Trois contes
de Gustave Flaubert

critiqué par Killeur.extreme, le 9 juin 2003
(Genève - 43 ans)


La note:  étoiles
Trois contes pour découvrir Flaubert
Ce recueil est la dernière oeuvre achevée par Flaubert, certaines critiques le considèrent comme "son chef-d'oeuvre", d'autres considèrent ce livre comme sa "seule réussite incontestable".
Le premier conte "Un coeur simple" se passe au XIXème siècle, il raconte l'histoire de Félicité une gouvernante dévouée et gentille, trop gentille qui ne pourra supporter que par la religion, sa foi, les malheurs que le sort lui enverra.
Le deuxième conte: Saint-Julien l'hospitalier se passe au Moyen Age, à sa naissance deux apparitions diront, à sa mère qu'il sera un saint et à son père qu'il sera un grand guerrier. Lors d'une chasse où il fait un véritable carnage, un cerf lui prédit qu'il tuera ses parents, il quitte sa famille et obtient de grands succès militaires et épouse même la fille d'un grand souverain, mais la prophétie du cerf se réalise (je ne dit pas comment suspense) il finira par devenir un saint.
Le troisième conte: Hérodias, se passe pendant l'antiquité, Antipas attend le secours des romains pour que la ville assiégée par ses ennemis, l'un Turc dont Antipas a répudié la fille et les juifs qui réclament la libération de IaoKanann un prophète.
Ce livre est intéressant car il rend Flaubert abordable à qui veut le découvrir, chaque histoire a beau être courte, chaque phrase de Flaubert a été travaillée, on lit plusieurs fois qu'il passait des heures pour chercher un mot.
Intemporel 9 étoiles

Fille de pauvres paysans normands, Félicité après quelques engagements malheureux comme fille de ferme a trouvé un certain équilibre et une certaine sécurité chez Madame Aubain où elle sert de domestique depuis si longtemps qu’elle semble faire partie des meubles. Elle s’attache à la fille de sa patronne, mais après son décès, reporte toute son affection sur un joli perroquet… Fils d’un grand seigneur, Julien est promis à un bel avenir. Mais, à force de chasser et de tuer des animaux, il prend tellement le goût du sang qu’il prend un malin plaisir à pratiquer de véritables carnages avant d’en arriver à tuer père et mère sur un coup de folie. Pour expier son forfait, il part sur les chemins, pieds nus, tout juste revêtu d’une robe de bure. Il finit par s’installer sur la rive d’un fleuve et par se dévouer comme passeur bénévole… En Galilée, le tétrarque Hérode Antipas craignant pour son pouvoir, a fait arrêter et jeter dans un cul de basse fosse Ioakannan, prophète connu sous le nom de Jean le Baptiste. Ce petit potentat local est sous la coupe de son épouse Hérodias qui déteste le prédicateur. Et voilà que se présente le Consul Vitellius qu’il a convié à un grand banquet dont il espère beaucoup…
« Trois contes » est un recueil de textes relativement courts et bien rythmés qui pourraient représenter la quintessence de l’œuvre et des thèmes de Flaubert. On y retrouve son goût de l’histoire ancienne, des légendes, de la mythologie et de la vie des petites gens. Son style inimitable, peut-être un brin trop descriptif et trop attaché au détail et à la précision, mais si plein de charme et d’efficacité narrative. Tout comme Balzac, Maupassant ou Zola, Flaubert transcende les époques, il est intemporel et même au-delà du temps et des modes. Le lecteur pourra toujours trouver un immense plaisir en lisant des nouvelles si bien écrites et en particulier la première « Un cœur simple » pour la personnalité attachante de Félicité, la très dévouée servante…

CC.RIDER - - 66 ans - 1 août 2022


A la fois proches et loin. 6 étoiles

Trois contes, trois histoires où la foi, la religion mais aussi la tristesse et la mort s'invitent. Si les thèmes sont communs en certains points, les évènements qui ont lieu dans ces trois récits sont bien différents et les qualités intrinsèques de ces derniers le sont tout autant.

Un cœur simple est le conte le plus clair, le plus facile à aborder des trois, mais aussi sans doute le plus décevant. Il faut dire que l'intrigue en elle-même consiste à nous apitoyer sur la pauvre Félicité autour de laquelle les gens meurent en abondance et dont le malheur et le train de vie pitoyable mettent en exergue son cheminement vers la foi mais aussi vers la folie en quelque sorte (avec en point d'orgue sa "relation" au perroquet laissé par une voisine). Le problème est que les relations entre les personnages ne sont qu'esquissées, que la trame avance vite, notamment sur la fin et que l'on n'a pas le temps de développer de l'empathie pour la domestique.

St Julien l'Hospitalier ressemble lui plus aux légendes et contes traditionnels avec son "héros" maudit qui fait tout pour échapper à son destin sans y parvenir. Malgré ce classicisme évident dans la narration et dans la structure, ce deuxième récit est bien plus efficace grâce à son personnage au comportement peu orthodoxe et mystérieux mais aussi grâce à une esthétique et un sens de la représentation magnifique. Le suspense lié à la mise en place des évènements, alors que ceux-ci sont prévisibles, fonctionne aussi très bien. Au final on accroche bien mieux au périple chevaleresque, un tant soit peu fantastique et à l'issue symboliquement très forte de ce deuxième conte.

Enfin Hérodias est le plus difficile à analyser. On est embarrassé au moment de se prononcer si l'on a aimé ou non. Il faut dire que le contexte est bien plus opaque, que les personnages sont nombreux et pas toujours clairement identifiables et qu'il est compliqué d'en saisir tous les enjeux et toutes les références. Pourtant le charme opère grâce au mystère se dégageant du personnage de Iaokanann qui arrive à nous terrifier avec ses imprécations aux airs de malédiction ; mais aussi à la grâce d'une esthétique peu commune qui transparaît principalement de la scène finale de l'orgie.

Chacun de ces contes a donc des arguments à défendre mais aussi des défauts qui en font des histoires pas toujours intéressantes (Un cœur simple) ou limpides (Hérodias). Mais nul doute que la beauté des images renvoyées par certaines scènes pourra convaincre les lecteurs de se lancer dans ces contes à la fois proches et loin les uns des autres.

Ngc111 - - 38 ans - 18 mai 2014


Mythique et symbolique 6 étoiles

Il faut aimer Flaubert pour lire ces trois contes, auxquels j'ai attribué un petit 3 , car je les ai trouvé bien hermétiques, avec trop d'accumulations. Je trouve que son style s'affirme davantage en format roman, tel que "Madame Bovary". Du reste, "Un Coeur simple" se rapproche le plus de cet esprit, nous contant le destin brisé d'une servante, Félicité.

Comme toujours chez Flaubert, les descriptions sont minutieuses et prétextes à une ironie mordante contre la bourgeoisie. Félicité est une femme au coeur simple qui vit au service d'une famille, et les verra mourir ..

Finalement, Emma Bovary a eu un sort moins enviable en courant après des chimères, en vivant pour répondre aux désirs de son amant ou dans l'attente des espoirs du mari...Faut-il rappeler qu'Emma Bovary est une veuve de 45 ans, riche, laide et "tyrannique" qui aime Charles avec passion mais se révèle despotique à son égard. par ailleurs, celle-ci choisira le suicide à l'arsenic !

Félicité, quant à elle, a un destin de servitude mais elle connaîtra son ascension spirituelle ( à la mort du perroquet) car elle a sa profondeur d'âme. Visiblement, l'auteur a un certain attachement pour Félicité.

Avec " St Julien de l'Hospitalier" , nous entrons dans le merveilleux chrétien, l'atmosphère moyenâgeuse propre aux légendes, celle de Julien, maudit, victime de la prophétie du cerf noir dont il a tué toute la famille... qu'adviendra-t-il de lui, si ce n'est le chemin vers la sainteté ?

"Hérodias" n'échappe pas à la règle, il faut puiser dans les sources des religions, et cela n'est pas toujours simple de s'y retrouver. Hérodias est connue pour avoir obtenu la tête de St Jean le Baptiste, selon les évangiles de St Marc et St Matthieu... faut aimer le genre, moi, c'est pas top.

Anonyme12 - - 14 ans - 15 mars 2014


Pour tous ceux qui n’aiment pas Flaubert 8 étoiles

... et pour les autres aussi !

Madame Bovary m'a barbé, Salambo est grotesque, Bouvard et Pécuchet affligeant...
Mais ces trois contes sont de vrais bijoux, sobres, pleins d'émotions et de dignité. Le format du conte (nettement moins qu'un roman mais un peu plus qu'une nouvelle) donne une grande densité au récit, ce qui n'empêche pas de parcourir toute une vie dans Un caeur simple ou dans Saint-Julien l'hospitalier en montrant l'essentiel.

Trois contes allant du réalisme au fantastique, trois époques, trois destins marqués par l'engagement, la spiritualité, la cruauté morale ou physique de l'existence.

Pour lire, relire et méditer.

Romur - Viroflay - 51 ans - 1 juin 2013


Beaucoup d'érudition 6 étoiles

Je ne vais pas refaire un résumé de ces "Trois Contes", d'autres lecteurs l'ont fort bien fait avant moi. Je vais me contenter de donner modestement mon avis. J'ai bien sûr fort apprécié le style de Flaubert, un langage parfaitement maîtrisé et une écriture très travaillée. Pour les histoires en elles-mêmes, je suis un peu plus nuancé.
J'ai beaucoup aimé "La légende de saint Julien l'Hospitalier": c'est celui des trois qui se rapproche le plus de l'idée que je me fais du "conte"; à la fois épique, fantastique, et cruelle, cette histoire m'a beaucoup marqué. L'ambiance de surnaturel qui s'en dégage n'y est certainement pas étrangère.
En ce qui concerne "Hérodias", je n'ai malheureusement pas pu l'apprécier à sa juste valeur semble-t-il. Ce conte nécessite vraisemblablement quelques connaissances sur la Palestine de l'Antiquité que je n'ai pas, ce qui fait que certains passages restent un mystère, même si je l'ai globalement apprécié. La fin du conte sur la danse de Salomé et la mort de Saint-Jean-Baptiste me restent encore en mémoire.
Je ne suis par contre pas tombé sous le charme d' "Un cœur simple". Les événements se sont enchaînés trop rapidement à mon goût.
Cette lecture reste néanmoins très agréable.

Nb - Avion - 40 ans - 5 février 2012


Une histoire simple... trop simple. 5 étoiles

Je n'ai lu qu'un coeur simple et pour être simple, ça l'était !

Trop dramatique pour moi, le lecteur doit (!) s'apitoyer sur le sort de cette pauvre Félicité et c'en devient presque rébarbatif. L'avantage c'est que étant un conte, la lecture se fait très rapidement et malgré les désagréments cités ci-dessus, l'histoire est agréable à découvrir. Je ne me suis pas ennuyée mais je n'ai pas été conquise non plus. Un livre à lire pour sa culture générale et non pour être émerveillée par une prose délicate et époustouflante. (Dois-je préciser que je n'aime guère Flaubert ^^)

Bapades56 - - 36 ans - 22 juillet 2010


Intemporel 6 étoiles

J'ai lu ces trois contes voilà 5 ans au moins et je me rappelle avoir été très sensible au côté mystique de st-Julien l'Hospitalier, conte dans lequel on se retrouve emporté dans une espèce de quête du Graal qui s'avérera funeste.
Hérodias est un savoureux mélange des Mille et une nuits rencontrant la cruauté mythologique des dieux.
Un petit recueil que je relirai certainement afin de mieux me rappeler les richesses qu'il contient.

Oxymore - Nantes - 52 ans - 31 octobre 2006


Ouff 8 étoiles

C'est grâce à ce livre que je me suis réconciliée avec Flaubert (après un désastreux échec de "Madame Bovary").J'ai enfin pu apprécier son style à sa juste valeur, tout en suivant l'histoire avec intérêt.

Elayne - - 34 ans - 19 avril 2006


Du Chabrol avant l'heure 8 étoiles

La comparaison des époques, une certaine ironie sous-jacente, un style - comme à l'habitude - ultra-travaillé, voilà les ingrédients dont use ici Flaubert.
Chaque période connaît ses excès et ses coutumes cocasses que l'auteur épingle avec finesse.
Les nouvelles sont certes plus abordables qu'un roman, surtout quand on est (pré-)adolescent, et que l'on craint, peut-être à juste titre de s'attaquer, à un monument tel que Madame Bovary.

Ne manquez pas le Dictionnaire des idées reçues, franchement drôle.

Veneziano - Paris - 47 ans - 27 décembre 2005


Quelle chance j'ai eue! 10 étoiles

A quinze ans, j'ai trouvé, chez une de mes grands-mères "Un coeur simple" et mon amour pour Flaubert est né!
Tout ce que j'allais découvrir de l'oeuvre de Flaubert était déjà là.
Il faut lire Flaubert à voix haute ou l'écouter lu par des comédiens, c'est somptueux. Un vrai régal!

Eleinad - POITIERS - 74 ans - 27 décembre 2005


Tout Flaubert dans ces trois récits. 10 étoiles

La superbe critique de Saint Jean-Baptiste nous rappelle quel étincelant bijou est "Hérodias", l'un de ces "Trois contes" où éclate à chaque ligne le génie de Flaubert. Il y a de "Salammbô" dans cette histoire érotique et flamboyante sur fond d'Antiquité et d'hagiographie chrétienne.

Les deux autres pierres qui complètent cette trinité de joyaux révèlent d'autres aspects de l'écrivain : c'est le merveilleux chrétien du Moyen Age qui se révèle dans "La légende de St Julien l'Hospitalier", une histoire édifiante et cruelle sur le double thème de la révélation et de l'amendement (qui n'est pas sans rappeler "La tentation de Saint Antoine"). Enfin, le quotidien normand qui servit de cadre à "Madame Bovary" constitue le canevas sur lesquel Flaubert brode sa troisième tapisserie au petit point : "Un coeur simple".

Antiquité, Moyen Age, époque contemporaine : trois époques. Mais une religion chrétienne omniprésente et triomphante. Dans chaque cas, l'oeuvre se ferme sur une dernière page sublime, sorte d'épiphanie qui dilate l'être dans une élévation mystique. C'est peut-être l'extase naïve de la brave Félicité, retrouvant dans la mort son cher perroquet disparu sous la forme d'un ange qui l'emporte jusqu'à Dieu, qui laisse la plus forte impression de lecture :
"Une vapeur d'azur monta dans la chambre de Félicité. Elle avança les narines, en la humant avec une sensualité mystique ; puis ferma les paupières. Ses lèvres souriaient. Les mouvements du coeur se ralentirent un à un, plus vagues chaque fois, plus doux, comme une fontaine s'épuise, comme un écho disparaît ; et, quand elle exhala son dernier souffle, elle crut voir, dans les cieux entrouverts, un perroquet gigantesque, planant au-dessus de sa tête."

Lucien - - 69 ans - 17 août 2004


Hérodias, un morceau d'anthologie 10 étoiles

Grandiose, merveilleux, époustouflant, sublime… Ces mots sont tellement galvaudés, qu'ils en perdent leur poids. Et la langue française n'en possède pas d'autre pour qualifier ce qui est simplement la beauté parfaite.
Je parle ici du conte intitulé Hérodias. Bienheureux celui qui ne l'a pas encore lu, un vrai bonheur lui est réservé ; sa vie se sépare en deux : avant et après. Il dira désormais : c'était avant que j'aie lu Hérodias, ou c'était après… Et ceux qui l'on lu, le reliront toujours avec autant de bonheur, tant la découverte de nouvelles merveilles dans un texte, est une joie pour le lecteur.
Pour réaliser une belle œuvre d'art, il faut la perfection dans le fond et dans la forme ; les deux sont indissociables. Le plus beau diamant présenté sur une monture en zinc ferait mal aux yeux ; le plus beau des poèmes, rédigé en vers inégaux, n'est que cacophonie. Gustave Flaubert est un grand maître du fond et de la forme. Il possède aussi le grand art de construire un récit.
Ici, il nous fait une mise en scène d'une des histoires les plus célèbres de l'humanité : La mort de Saint Jean-Baptiste. L'auteur commence par nous décrire le paysage, mais tout de suite, il introduit son héros dans le paysage : "Un matin, Antipas vint s'y accouder et regarda". Et c'est le paysage vu par Antipas qui nous est raconté, en même temps que nous pénétrons dans ses pensées, ses angoisses, et ses craintes…
Et puis, il y a l'arrivée du proconsul romain dans toute sa gloire : "Alors tous frémirent devant la majesté du peuple romain !" On croit entendre le pas des légionnaires " : La majesté du peuple romain… Et puis plus loin : "Des rangs de casques faisaient comme un bataillon de serpents rouges"…
Ensuite c'est la présentation des enjeux du drame et des personnages.
Flaubert est un maître des mots : en une ligne un visage devient plus expressif qu'en une page de description : "Une somnolence décolorait ses yeux"…
On n'en finirait pas d'énumérer les perles relevées par-ci par-là : "Tes sanglots te briseront les dents", menace Saint Jean-Baptiste. Et encore : On ne savait pas si elle pleurait un dieu, ou se mourait dans sa caresse"… (ici ça brûle, …c'est Salomé.)
Après la présentation et la mise en place de tous les protagonistes du drame, vient le récit du festin donné par Antipas ; c'est un morceau d'anthologie !
Invitez-vous à ce festin… Vous y verrez le proconsul Vitellius, avec devant lui, le jeune garçon qu'il a repéré dans les cuisines, …parce qu'il est séduit par son sourire. Vous verrez le fils de Vitellius gavé et qui s'empiffre encore, assis au milieu des plats. Vous verrez les Pharisiens avec leur crâne pointu, la barbe hérissée, des mains faibles et méchantes, la face camuse, de gros yeux ronds, l'air de bouledogues, …nourris par le rebut des holocaustes, qui renversent leurs tables et cassent leurs assiettes parce qu'on leur a proposé des viandes impures… Vous y verrez des populations venues de tout l'orient. Et partout dans le palais vous verrez "les orteils dans des sandales qui circulent en portant des plateaux".
Les gourmets retiendront qu'on a servi "Des rognons de taureau, des loirs, des rossignols, des hachis dans des feuilles de pampre… Des vins de palme et de tamaris qui coulaient des amphores dans les cratères, des cratères dans des coupes et des coupes dans les gosiers"…
Les plus raffinés retiendront que : "La vapeur des haleines, avec les fumées des candélabres faisaient un brouillard dans l'air".
Et puis c'est le grand moment : "Il arriva du fond de la salle un bourdonnement de surprise et d'admiration. Une jeune fille venait d'entrer". Commence alors le plus beau morceau d'érotisme jamais écrit en langue française, la danse de Salomé !
Elle se termine mal pour mon Saint Patron, sinon j'aurais dit que c'était "divin". Mais ce n'est pas "un peu de Dieu" qu'il y a dans cette danse, c'est "un peu du Diable." …Et Dieu sait qu'elle est belle, la beauté du Diable !
Gustave Flaubert a "vu" tout ça, j'en suis sûr. Et quand vous l'aurez lu, ou relu, vous direz : Oui, Gustave Flaubert a vu tout ça, il y était !
Mais il ne suffisait pas qu'il y fût, il fallait encore qu'il sût raconter. Et c'est ici que ce beau mot, "raconter", prend tout son sens : raconter est un art ; et ici Flaubert l'a porté à sa sublimation.

Saint Jean-Baptiste - Ottignies - 88 ans - 16 août 2004