Les bulletins de la grande armée - Les campagnes de Napoléon au jour le jour
de Jacques Garnier

critiqué par JulesRomans, le 24 décembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Grande Armée, petite gourmée
"Le Bulletin de la Grande Armée" était publié dans l'organe officiel du régime napoléonien "Le Moniteur Universel", il s’agit donc d’un organe bien plus de propagande que d’information. Les grognards ont inventé l’expression "menteur comme un bulletin". Ces récits étaient traduits dans plusieurs langues parlées dans l’Empire napoléonien (comme l’allemand ou l’italien) mais aussi à diverses époques en arabe et turc.

Dès 1821 puis à l’époque de la Monarchie de juillet, l’ensemble des numéros sont réunis pour la publication d’un livre et Julien Sorel le héros stendhalien y puise une partie de son inspiration à ses rêves d’ambition.

En fait cet ouvrage ne se contente pas de livrer les 38 Bulletins sont parus en 1805-1806, les 87 en 1806-1807, les 30 en 1809 et les 29 en 1812. À ces derniers il ajoute non seulement les rapports officiels qui remplacent formellement les Bulletins en 1813, 1814 et 1815, mais aussi divers textes depuis le début 1796 à 1804. Ainsi le premier texte de Napoléon Bonaparte est-il celui du 19 janvier 1796, c’est un rapport qui prévoit, un mois et demi avant qu’il ne soit nommé chef de l’Armée d’Italie, ses actions depuis la frontière jusqu’à son arrivée par étapes à Milan. Le dernier texte raconte le déroulement de la bataille du Mont-Saint-Jean, qui entrera dans l’histoire sous le nom de Waterloo. Parmi les textes insolites, on retiendra celui portant création d’un régiment de dromadaires, présenté à la page 117.

Chaque chapitre correspond à une campagne de Napoléon : Italie, Égypte, de 1805 (essentiellement depuis le camp de Boulogne jusqu’à Austerlitz), de 1806 en Prusse, de 1807 en Pologne, d’Espagne...

En huit pages, l’auteur donne diverses informations autour des textes et explique qui en furent en fait les destinataires, réfrénant par exemple le zèle de certains préfets qui demandaient à ce qu’ils soient lus lors de la messe dominicale. Sont retirés les bulletins qui comme deux pour l’Espagne évoquent des périodes où Napoléon ne rédige pas ou ne contrôle pas le contenu des "Bulletins de la Grande Armée", dans ce cas précis c’est l’État-major du maréchal Soult qui a commis le texte.

Les notes sont succinctes mais fort utiles. Un index de mots du vocabulaire militaire de l’époque et le nom des personnes présentés avec leur titre est heureusement proposé.