Trois places au soleil
de Jean-François Diné

critiqué par CC.RIDER, le 6 octobre 2013
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Loin du compte...
Gérard, jeune loubard de banlieue, dérobe une magnifique limousine, profitant d'un instant d'inattention d'un chauffeur de maître des beaux quartiers. A l'intérieur du coffre, il découvre une grosse valise contenant une fortune en devises diverses ainsi que des bijoux et des papiers compromettants. Se croyant riche, Gérard se lance avec deux copains de la cité dans une tournée des grands ducs qui les amènera dans la région de Reims où ne tarderont pas à les retrouver les propriétaires du véhicule. S'en suivra une cavale qui mènera le trio vers des horizons imprévus.
Ce roman qui se veut actuel et social n'offre pas un intérêt à la hauteur des précédentes oeuvres de Jean-François Diné, le gendarme écrivain, qui s'était illustré par ses récits de voyages maritimes comme « Orénoque-Amazone sur un voilier de dix mètres » et « Cap Utopia ». Ici, il nous fait entrer dans une fiction qui semble bien banale et bien inférieure aux réalités auxquelles il nous avait habituées. Le lecteur a droit à une intrigue mal ficelée, pleine d'invraisemblances et de situations peu claires. Lieux et circonstances ne sont pas précisés (volontairement ?). Ainsi se demande-t-on si l'endroit d'Afrique où débarque le trio est l'Ethiopie, la Somalie, le Rwanda, voire le Darfour ou le Biafra. Même chose au sujet de l'origine et de la propriété du magot dérobé. Pour ne rien arranger, aucun humour, aucun regard décalé ; les clichés, idées reçues et autres truismes abondent. L'ensemble suinte la bien-pensance et le conformisme type pensée unique pour bisounours bien niais. Et le pire reste à venir. Un style pompeux, ampoulé, avec des envolées faussement poétiques genre « Musset » du pauvre, parsemé de fautes de français, de coquilles, d'erreurs de vocabulaire ou de syntaxe. Et quelle manie agaçante et lourdingue, cet usage redondant du passé antérieur dans des concordances de temps aussi hasardeuses qu'abusives. Si l'on en croit la quatrième de couverture, ce livre « simple et chaleureux » devait permettre à l'auteur « de s'imposer parmi les écrivains de son époque ». Publicité mensongère ! On est très loin du compte. Témoigner d'aventures sur mer est une chose, produire un « bon » roman en est une autre...