Edgar Allan Poe : Une vie coupée court
de Peter Ackroyd

critiqué par Dirlandaise, le 4 octobre 2013
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
L'homme qui ne souriait jamais
Peter Ackroyd affectionne les biographies. Il a d’ailleurs reçu de nombreux prix pour des livres sur la vie de Shakespeare, William Blake ou Londres. Il signe ici une courte biographie narrant la vie tumultueuse et bien triste d’Edgar Allan Poe, écrivain, poète et l’un des journalistes américains les plus connus de son époque. Edgar Poe fut aussi un critique littéraire impitoyable. (quatrième de couverture)

L’auteur raconte donc le parcours chaotique et capricieux de cet être unique devenus orphelin très jeune et recueilli par un bienfaiteur aisé qui veilla à son éducation et lui fournit tout l’argent de poche dont il avait besoin pour se faire une réputation de flambeur et s’enfoncer déjà dans les dettes évidemment épongées par son patient tuteur. Mais la patience à ses limites et John Allan exaspéré par les frasques de son protégé lui coupe les vivres obligeant Poe à chercher fortune dans l’armée. Ensuite, il faut lire le livre pour connaître les péripéties nombreuses et le difficile combat que menât Poe pour se faire un nom parmi la faune littéraire américaine. Mais, sa réputation d’ivrogne ne tarda pas aussi à émerger malheureusement. Pourtant, le personnage demeure touchant malgré son comportement parfois odieux et totalement irresponsable. Il fut même taxé de folie vers la fin de sa vie.

La biographie insiste sur les faits et n’est pas une analyse approfondie de l’œuvre de ce cher Edgar mais tout de même, elle est intéressante car bien construite et bien rédigée. Le regard que porte Peter Ackroyd sur le poète maudit est toujours neutre et parfois même compatissant. Tout de même, la lecture de cette biographie m’a donné le goût de lire l’œuvre de Poe en commençant par son célèbre poème « Le Corbeau » qui lui valut bien des honneurs et des hommages mérités. Un baume dans la carrière littéraire chaotique et extrêmement pénible de cet homme sans cesse confronté à la déception et à la misère et dont l’oeuvre étrange demeure toujours aussi fascinante.

« À l’automne 1843, Edgar Poe avoua à un collègue écrivain que sa femme et Mrs Clemm mouraient de faim. On réunit promptement quinze dollars auprès de journalistes et d’autres bonnes âmes ; une heure après qu’on eut donné l’argent à Poe, on le retrouva pris d’ivresse dans Decatur Street, où se tenait la Decatur Coffee House, qui vantait ses juleps (cocktails bourbon menthe), cobblers (rhum, whisky, fruits), egg noggs (brandy, lait et jaune d’oeuf), etc. Il avait été déçu par les ventes de la nouvelle édition de ses contes…"