Le vice dans la tablée

Paul Dufour est l'historien du vignoble d’Issoudun (dans l’Indre) lequel se voit consacré un roman historique avec "Les vignes de l’exil". Honoré de Balzac écrivit dans "La Rabouilleuse":

«Les vignobles d'Issoudun produisent un vin qui se boit dans deux départements, et qui, s'il se fabriquait comme la Bourgogne et la Gascogne fabriquent le leur, deviendrait un des meilleurs vins de France (…) Les vignerons recèpent la vigne tous les ans et ne laissent qu’un moignon hideux et sans échalas au milieu d’un entonnoir.»

On peut voir la configuration de celui-ci sur la faible superficie qui en reste ici http://paysagescampagnes.kazeo.com/paysages/…

Avec "Moïse" voilà le premier tome du roman "Les Vignes de l'exil", co-écrit par Christian Benz et Marie-Agnès Bavay-Bezançon. L’action démarre en 1794 de façon tragique et se termine de la même façon en 1820. Le héros Moïse est un jeune religieux des régions de l’Ouest de la France, qui fuit ces départements en proie aux mouvements contre-révolutionnaires vendéen ou chouan. Arrivé en Berry, lui et ses compagnons sont victimes d’une action crapuleuse dont lui seul survit mais qui le laisse amnésique.

Le Genouillet était le cépage authentique de ce terroir d'Issoudun et le curé (d’origine bourguignonne) d’un village berrichon qui recueille Moïse l’incite à devenir vigneron. Toutefois ce dernier entre en concurrence avec un riche paysan du lieu et une succession d’évènements le fera pour son malheur terminé sa vie dans cette famille. Les relations entre villageois entre eux et avec des manouches sont adroitement mises en scène.

L’ouvrage ravira les amateurs de romans historiques, ceux qui sont attachés au Berry et ceux qui s’intéressent aux évolutions radicales qu’a connues le vignoble français tout au long du XIXe siècle.

«Sur soixante-dix mètres, deux rangées de palissades avaient reçues leurs souches squelettiques de Genouillet, disposées en file indienne à intervalles d’1m40, selon les calculs précis du bourguignon.» (page 91)

Le prochain volume " L'or des Lefort" est annoncé pour le printemps 2014. Comme on le ressent dans ce livre, la ville d’Issoudun et sa région furent très largement déchristianisées au moment de la Révolution française et c’est pourquoi le père Jules Chevalier y fonda en 1854 la congrégation des Missionnaires du Sacré-Cœur. Cette dernière compte, au début du XXIe siècle, 2.000 membres qui sont présents dans cinquante pays. Depuis le 8 septembre 1869, des pèlerins viennent chaque année prier à Issoudun Notre-Dame du Sacré-Cœur.

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  Les vignes de l'exil Moise Lefort

  de Bavay-Bezançon, Marie-Agnès Benz, Christian
  Marivole Editions - CPE
  ISBN : 9782365750080 ; 16,50 € ; 13/09/2013 ; 144 p. ; Broché

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