Balzac : Le Napoléon des lettres
de Gérard Gengembre

critiqué par Dirlandaise, le 17 novembre 2013
(Québec - 69 ans)


La note:  étoiles
Une vie fascinante
Si vous avez lu quelques biographies de Balzac et en particulier celle écrite par monsieur Gengembre intitulée « Balzac, le forçat des lettres », ce petit livre constitue un bon complément surtout en ce qui concerne les illustrations. Enfin, si vous n’avez jamais lu de biographie du célèbre romancier, le volume peut constituer une bonne entrée en matière de ce que fut la vie mouvementée de Balzac.

Le texte m’étant donc connu, je me suis concentrée sur les illustrations et là, je dois avouer qu’elles sont fascinantes. On peut contempler le célèbre daguerréotype de l’écrivain la main sur le cœur et aussi, quelques pages manuscrites de ses romans. Balzac écrivait uniquement avec une plume de canard, jamais d’oie. Ce fait seul me renverse. Comment peut-on écrire une œuvre aussi foisonnante avec comme seul instrument une simple plume de canard ? C’est incroyable ! Et de plus, il écrivait toujours sur la même petite table de travail ce qui m’a fait penser à Glenn Gould et sa fameuse chaise. Ses pages manuscrites étaient si raturées et couvertes de griffonnages que seuls, quelques employés d’imprimerie expérimentés acceptaient de travailler sur les pages du romancier et parvenaient à déchiffrer tout ce fatras. Ils étaient d’ailleurs payés double salaire pour leur peine. Balzac corrigeait tous ses romans de six à sept fois avant d’être satisfait du résultat final. On peut aussi admirer sa cafetière car Balzac carburait au café en effectuant lui-même un mélange de trois sortes de grains. Il travaillait surtout la nuit, se couchant dès six heures le soir pour se lever à minuit afin d’écrire en paix. Des photos de ses maisons, de sa canne, des portraits de ses enfants et de ses maîtresses dont madame Hanska, des caricatures parues dans différents journaux de l’époque, des sculptures et des toiles de maîtres, un portrait de lui sur son lit de mort, les dernières lignes écrites de sa main, enfin, le livre regorge d’illustrations toute plus intéressantes les unes que les autres.

Comme dans presque tous les livres de cette collection, on retrouve en fin de volume des documents sur l’auteur dont l’intérêt est incontestable entre autres un document sur ses voyages en Russie et en Ukraine ainsi qu’une carte géographique de la Comédie Humaine et une autre sur les logements qu’il occupa à Paris.

Bref, un petit livre d’une grande richesse documentaire, un plaisir que j’ai savouré avec délectation.