Parental advisory

Même pas besoin d’aimer le rock’n roll pour en connaître le credo : sex and drugs and rock’n roll ! Z’avez remarqué ? En premier vient le sexe…
On pourrait croire cette sainte Trinité issue des temps obscurs des années 50 à peine conscientes du phénomène Elvis ou bien des sixties triomphantes, du rock plein les oreilles et de la poussière sous les semelles des lecteurs de Kerouac, grand consommateur de substances, à mi-chemin entre le jazz et le rythm and blues ou encore en plein été de l’amour, quelque part dans la foule Woodstock, à triper aussi bien grâce à la musique qu’à la fumette.
Et bien non ! Il s’agit du titre d’une chanson de 1977, enregistrée dans la grisaille londonienne, en pleine période Dame de Fer ; le Royaume Uni connaît une sacrée crise économique, le punk débarque et tout va changer.
Par ces trois mots, le chanteur, Ian Dury, chante l’hédonisme de l’époque, pour la jeunesse s’entend, après tout, 77 c’est aussi une période disco, alors que les travailleurs et les chômeurs sont soumis à une abrutissante routine. Ce n’est que le succès qui vaudra à ce titre de passer pour le mode de vie normal de tout bon rockeur qui se respecte.
Sauf que… Pas besoin d’attendre 77 pour savoir que rock et sexe font un ménage explosif et paradoxalement très fidèle !
Avant même les déhanchés du King, le blues charriait son lot de chanson salaces, les termes rock’n roll en premier lieu puisqu’ils désignent l’acte sexuel en argot. La signification officielle étant, paraît-il, à chercher du côté des termes de marine désignant le roulis.
Bref, du cul, du cul, du cul raconté dans ce bel ouvrage par le journaliste Vincent Brunner et mis en images par le dessinateur Luz.
Pour ceux qui auraient l’idée de mettre ce charmant bouquin sous le sapin pour le ptit dernier qui aime bien écouter les disques de papa, sachez que les dessins sont… crus ! Le trait de Luz fait qu’il n’y a rien de bandant là-dedans mais attention les yeux malgré tout : bites, couilles, poils, nichons, culs, vagins, tous éparpillés et tous ensemble sur l’incroyable dessin consacré à Marylin Manson.
Dictionnaire, certes, puisque tout est classé de A à Z mais aussi un beau bordel : des années de luxures rock’n roll racontées avec beaucoup de sérieux mais sans jamais être ennuyeux. Le style est concis, précis, informé mais amusant.
Dans ces pages, on croisera Chuck Berry en mateur, des musiciens de heavy metal et des porn stars, des groupies aux bars de Jimmy Page, Hendrix ou Roger Daltrey, la langue de Mick Jagger, la bite de Steven Tyler, de l’urologie, des lesbiennes, des godemichés, des pieds de micro, des guitares, des bananes, des chaussettes sur des bites, le SIDA et des fluides divers.
Quand il y a rock dedans, j’achète ! Le seul reproche que je puisse faire à ce dico est de se limiter, soit par goût, soit par stratégie éditoriale, ou seul rock. On ne verra donc pas dans ces 200 pages ni Prince ni Rick James, on ne parlera pas des paroles machistes du rap de Two Live Crew. Et parler des clips sexy et plus sans évoquer le titre de Rammstein, Pussy et son clip porno, kolossal oubli !

• 

  Sex & Sex & Rock & Roll : Le dictionnaire du rock'n'roll ouvertement sexuel

  de Brunner, Vincent Luz, (Illustrateur)
  Flammarion
  ISBN : 9782081295704 ; 12,50 € ; 25/09/2013 ; 200 p. ; Relié

  Go Amazon