Coups de sang
de François Cavanna

critiqué par Catinus, le 21 décembre 2013
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Furibard le Cavanna !
Parfois, Cavanna il est bien furibard contre ses contemporains. Pour preuves ses coups de gueule. D’abord les assassins d’animaux : ces chiens et chats qu’on abandonne- les chasseurs – le gavage des oies – la corrida – les courses des chevaux- les animaux élevés en batterie, etc … Ensuite les violeurs de cerveaux : la publicité – les croyances – l’art moderne et contemporain – etc…

Souvent sévère et pas trop gai à lire (mais c’est la bien triste réalité) et parfois, sans trop de nuance, ce qui est dommage.

Extraits :

- Je parierais que quand un chasseur crève d’un coup de fusil reçu en pleine gueule par accident, sa maman pleure. L’homme m’émerveillera toujours.

- Et puis il y a les anticonformistes. Ceux qui ne font rien comme tout le monde. Fauchés, en général. On les aura ceux-là, en exploitant justement ça : leur hautain isolement. Les écologistes sont des proies juteuses pour les margoulins de l’aliment « naturel « , fait comme au temps de grand-mère, à la sueur de l’homme et au purin de vache… et vendu très cher ! Les dégoûtés de la science « déshumanisante « et de ses chimies seront pris en main par les gras charlatans des médecines « autres « , par les inspirés de la tisane et du bain de siège, par les guérisseurs, les sorciers, les marabouts, les médiums, les Vierges de Lourdes et les maîtres à penser de l’Orient mystérieux. (…)
Un homme en colère 8 étoiles

Ce réquisitoire engagé - et enragé - date de 1991. Charlie-Hebdo disparu en 1982, Cavanna n’avait plus l’occasion de s’exprimer dans ses pages. C’est donc dans cet ouvrage qu’il crie son indignation avec sa truculence coutumière : coups de sang contre la chasse, la corrida, et en général la maltraitance des animaux, les fausses sciences, la publicité, le crétinisme de la télévision (et encore en 91, on n’avait pas encore atteint les abîmes de la débilité), le sport spectacle…
Je suis tout acquise et depuis longtemps aux causes que Cavanna défend. Cet écrivain a une réelle capacité à prendre de la hauteur, à voir les choses d’un point de vue original. Son plaidoyer pour l’animal est bouleversant. Ah ! c'est sûr qu’il ne prend pas de pincettes pour nous jeter notre comportement moutonnier à la figure ! Mais on est ici dans une logique «billet d’humeur» au ton volontairement violent et excessif. Et d’ailleurs, vous le connaissez, ce coléreux aux coups de gueule légendaires : on se souvient de lui sur le plateau d’Apostrophe...
Il était comme ça, et on l’aimait aussi pour ça. Et puis, dans ce monde si souvent indifférent, quelle qualité rare que celle d’avoir gardé la capacité de s’indigner !

Lison - - 74 ans - 8 avril 2014


A utiliser pour les fonds de poubelles 2 étoiles

Cavanna faisant du Cavanna jusqu'à la nausée. Tout y passe, à commencer par les amateurs de corridas, les chasseurs, et tous ceux qui font acte de cruauté envers les animaux. Jusque là, on peut comprendre. Mais on trouve également les « cons » qui se laissent tromper par la publicité. Vous me pardonnerez ce terme trivial, mais c'est le mot qui revient le plus dans ce livre, avec quelques autres de la même délicatesse. Je me devais donc d'en faire état. Puis, comme il faut remplir des pages quand on n'a rien d'intéressant à dire, on va jusqu'à fustiger la manière dont on utilise sa brosse à dents ! Si, si...
Un ramassis de vulgarité, dont on se lasse très vite. Est-ce à prendre au premier degré, au deuxième degré ? J'opterais plus volontiers pour le degré zéro.
A part l'auteur, bien sûr, tous ceux qui lisent, peut-être par erreur, ce livre, sont probablement des cons. Oh, désolé, voilà que ça devient contagieux ! Vite, je m'arrête.

Bernard2 - DAX - 75 ans - 12 février 2014