Le sang des roses
de Patrick Cauvin

critiqué par Bolcho, le 28 mai 2003
(Bruxelles - 76 ans)


La note:  étoiles
Des frissons partout, vraiment ?
Il était marqué sur la couverture que j'allais frissonner : « Un formidable thriller » qu'ils disaient. Bof.
J'imagine que Cauvin a voulu conserver son fidèle public d’adolescent et lui fournir des livres pour l’âge adulte. Cela nous donne cet étrange roman à la fois violent, cruel et un rien naïf. Thème central : le travail des enfants-esclaves dans le Tiers-Monde (et le fait que nous en profitons tous). Les héros vont même découvrir encore pire que ça, je vous dis pas. Bon, en fait, on ne « thrill » pas beaucoup. C'est assez convenu. Prévisible comme un film qui vous réserve des surprises de scénario : la vraie surprise, ce serait qu’il n'y en ait pas. Quelques notes amusantes par-ci, par-là, comme celle-ci que je vous livre à propos des psychanalystes : « (.) ils étaient sourds. Ce qui expliquait qu’ils vous laissaient parler. En fait, ils n'entendaient pas ce que débitait leur patient. Parfois, pour faire croire qu'ils suivaient, ils posaient une question tout à trac. Vous étiez en train de relater votre amour immodéré pour les sardines à l'huile et les chaussures vertes lorsqu'il lâchait : « Lorsque votre mère est morte, vous êtes-vous sentie soulagée ? ». Tout s'éclairait alors, chaussures vertes et sardines prenaient leur réelle signification ». Ah oui ! Je voulais aussi vous livrer cette citation tirée d’une des dernières pages de l'œuvre : « Il noua une cravate sombre qu'il n’aimait pas, enfila un pardessus mastic dont il boucla la ceinture et sortit ». C'est bien, hein ? Mais j'ai deux question. 1. De quelle couleur est la ceinture ? 2. Ne trouve-t-on pas en arrière-plan (c'est le cas de le dire) de ce livre comme un espoir de formater le récit aux dimensions d’une future mise à l’écran juteuse ? Ce qui implique naturellement des SIG parabellum, des explosions en tous genres, moult cigarettes virilement aspirées et des cravates sombres sur pardessus mastic.
Du sang sur le tapis 7 étoiles

Bolcho est bien sévère dans sa critique de ce ... polar? Disons de ce roman tendance suspense. Pas pur polar, c'est vrai, mais roman bien intéressant, traité avec justesse, et dans la partie "documentaire" de la situation, et dans le traitement psychologique des personnages. Le thème est moderne et d'actualité ; l'esclavage des enfants, en l’occurrence ici au PAKISTAN. Les bénéfices que nous en retirons, nous. Et puis pour lier le tout une enquête échevelée, genre GRANGE, dont on se doute qu'elle finira mal. Non, ça ne mérite pas d'être décrié ainsi. Réhabilitons donc!

Tistou - - 68 ans - 20 août 2004