Ainsi résonne l'écho infini des montagnes
de Khaled Hosseini

critiqué par Pascale Ew., le 5 janvier 2014
( - 57 ans)


La note:  étoiles
Il était une fois un pauvre fermier Afghan qui avait deux enfants...
Un enfant est-il plus heureux dans une famille riche que dans sa propre famille pauvre ? C’est toute la question posée par l’auteur dans cette histoire. Et la réponse est négative dans ce conte moderne.
Pari, 3 ans, est cédée par son père aux Wahdati, une riche famille de Kaboul où travaille son oncle comme chauffeur. En effet, sa mère d’adoption ne peut pas avoir d’enfants. Pari se retrouve alors séparée de celui qui est le plus cher à ses yeux, son frère Abdullah, dix ans.
L’auteur entreprend alors de nous raconter cette histoire en la prenant par tous les bouts extérieurs, pour reconstituer le puzzle où chaque personnage joue son rôle, et finit par se recentrer sur les deux personnages principaux que sont le frère et la sœur. Il convoque ainsi tour à tour :
- Parwana, la belle-mère des enfants, qui dans sa jeunesse s’occupait de sa soeur jumelle handicapée ;
- l’oncle, Nabi, dévoué corps et âme à son maître, le père adoptif de Pari ;
- Idris, un voisin des Wahdati, parti vivre aux Etats-Unis et qui revient avec son cousin pour réclamer les droits sur la propriété de ses parents ;
- Adel, le fils d’un narcotrafiquant qui a fait raser le village d’origine de Pari et Abdullah, qui s’ennuie dans son immense villa d’où il ne peut pas sortir et qui rencontre Gholam, le neveu de Pari et Abdullah, venu avec son père lui aussi réclamer ses droits sur ses terres ;
- Markos, le chirurgien grec, travailleur humanitaire qui occupe la maison des Wahdati ;
- et enfin, Pari, la fille unique d’Abdullah.
Et le lecteur ne peut s'empêcher d'espérer tout au long du livre les retrouvailles...
Le thème du dévouement est récurrent dans ce roman : se sacrifier pour un proche, un parent, voire « se dévouer » pour abréger ses souffrances, jusqu'à s'oublier soi-même. Et ce dévouement est souvent la conséquence d’une sentiment de culpabilité, ne fut-ce que parce que le soignant est en bonne santé. Mais ce qui est décrit dans les relations ici est plus complexe, plus réel. J’aime beaucoup justement la manière dont l'auteur décrit les relations entre tous les personnages, avec une grande connaissance de l'âme humaine (il y a par exemple, beaucoup de relations parent-enfant où le descendant étouffe et prend ses distances une fois adulte).
De plus, Khaled Hosseini relate son histoire sur fond d’Histoire et d’actualité internationale, ce qui ancre le récit dans le réel.
Un livre dense et passionnant !
Lecture empreinte d'émotions fortes 8 étoiles

Roman qui regroupe plusieurs histoires de vie d'une famille à l'image d'une saga familiale émouvante.
Des passages de lecture difficiles comme celui de la petite Roshi, victime de cruauté humaine.
On ressent profondément que les Hommes se battent pour reconstruire l'Afghanistan car cette terre est tout pour eux et qu'ils l'aiment.
J'ai moins apprécié le passage qui relate la vie de Markos et Thalia. Un peu laborieux à lire. Il traine en longueur.
Abdullah et Pari ont été mes personnages préférés parce qu'ils m'ont particulièrement touchée.

Jordanévie - - 49 ans - 10 juillet 2024


Bouleversant 8 étoiles

Dans ce roman, Khaled Hosseini raconte l'histoire d'une famille afghane victime d'un événement de vie dramatique qui va impacter chacun de ses membres, et dont on va suivre le parcours pendant plusieurs décennies.

Une fois de plus l'auteur nous décrit son magnifique pays d'origine d'avant les guerres, son patrimoine culturel d'une grande richesse, ses habitants chaleureux et heureux de vivre ensemble, puis la terrible période des conflits qui l'ont ravagé, appauvri et asservi.

Le récit est agréable à suivre et est découpé en chapitres, chacun relatant la vie d'un membre ou d'un proche de cette famille impactée par une effroyable décision.

Un roman donc qui nous donne à réfléchir, et procure indiscutablement toute une palette d'émotions tant certaines situations sont bouleversantes.

Ayor - - 52 ans - 16 septembre 2016


Majestueux roman 10 étoiles

J'ai lu Les cerfs-volants de Kaboul, puis Mille soleils splendides. Après chacune de ces lectures, les mots m'ont manqué pour dire à quel point j'étais remuée, à quel point j'avais aimé, à quel point j'étais pantoise devant le talent de cet auteur qui allie si bien le drame et l'humain. J'étais impressionnée par sa capacité à me faire vibrer avec ses personnages, à me faire éprouver de la nostalgie pour un pays que je ne connais pas, des regrets pour des vies brisées qui auraient pu être si différentes, de la sympathie sincère pour des personnages qui n'existent pas. Je vouais déjà une admiration sans bornes à Khaled Hosseini et j'étais certaine de ne pas être déçue avec ce troisième roman. Je le mentionne pour dire à quel point la barre était haute!

Eh bien, l'auteur ne m'a pas fait défaut avec ce troisième cru. J'y ai retrouvé toutes les forces des deux romans précédents réunies dans une histoire nouvelle et une construction différente. J'ai dévoré la brique en trois jours de congé et j'en suis encore ressortie songeuse et à regret. Un nouveau coup de cœur pour cet auteur et son talent extraordinaire. À lire!

Gabri - - 38 ans - 1 février 2016


Passionnant ! 10 étoiles

Un livre riche en émotions et en personnage aussi beau que les cerfs volants de Kaboul.
Un conseil : à lire sans grande interruption pour ne pas perdre le fil de l'histoire

Chapitre31 - TOULOUSE - 55 ans - 12 décembre 2015


Trop c'est beaucoup 5 étoiles

L'histoire d'un frère et d'une soeur séparés dès l'enfance.
Nous sommes en Afghanistan dans les années 1950. Il n'y a pas une guerre dans ce pays, il y en a mille qui s'entrecroisent. Et le coeur des batailles c'est la misère, cette pauvreté qui obligera un père de vendre sa fillette à un couple de riches.
L'histoire ira d'un village de la campagne afghane, aux riches quartiers de Kaboul, puis à Paris et à San Fransisco.

Qu'en penser ?... Un roman très riche, peut-être trop !
J'avais placé Khaled Hosseini au firmament de la sensibilité avec les hirondelles de Kaboul et mille soleils splendides mais ici je déchante un peu.
Sans véritable chronologie, l'auteur introduit des personnages qui finissent par rendre le texte incohérent.
Les efforts du lecteur sont toutefois récompensés par beaucoup d'émotions.
Un livre bouleversant.

Monocle - tournai - 64 ans - 4 août 2015


D'une grande richesse humaine 10 étoiles

Quelle richesse que cette grande fresque, impossible vraiment à raconter puisque les vies des personnages s'y entrecroisent des années 50 aux années 2000. Mais c'est bien l'histoire d'Abdullah et de sa petite soeur Pari qui reste au coeur même de ces aventures humaines. Car si l'on perd leurs traces au cours de ces diverses destinées, le désir d'espérer qu'ils se retrouvent a été, en ce qui me concerne , constamment présent tant cette séparation a été déchirante.
Pour autant je ne me suis jamais sentie perdue dans le fait de passer d'une vie à l'autre car le fil conducteur a toujours été l'Afghanistan que l'on se retrouve en France ou en Amérique. Histoire passionnante, dramatique que celle de ce pays déchiré, déchiqueté par les conflits . Histoire incroyablement humaine de tous ces personnages dont les comportements sont exposés avec une psychologie remarquable. Que de finesse, de justesse, d'approfondissement des âmes humaines , sans aucun jugement,laissant toujours le lecteur libre de penser ce qu'il veut , même dans les moments terribles comme les abandons (thème souvent présent) décrits sans mélodrame car les dures réalités de ces vies n'autorisent pas à une quelconque condamnation , les victimes se trouvant des deux côtés...
Très vite, après un début sous forme d'un fantastique conte qui s'apparentera à une réalité poignante, on se laisse emporter dans ces différentes vies en Afghanistan d'hier et d'aujourd'hui, au milieu des humanitaires, avec les familles spoliées au retour des camps de réfugiés au Pakistan, les moudjahidins corrompus... puis chez les exilés aux Etats Unis, en France... On mesure, sans qu'il y ait aucun parti-pris quelconque, l'immense naufrage politique,économique et surtout humain dans lequel l'Afghanistan et bien d'autres pays de ces régions ont été plongé.
Sans aucune facilité sur le plan émotionnel l'auteur cisèle ses portraits avec une délicatesse, une tendresse ,une fine psychologie et surtout un infini amour pour l'enfance et la fraternité représenté par ce frère et sa petite soeur...

Pieronnelle - Dans le nord et le sud...Belgique/France - 77 ans - 24 mars 2015


L’écho infini des montagnes d’Afghanistan … 9 étoiles

Une bonne soixante d’années d’actualités internationales, principalement liées à l’Afghanistan, entre 1950 et 2010 (et Dieu sait que ces actualités sont terribles !), sont balayées dans ce roman via l’histoire de la séparation d’un frère et de sa petite sœur dans le contexte d’extrême pauvreté de ce pays.
Abdullah et Pari sont frère et sœur, enfants de Saboor, un veuf pauvre de Shadbagh, bourgade rurale paumée de l’Afghanistan profond. Saboor s’est remarié avec Parwanna, tout aussi pauvre. Un demi-frère naît, et la vie est toujours plus difficile pour la famille.
Abdullah a 10 ans et Pari 3 lorsque ils entreprennent, accompagnant leur père, le lent voyage à pied à travers les étendues désertiques afghanes qui les amènent à Kaboul. Terme du voyage et terme du fragile bonheur qui unissait les 2 enfants. Leur père s’est résolu à céder – on n’ose dire vendre – Pari à un couple Kabouli riche, les employeurs de Nabi, l’oncle par alliance des 2 enfants. La séparation est de même nature que celle de deux enfants siamois qu’on sépareraient au scalpel.
Pari, très jeune, et finalement trouvant des conditions de vie infiniment plus privilégiées va pouvoir gommer le traumatisme. Il n’en est rien pour Abdullah, qui élevait littéralement sa sœur depuis la mort de leur mère, qui va traîner cette blessure toute sa vie.
A partir de là, le récit qui était simple à suivre puisque relativement linéaire et sans trop d’apparitions de personnages incidents va se complexifier. Khaled Hosseini éclate alors son récit en éclats kaléidoscopiques, faisant intervenir de nouveaux personnages dont la pertinence n’apparaît pas de suite. Il faut donc accepter de se laisser porter, ne pas lutter et faire confiance à l’auteur qui sait où il nous emmène. Lâcher prise donc, mais rester concentré et vigilant tant on saute d’un continent à un autre, d’une période de l’histoire afghane à une autre.
Pari va quitter l’Afghanistan pour la France, avec sa mère adoptive peu avant que les Soviétiques envahissent le pays. On perd Abdullah de vue pour mieux le retrouver beaucoup plus tard. On voyagera en Europe ; France, Grèce, aux USA, au Pakistan, en Afghanistan … C’est que l’histoire récente de ce pays martyr n’est pas simple ; un des « bienfaits » de la colonisation, probablement !
Khaled Hosseini n’est pas qu’un simple raconteur d’histoires, talentueux. C’est surtout un bon connaisseur de l’âme humaine, la cohérence psychologique de ses personnages est remarquable (quelque part, il me ferait penser à Jonathan Franzen, dans un contexte différent bien sûr) et les histoires séparées de ces deux êtres est, touchante sur un plan humain, passionnante sur un plan géopolitique. Il y a tant d’histoires et personnages incidents que le pitch décrit est très réducteur. Tout est passionnant dans ce roman, il faut juste n’en pas perdre le fil.
Je constate que nombreux sont ceux qui ont lu ses précédents ouvrages à les encenser, peut-être davantage encore que « Ainsi résonne l’écho infini des montagnes ». Ca fait envie …

Tistou - - 68 ans - 19 janvier 2015


Trop dense 6 étoiles

Ce livre relie plusieurs histoires entre elles des années 1950 à 2010 et finalement une centrale : une séparation entre un frère et une sœur dès l’enfance, qui restera une déchirure pour l’un comme pour l’autre. Des secrets, des blessures. La guerre, l’amour, la mort. Tout au long du récit, on se demande s’ils vont se retrouver.
Les différents protagonistes sont liés de près ou de loin et vivent à Kaboul, en Californie, en Grèce ou à Paris.
J’ai mis un bon mois à lire ce livre, c’est bien dommage car il m’était chaque fois difficile de reprendre là où j’avais arrêté ma lecture. Il y a beaucoup trop de personnages qui disparaissent par la suite sans avoir fait vraiment évoluer l'histoire, trop de bouleversements chronologiques. Je ne l’ai pas trouvé à la hauteur de « Mille soleils splendides » qui m’avait vraiment bouleversée. Beaucoup d’émotions toutefois, de tristesse mais aussi de joie ; à lire d’une traite pour ne pas perdre le fil.

Psychééé - - 36 ans - 21 février 2014