Sang Royal, tome 2 : Crime et châtiment
de Alejandro Jodorowsky (Scénario), Dong zi Liu (Dessin)

critiqué par Pucksimberg, le 8 janvier 2014
(Toulon - 45 ans)


La note:  étoiles
De la violence et de la violence ! La surenchère de trop ?
Alvar et sa nouvelle épouse, Sambra, qu'il croit sa fille vont avoir maille à partir avec l'ancienne reine et son cruel fils isolé dans une aile du château. Cette dernière rumine et fomente une vengeance redoutable afin de faire souffrir le roi qui les a évincés. Violena décide de s'en prendre à Sambra ! Le prince captif Randor, monstre sanguinaire, la défigure en lui arrachant le nez et les seins ... Comment réagira le roi face à un acte aussi inhumain quand il verra son épouse monstrueusement défigurée ?

Trop, c'est trop ! Dans cette bande dessinée, il y aurait vaguement une violence des sentiments et des actes des tragédies shakespeariennes. Ici, si l'on considère le titre de l'épisode, on pense à un célèbre auteur russe. Mais l'on a surtout l'impression que les auteurs n'ont plus de limites et cette cascade de violence fait réagir le lecteur qui la trouve parfois gratuite. L'un des personnages de sang royal aime violer des cadavres, une pauvre femme voit son nez arraché, tout comme ses seins et on l'oblige à les dévorer ! Un personnage s'arrache les testicules ... Grrrrr ... Quelle est l'étape suivante pour les prochains tomes ? Va-t-on découper des yeux en rondelles ? Éviscérer des bébés ??? Quand la violence est motivée pour des raisons narratives, passe encore, ici on a vraiment le sentiment qu'il faut constamment surenchérir. A force d'exagérer, le lecteur ne suit plus les auteurs, on n'y croit plus.

Sur le plan rythmique, il y a des accélérations qui gênent un peu l'immersion dans cette bande dessinée, certains éléments ne sont pas crédibles, idem pour certains rebondissements. Le scénario m'a vraiment peu convaincu.

Restent les dessins toujours efficaces, sublimes parfois. Il y a une force évocatrice qui est rare. Les scènes de combat sont très bien rendues, les visages des personnages toujours aussi expressifs et envoûtants, les corps féminins voluptueux. Les dessins compensent sans doute les faiblesses scénaristiques de ce tome qui m'a déçu alors que le premier tome et le troisième sont passionnants.