On a tiré sur le président
de Philippe Labro

critiqué par Bernard2, le 20 décembre 2013
(DAX - 75 ans)


La note:  étoiles
Remplissage
La commémoration du cinquantième anniversaire de la mort du président Kennedy a donné lieu à la parution de nombreux ouvrages.
A la date de l'attentat, Philippe Labro était jeune journaliste, présent aux États-Unis. A partir de ses documents de l'époque, de ses souvenirs, d'entretiens et écrits divers, il revient sur l'événement qui a ébranlé le monde entier.
On pouvait s'attendre à un ouvrage de fond, analysant en détail cet épisode tragique de la vie de l'Amérique. Hélas, on a surtout des détails futiles, sans le moindre intérêt, des anecdotes qui n'ont qu'un très vague rapport avec le sujet. Sans parler de l'énumération d'hypothèses farfelues qui ont pu être avancées, P. Labro précisant lui-même qu'elles sont ridicules !
Un auteur de talent qui nous a habitué à beaucoup mieux. Mais qui là a sorti un livre uniquement parce qu'il fallait en sortir un...
Un livre intéressant 8 étoiles

La mauvaise note de la critique principale et son contenu, que je ne critique pas, me font dire qu'il faut prendre le livre pour ce qu'il est, c'est-à-dire,le témoignage de quelqu'un qui, s'il n'a pas assisté directement à l'assassinat de JFK, a été l'un des seuls journalistes français présent les heures qui ont suivi le drame, sa manière de voir Kennedy, l'homme et son parcours, et ses conclusions par rapport à l'assassinat après 50 ans, complot d'envergure internationale ou simple acte isolé d'un fou?, et non pour ce qu'il n'est pas : un livre qui apporterait un nouvel éclairage et de nouvelles révélations sur le drame.

Philippe Labro, comme il le dit dans le livre directement et dans plusieurs interview en marge de sa sortie a été fasciné par cet assassinat et pendant 50 ans, avec des périodes de "pause" a suivi tous les rebondissements, il dit dans certaine interview qu'il a profité du 50ème anniversaire du drame pour enfin écrire ce livre.

Que des lecteurs soient déçus que le livre n'aille pas plus en profondeur, je pense que ce n'était pas le but de l'auteur qui cite abondamment des livres qui eux vont plus loin et avec plus d'objectivité, quelle que soit la thèse retenue, je vois plutôt ce livre destiné à ceux qui aimeraient commencer par un livre pour en apprendre plus et différencier ce qui est avéré de ce que le cinéma, la télévision et la littérature en ont fait, Philippe Labro n'est pas vraiment tendre avec Oliver Stone et son film "JFK", s'il reconnait que le film est un bon thriller bien réalisé, avec un bon scénario et de bons acteurs, il déplore que le réalisateur ait pris les conclusions du procureur Garrison comme étant LA seule vérité et que le succès du film ait propagé cette hypothèse au détriment des autres.

J'ai lu ce livre comme le témoignage d'un auteur qui a vécu cette tragédie, j'ai appris quelques points sur Kennedy, que malgré son physique de sportif et de gendre idéal, il était malade, que les cent derniers jours de sa vie, il était en train de devenir "un bon président", lancement de la conquête spatiale, début de détente avec l'URSS, renforcement des droits des noirs, un "bon époux", il cesse de mener une vie de Don Juan. Ce livre donne aussi des pistes d'ouvrages pour en apprendre plus.

Un bon point de départ pour découvrir l'assassinat de Kennedy, le contexte, l'homme. Un livre qui n'explore pas en profondeur, mais qui donne des sources pour lire des livres plus complets si le lecteur veut en apprendre plus.

Killeur.extreme - Genève - 43 ans - 24 février 2017


Une synthèse en surface 7 étoiles

Je serai moins sévère que mes prédécesseurs, et d'assez loin. Ce livre ne se montre pas exhaustif, et ce ne semble pas être son objectif. Il rappelle lui-même les 1400 ouvrages qui l'ont précédé sur l'assassinat de Kennedy. Sa présence aux Etats-Unis lui donne une légitimité pour en parler ; aussi choisit-il de parler d'un éclairage qu'il peut apporter, sur l'ambiance sur place, sur ses enquêtes. Ce livre n'est finalement pas une analyse de ce qui a été lu et ressassé, et peut-être pas assez, en effet : les différentes grandes hypothèses du mobile auraient pu être plus clairement exposés que par allusions. Elles sont sans doute trop galvaudées, trop brumeuses encore, tant que toutes les archives ne sont pas divulguées, pour ne pas trop rajouter au pathos.
Cet ouvrage assez court constitue en réalité une synthèse, de l'événement dramatique en lui-même, non du bilan de l'homme ; et elle est le prétexte à la restitution d'une atmosphère, de la sombre effervescence de l'enquête judiciaire, de l'honneur bafoué des Texans, et c'est l'occasion de revenir sur des rencontres, sur la réaction des médias français de l'époque et donner une suite à l'Etudiant étranger.
Ce livre n'est pas donc pas aussi vain que ce qui a été écrit ici avant moi, même s'il reste en surface, qu'il ne livre rien de substantiellement nouveau, ce qui n'est pas réellement promis. Il n'y a probablement pas de quoi s'extasier, mais ce livre reste honorable, il permet de se remettre les idées en place, et offre la possibilité de vouloir aller plus loin, ce qui n'est pas si mal. Probablement pas indispensable, certainement moins percutant que la plupart des ouvrages de cet auteur, ce livre permet de revivre l'onde de choc, l'émoi, les débuts de l’enquête, les soubresauts immédiats. C'est déjà cela.

Veneziano - Paris - 47 ans - 26 décembre 2013


Grotesque 2 étoiles

L'écrivain français revient sur l'assassinat de Kennedy en omettant l'idée de complot: évidemment c'est "farfelu" et il n'y a pas de stars dedans ce n'est donc guère populaire !

Sauf que si les journalistes de l'Hexagone doivent encore être les seuls derniers à penser cela - avec certains croutons totalement hors de l'actualité récente (je pense à l'historien André K.) ce n'est pas une raison pour l'accepter, les gens et experts sérieux s'accordant dorénavant pour conclure l'existence d'un coup monté contre le président américain en 1963, ou du moins à accepter la notion de deux tireurs du fait de l'existence d'au moins 2 balles (l'hypothèse de la balle magique immaculée étant parfaitement incroyable, pour ceux qui connaîssent un minimum l'expérience du tir au fusil Carcano 6.5 mm.) Ensuite il y a tous les petits détails gênants comme cette mystérieuse dame en rose, la nette photo d'un second tireur embusqué derrière une palissade, l'empressement de Lyndon Johnson, l'assassinat de Martin Luther King puis de Bobby Kennedy, l'éviction du procureur Jim Garrison, etc... et bien sûr ces dossiers de la commission Warren coffrés jusqu'en 2043... Beaucoup de hasards concordants au final. Et qui sont ces gens que dérangent une investigation plus poussée ? Les raisons de tuer JFK étaient-elles tellement inconnues du grand-public et impossibles, alors que les mass-médias ne nous épargent aujourd'hui aucune information graveleuse s'agissant de sa vie sexuelle ?

Enfin rester ainsi qu'une belle statue sur des contre-vérités qui n'ont plus court chez des spécialistes bien informés (sinon à propos de la thèse d'Oswald unique tireur) est, pour finir, totalement inepte: encore une fois, le célèbre journaliste à la fine plume aurait mieux fait de s'occuper du tome second de son dernier roman.

Antihuman - Paris - 41 ans - 20 décembre 2013