C'est pour mieux te manger !
de Françoise Rogier

critiqué par JulesRomans, le 6 décembre 2013
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Ma cabane au Canada est blottie au fond des bois, le loup on y voit
Voici une nouvelle parodie tragi-comique du "Petit chaperon rouge" mais cette fois c'est une petite louve qui joue le conte avec son père, comme on le découvre à la fin car le visage de la prétendue petite fille est bien caché.

Une allusion au conte des "Trois petits cochons" est à faire relever par les jeunes lecteurs, on s'interrogera sur la raison de leur présence en lien avec la découverte du sens que pourrait avoir un panneau routier original. Ce serait peut-être l'idée que l'on prend connaissance de présence de nourriture pour carnivores dans ce lieu.

On incitera l'enfant à détailler le décor qui est dans la maison de la prétendue grand-mère et en quoi il surprend.
L'adulte s'aperçoit vite que l'intérêt de cet ouvrage vient de la distorsion entre le texte et l'illustration. Si les mots portent un récit qui suit les étapes du conte du "Petit chaperon rouge", par contre l'illustration livre des indices sur le côté pastiche qui se révèle totalement à la fin (et y compris dans le texte).

L'illustration se fait en utilisant un nombre réduit de couleur et des physiques d'animaux avec des indices pour porter des côtés effrayants qui renvoient à l'imaginaire enfantin. Cet ouvrage a reçu en 2013 le prix Québec-Wallonie-Bruxelles pour les albums et on se félicite que ceci puisse permettre de mettre en exergue cette production de Françoise Rogier.
Drôle de Petit Chaperon 8 étoiles

Tout y est : un loup noir à l’air terrifiant, un petit chaperon rouge qui croise son chemin…
Plus quelques détails amusants, comme un étrange panneau de signalisation, un tableau accroché au mur de la maison…
Les enfants, captivés par le conte qu’ils connaissent si bien, mettent quelques secondes à réaliser ce qu’ils voient et entendent à la dernière page. Car, sous le chaperon, ce n’était pas une petite fille !
Alors une seconde lecture s’impose, leur permettant de savourer l’humour de cette drôle de parodie.

Marvic - Normandie - 66 ans - 15 mars 2019