchu, César, Alvaro, l'intrigant Munoz.
Mais voilà, je n'y connais pratiquement rien au jeu d'échecs. Même si je savais, comme Julia que c'est "un jeu aux règles un peu plus compliquées que celles des dominos".
Et si j'ai admiré la performance de l'auteur d'écrire une énigme policière comme une partie d'échecs, j'ai "traîné" sur ces pages, gênée aussi par le format du livre, son poids, la police, la couleur du papier daté de 1993.
Troisième livre de l'auteur dont j'apprécie la qualité de l'écriture, je reste sur des sentiments très mitigés en refermant celui-ci.
à tenter
Critique de Valadon (Paris, Inscrite le 6 août 2010, 43 ans) - 5 novembre 2010
Il faut passer sur pas mal de choses pour se laisser glisser dans cette histoire, mais ça vaut le coup...
Echec et mat
Critique de Frankgth (, Inscrit le 18 juin 2010, 54 ans) - 22 juin 2010
Dans ce thriller, Pérez-Reverte adopte un style d'écriture très différent des Alatristes, mais toujours aussi agréable, et nous plonge au milieu d'un drame haletant dans lequel l'histoire, l'art et les échecs trouvent chacun leur place.
Une idée profonde traitée de façon superficielle
Critique de Romur (Viroflay, Inscrit le 9 février 2008, 51 ans) - 22 mars 2009
La première déception se trouve dans les personnages : très typés, à la limite de la caricature, leurs traits et tics sont soulignés avec lourdeur chaque fois qu’ils entrent en scène, au cas où on n’aurait pas encore compris. Perez-Reverte met plus de finesse dans la description des tableaux et de la musique que dans celle de ses personnages… et encore ! Des pages entières sur Bach, les échecs et la logique mathématique sont inspirés de « Gödel, Escher, Bach » de Douglas Hofstadter.
Malgré tout, le livre est agréable à lire et l’auteur tient en haleine le lecteur (surtout quelqu’un comme moi qui ne devine jamais le nom de l’assassin…).
La deuxième déception vient du dénouement dans le monde réel (l’intrigue posée par l’inscription du tableau est au contraire simple et efficace). Le final est tiré par les cheveux, avec des pages d’explications pseudo-psychologiques pour trouver de soit disant motifs aux crimes odieux commis par l’assassin, en contradiction totale avec l’image qui était donnée de lui.
Déçue à mon insu...
Critique de Wakayoda (, Inscrite le 12 septembre 2007, 44 ans) - 8 mars 2009
De plus, j’ai trouvé l’assassin avant la fin. Les personnages sont sympas : Julie (= solitaire) qui n’a pas d’attache et qui peut perdre le peu qu’elle, devient vraiment attendrissante. L’intelligence de Munoz et de César est surprenante et fait le charme du livre.
Pour conclure c’est donc un livre agréable à lire dans un certain style littéraire élaboré mais dont certains côtés m’ont dérangée. Je n’ai donc pas été complètement conquise par cet ouvrage.
Echec et ... pas mat du tout!
Critique de Olivier1180 (Bruxelles, Inscrit le 21 octobre 2007, 53 ans) - 29 octobre 2007
Même si parfois un peu alambiqué, ça reste un excellent suspense, bourré de références aux échecs, et je peux comprendre ceux qui ont lu ce livre sans savoir y jouer, ce serait un peu comme lire un livre écrit en chinois quand on connaît le japonais...
Bref, j'ai aimé, beaucoup!
Très bon !
Critique de Jules (Bruxelles, Inscrit le 1 décembre 2000, 80 ans) - 17 septembre 2007
Comme toujours chez Reverte il y a cette grande érudition et puis cette partie d'échecs est incroyablement passionnante.
Elle devrait encore l'être plus pour celui qui jouerait aux échecs que pour un autre.
Les personnages sont également très bien décrits et sympathiques.
Un livre des plus agréables à lire.
Dans son genre, je lui mets quatre étoiles.
Subtil !
Critique de Domimag (, Inscrit le 6 juillet 2007, 67 ans) - 6 juillet 2007
L'auteur a un style bien à lui, les caractères sont remarquablement décrits et l'idée de base de l'intrigue formidable. Le personnage de César par exemple est remarquable.
On peut reprocher certains passages qui manquent de rythme. Disons que c'est beaucoup plus intellectuel que physique. Les joueurs d'échecs se régaleront, les amateurs d'Histoire un peu moins.
Vraiment déçu...
Critique de Tfc_psg (, Inscrit le 27 août 2005, 43 ans) - 21 juillet 2006
Le livre n'est pour moi qu'une description d'une partie d'échec comme on en voit des centaines dans les ouvrages spécialisés.
L'intrigue n'est pas ponctuée de retournement de situation ou de coup de théâtre... décevant.
Spoiler !
Critique de Muchado (Paris, Inscrite le 21 avril 2006, 43 ans) - 21 avril 2006
J'ai aimé ce livre mais je pense que je l'aurais encore plus apprécié si je n'étais pas allée sur un autre site de critiques littéraires (dont je tairai le nom) qui révélait l'identité du tueur et du mystérieux joueur d'échec.
Alors par pure vengeance je vais faire de même ici....
Mais non je plaisante, lire doit rester un plaisir alimenté par le suspense, alors je ne vous ferai pas ça.
Pour tout vous dire, j'avais un peu peur avant de commencer cette lecture... Je n'ai jamais joué aux échecs de ma vie et j'angoissais de ne pas comprendre l'intrigue pour cette raison...
Mais non, suis-je bête !
Tout est merveilleusement bien expliqué, les schémas sont là pour nous aider, et finalement, j'ai TOUT compris !
Une intrigue bien ficelée, des personnages peut-être un peu trop typiques à mon goût mais intéressants tout de même. Pérez-Reverte parvient à faire une bonne analyse psychologique des héros, ce qui est rare dans un polar.
Petit bémol : l'auteur s'enfonce parfois dans le blabla artistique, nécessaire bien sûr, mais à petites doses. Je me suis donc parfois laissée surprendre à "sauter des passages" pour retourner plus vite à l'intrigue.
Une bonne lecture tout de même, merci Monsieur Pérez-Reverte !
Faux maigre
Critique de Ena (Le Gosier, Inscrit le 25 octobre 2004, 62 ans) - 13 décembre 2004
Bon suspense
Critique de Sahkti (Genève, Inscrite le 17 avril 2004, 50 ans) - 5 mai 2004
Un peu comme avec Iain Pears : "L'affaire Raphaël" m'a moins envoûtée (tout en me plaisant, je tiens à le préciser) que "Le cercle de la croix".
Quoi qu'il en soit, "Le tableau du Maître flamand" est une lecture agréable avec une bonne intrigue et un style bien ficelé qui nous tiennent en haleine de la première à la dernière page. De quoi nous changer des traditionnels polars navrants dont on devine la fin dès la quinzième page !
Placer des pions
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 2 février 2004
fin des propos obscurs
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 31 août 2003
Un échafaudage qui donne le vertige
Critique de Persée (La Louvière, Inscrit le 29 juin 2001, 73 ans) - 31 août 2003
Rotko, Rosko, Royco...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 29 août 2003
Loin de moi l'idée de croire que Perec peut encore écrire alors que ses cendres dorment au père Lachaise. Perec n'est pas Perez, comme Rotko n'a rien à voir avec le président Rosko, ni avec les produits Royco.
perec et peretz ! sur le vif !!
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 29 août 2003
Echec et mat
Critique de Vanille (Chelsea, Inscrite le 25 mars 2003, 56 ans) - 29 août 2003
Il y a 5 siècles, un peintre peint un tableau... Cinq siècles plus tard, une jeune restauratrice doit restaurer le tableau et se retrouve finalement mêlée à une histoire tout à fait surprenante...
Tout est inattendu dans ce livre. On y apprend quasiment à jouer aux échecs... Car toute l'intrigue tourne autour du monde des échecs. (bien populaires les échecs depuis quelques temps il me semble !) Et aussi complexe que ce jeu paraît au départ, on finit par s'y retrouver, y prendre goût, en redemander...
Je donne donc un "A" pour Le tableau du Maître flamand qui nous entraîne loin des sentiers battus.
OK, Lucien
Critique de Thomas Fors (Beloeil, Inscrit le 10 avril 2002, 88 ans) - 28 août 2003
Perez, Pérez, Perec, Peretz...
Critique de Lucien (, Inscrit le 13 mars 2001, 69 ans) - 28 août 2003
Affrontement sur tous les tableaux.
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 2 août 2003
Chargée de restaurer un tableau ancien qui représente des joueurs sur une partie d'échecs, Julia découvre une inscription visible aux seuls rayons X : "Qui a tué le cavalier ?".
S'agit-il d'une pièce du jeu ou de l'un des joueurs ? Telle est la première énigme de ce tableau "en abyme". L'échiquier, avec ses cases noires et blanches, renvoie à la partie d'échecs qui se déroule sur le damier à carreaux blancs et noirs, cher aux maîtres flamands. Cette scène se reflète elle-même dans un miroir à l'intérieur du tableau. Au spectateur de déchiffrer par le regard, et tout autre moyen, l'oeuvre et ses intentions...
Or l'enquête historique menée par Julia et un antiquaire de ses amis entraine des conséquences inattendues et dramatiques. Elle devient, au sens propre, une véritable partie d'échecs avec un invisible adversaire : les protagonistes découvrent que dans cette affaire, ils sont eux-mêmes représentés par les figures de l'échiquier, manipulés à leurs risques et périls, par un joueur prêt à tout, qui les défie sur tous les terrains, et met leur vie en péril !
L'auteur joue en virtuose sur tous les tableaux. Il sait avec clarté associer le lecteur à l'enquête, le conduisant des ateliers de peinture aux clubs d'échecs, au cours d'une intrigue menée avec une rigueur de "grand maître". Même le non-initié comprend les enjeux de la partie, et prend plaisir à suivre le déroulement romanesque, à la fois logique, dramatique et surprenant, de cet étrange affrontement....
On peut lire cette enquête au premier degré, ou réfléchir à l'intrigue policière, ou se pencher sur le problème d'échecs, ou réfléchir sur l'oeuvre d'art, ou le fonctionnement de l'esprit humain... A chacun, selon son plaisir.
Subtil et ingénieux, le polar.
Critique de Rotko (Avrillé, Inscrit le 22 septembre 2002, 50 ans) - 1 août 2003
Au final, les remarques faites sont justes, mais on pourrait les faire sur tout roman policier réussi ou presque. Ici on lit un ingénieux mécanisme qui se déroule sur trois plans : l'écriture avec le suspense et la résolution de l'énigme, le tableau et son histoire, la partie d'échecs "en train de se faire". Je n'en demande pas plus à ce genre parfaitement artificiel, dont j'accepte les règles et les conventions dans ma lecture. Cordialement :-)
Ah ! que l’idée est belle. Oh ! que je suis déçu.
Critique de Bolcho (Bruxelles, Inscrit le 20 octobre 2001, 76 ans) - 31 juillet 2003
p.91, 9e ligne : « Puis elle croisa les jambes ». C'est un livre où les personnages passent beaucoup de temps à se croiser les jambes.
On la joue « psy » ? Ils croisent les jambes parce que l’auteur avait admiré, enfant, les jambes croisées de sa mère et qu’il souffre encore aujourd’hui d’un intense sentiment de culpabilité (aurait-il, à cinq ans, désiré sa mère ?) qu'il cherche à noyer dans la fiction.
On la joue « littéraire » ? C’est là que réside la profonde cohérence de cette œuvre construite comme un mécanisme logique où se croisent des verticales et des horizontales, colonnes et rangées dont les points d’intersection sont autant de foyers constrictifs que la violence parfois embrase. Les jambes des personnages, l'une verticale, l’autre horizontale, répètent en quelque sorte à l'infini la structure du roman et témoignent du fait que les personnages sont de pures fictions dont les membres croisés, images d’échiquiers, déterminent à leur intersection un lieu de pression des chairs qui rend la position peu tenable, aussi provisoire que peut l'être une position aux échecs, aussi fragile que la vie, aussi improbable que l’éternité.
On la joue terre-à-terre ? Il m'arrive de penser que les romanciers se foutent un peu de notre gueule et font, comme moi ici, du remplissage. Je le dis pour ce roman-ci qui est pourtant intelligent et construit. Alors, les autres. Il y a comme ça, en matière romanesque, des passages aussi obligés qu’inutiles : où le personnage met-il ses jambes, quelle est la couleur de ses cheveux, etc. Il me vient l’envie de recenser ces futilités et d'en faire une sorte de dictionnaire : les couleurs des yeux des personnages dans la fiction française de Melle de Scudéry à Melle Nothomb. Ou bien : les jeux de jambes dans la conversation romanesque. Peut-être les romanciers modernes, influencés par le cinéma, ont-ils maintenant une imagination qui passe plus par l’image que par les mots, d’où ces jambes croisées un peu intempestives et inutiles, d'autant qu'elles ne révèlent nulle fantasmatique petite culotte.
Les dialogues sont assez poussifs. Les romans veulent nous faire croire à la réalité des discours directs qu'ils nous « recopient » obligeamment. Je rêve d’un roman plein de dialogues mais qui bannirait tout discours direct,. Pourquoi ? Pour ne plus me sentir & là aussi – un peu infantilisé. Le roman est pure fiction. Qu'il s’assume comme tel et n’essaie pas de nous faire le coup du « je t'ai enregistré ça sur le vif ; c'est du pur direct mon coco ».
Les échecs, ce n'est pas uniquement une espèce de concours consistant à prévoir un coup de plus que l’adversaire. Cela, ce n'est que l'aspect tactique du jeu. Il faut également maîtriser l'aspect stratégique qu'est le jeu positionnel. Il faut enfin harmoniser et dépasser les deux approches (un joueur d’échecs marxiste comme Trotski parlerait sans doute de dialectique…). Ici, l’auteur nous propose une partie très tactique, qui se prête bien, naturellement, à la structure d'un roman policier construit autour d’une approche prétendument logique. Cela dit, certaines lignes de jeu pourtant assez prometteuses ne sont pas envisagées mais il faut avouer qu'elles ne serviraient plus le récit… Comme la partie elle-même, ce roman manque de jeu positionnel et il s'embourbe dans des complications byzantines qui conduisent l'auteur à perdre la partie au terme d’une finale tortueuse mais prévisible et, pour tout dire, un rien désolante.
Mais trêve de pinaillages et relevons les jolies choses aussi. Par exemple, un beau passage sur les poupées anciennes : « (.) toutes ces poupées avaient survécu à leurs propriétaires ; témoins muets, immobiles, qui gardaient dans leurs rétines imaginaires l'image des scènes domestiques oubliées, déjà effacées du temps et de la mémoire des vivants. Tableaux fanés ébauchés entre des brumes nostalgiques, moments d’intimité familiale, de chansons enfantines, d’embrassements amoureux. Et aussi de larmes et de chagrins, de songes réduits en cendres, de décadence et de tristesse. » Et un magnifique zeugme : « Feijoo ravala sa salive et son amour-propre ». Cela fonctionne-t-il en espagnol de la même façon ou bien le traducteur s'est-il lâché un peu ?
Qui a tué le chevalier
Critique de Maya (Eghezée, Inscrite le 18 octobre 2001, 49 ans) - 20 mai 2003
Mélange des genres.
Critique de Patman (Paris, Inscrit le 5 septembre 2001, 62 ans) - 15 mai 2003
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