Cavanna raconte Cavanna
de François Cavanna

critiqué par Catinus, le 20 octobre 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Bête et méchant, donc ...
A passé quatre-vingt balais, le parcours de François Cavanna par lui-même (on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même !). Du journal « Zéro », à « Hara-Kiri », le journal bête et méchant qui fut censuré ; et reconverti en « Charlie-Hebdo » (pour faire court !), qui creva, faute de lecteurs fidèles, puis qui ressuscita. Un parcours parsemé de coups vaches, de galère… L’œuvre de toute une vie. Pas uniquement, car n’oublions pas la facette littéraire remarquable de l’homme qui sortit ces petites (= grandes !) merveilles que sont « Les Ritals «, « Les Russkoffs «, « Maria «, etc, etc…
Un « beau livre «, grand, bien carré, et propre et tout avec de la bafouille, des dessins, des photos, tout ce qu’il faut.
Idéal pour les fêtes ! (j’rigole).
De la belle ouvrage !



Extrait :

- Je suis seul par tempérament, voilà tout. Les autres me pèsent, et si j’avais eu le choix, j’aurais opté pour une planète moins surpeuplée. Un bon kilomètre de distance entre chaque être humain me paraît être un minimum vital. Je ne veux ni exploiter les autres, ni vivre à leurs dépens, ni les dominer, ni les diriger, ni combattre avec eux main dans la main pour améliorer mon sort en même temps que le leur. Mon sort est entre mes mains, mes mains seules. Les autres font partie de l’environnement, et l’environnement est beaucoup plus souvent hostile que favorable. Presque toujours même. Je dois me garder d’eux comme du reste. (…)
(…) Les autres n’aiment pas les ours solitaires ? Faisons semblant que pas. Ils veulent que je fasse risette, que je trouve délicieuse leur existence, leur compagnie ? Faisons l’andouille cinq minutes pour avoir une heure de paix.
(…) La pression sociale m’est odieuse. Tout ce qui est communautaire m’est viol. (…) La pression sociale aura gâché à peu près tous les instants de ma vie. (…)