Cinq deuils de guerre (1914-1918) de Stéphane Audoin-Rouzeau

Cinq deuils de guerre (1914-1918) de Stéphane Audoin-Rouzeau

Catégorie(s) : Sciences humaines et exactes => Histoire , Sciences humaines et exactes => Divers

Critiqué par JulesRomans, le 11 octobre 2013 (Nantes, Inscrit le 29 juillet 2012, 66 ans)
La note : 8 étoiles
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Cinq grands deuils de la Grande guerre

À travers des destins individuels de veuves, de sœurs, de pères et mères, de grands-parents, cet ouvrage expose le fait que la perte de l’être aimé a considérablement structuré les actions ultérieures de certaines personnes dans l’Entre-deux-guerres, voire jusqu’à la fin des années 1950. Ces destinées sont françaises à l'exception de l’une qui est anglaise. Cette dernière est celle de Vera Brittain, l’amante de Roland Leighton mort le 23 décembre 1915 à l’âge de 20 ans en Artois. Du fait de sa myopie celui-ci est d’abord refusé par l’armée puis accepté après de nombreuses démarches comme cadre pour le recrutement puis versé en mars 1915 dans le 7th Worcesters.

Parmi les Françaises, une est très connue pour avoir agi dans les mouvements pacifistes de l’Entre-deux-guerres et pour son combat pour la réhabilitation de son mari l’instituteur normand Théophile Maupas fusillé pour l’exemple à Suippes le 17 mars 1915 à l’âge de 40 ans passé (voir pages 581 à 583 de "14-18, les fusillés" par Frédéric Mathieu). Elle obtient en 1934 par ses actions sa réhabilitation ainsi que celle de quatre autres caporaux morts pour les mêmes raisons à ses côtés.

C’est la sœur aînée qui porte le poids du deuil pour le Stéphanois Émile Clermont fonctionnaire à la préfecture de la Seine en 1914 et homme de lettres fort apprécié de Barrès à qui l’on doit un article copieux sur la mort d’Émile Clermont dans l’"Écho de Paris" du 3 avril 1916.

Le destin de Maurice Gallé permet de rappeler qu’à Creil dans l’Oise existe un musée consacré à sa mémoire, ici la grand-mère entend voir en son petit-fils un saint. Primice Mendès est le fils du poète Camille Mendès et le filleul de Sarah Bernhardt, il avait fait ses études au lycée de Versailles, c’est de sa mère qu’il va habiter la vie après son décès en avril 1917 au Chemin des Dames dans le cadre de l’offensive Nivelle.

Il est à noter que si l’auteur se centre sur les veuves, les parents, les grands-parents ou les sœurs, il examine le cas de l’ensemble des personnes (enfants, oncles et tantes, amis …) qui peuvent constituer le cercle de deuil même s’il développe peu autour d’eux.

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