L'analphabète qui savait compter de Jonas Jonasson

L'analphabète qui savait compter de Jonas Jonasson
(Analfabeten som kunde räkna)

Catégorie(s) : Littérature => Européenne non-francophone

Critiqué par CHALOT, le 11 janvier 2014 (Vaux le Pénil, Inscrit le 5 novembre 2009, 76 ans)
La note : 10 étoiles
Moyenne des notes : 8 étoiles (basée sur 6 avis)
Cote pondérée : 6 étoiles (14 687ème position).
Visites : 10 368 

DU RIRE ET DU BONHEUR

« L’analphabète
qui savait compter »
roman de Jonas Jonasson
476 pages
Septembre 2013

Que du rire et du bonheur

Après le succès de son livre « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », Jonas Jonasson remet le couvert et rajoute des ingrédients historiques pour nous offrir un roman aussi hilarant que le premier.
Rien n’est possible, c’est évident quoique…. Pourquoi une petite fille noire née sous l’Apartheid n’aurait pas pu, au lieu d’être une analphabète, être dotée d’une intelligence hors norme et même exceptionnelle.
Le début de l’histoire c’est un peu comme dans Cendrillon, c’est le malheur, l’exploitation éhontée…. oui et non car Nombeko Mayeki arrive dans sa misère à se défendre et à nous faire rire.
Elle réussit grâce à son intelligence à se rendre indispensable à son maître qui après l’avoir renversée avec sa voiture l’a eue à son service corps et âme…. C’est l’expression que l’on utilise mais là ne vous trompez pas, le premier et seul homme qui a osé essayer d’abuser d’elle s’est retrouvé avec des ciseaux plantés tout droit dans la cuisse !
Notre héroïne va se retrouver en possession d’une authentique bombe atomique qui lui faudra faire disparaître tout en sauvant sa peau menacée par le Mossad….
Oui c’est abracadabrant. Il y a là-bas les services secrets israéliens, les racistes, anciens nazis au pouvoir, les chinois en visite et sept bombes dont une qui va disparaître pour se retrouver en Suède.
Elle fera le tour du monde, l’héroïne aussi qui retrouvera deux frères suédois jumeaux et fort différents dont l’un- le « fou » a l’envie de faire disparaître le souverain pour que la République vienne enfin.
Tout est du « délire » oui mais, ne rencontre-t-on pas à certains moments des personnages politiques ayant existé , dotés ici d’une biographie enrichie.
Nombeko va durant près de 40 ans tout rencontrer et tout voir, même les plus grands.
La Terre tourne et les informations les plus originales et extraordinaires se déroulent : d’un côté le périple imaginaire de notre héroïne et de l’autre des événements réels vus et analysés par la jeune femme :
« Parmi les informations plus anecdotiques, on apprit qu’un ancien culturiste autrichien était devenu gouverneur de Californie »
Mais c’est rien à côté des aventures extraordinaires relatées dans ce livre comme ce roi et son un premier ministre qui rencontrent une femme noire surdouée possédant à la fois une bombe et à la fois une intelligence inimaginable.
ça décoiffe, on sourit, on rit même et on se détend.
Merci à l’écrivain et à sa traductrice du suédois au français, Carine Bruy.
Jean-François Chalot

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Les éditions

  • L'analphabète qui savait compter [Texte imprimé], roman Jonas Jonasson traduit du suédois par Carine Bruy
    de Jonasson, Jonas Bruy, Carine (Traducteur)
    Presses de la Cité
    ISBN : 9782258097063 ; 22,00 € ; 17/10/2013 ; 475 p. ; Broché
  • L'analphabète qui savait compter [Texte imprimé] Jonas Jonasson traduit du suédois par Carine Bruy
    de Jonasson, Jonas Bruy, Carine (Traducteur)
    Pocket / Presses pocket (Paris)
    ISBN : 9782266248983 ; 8,20 € ; 06/11/2014 ; 480 p. ; Poche
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Divertissant

8 étoiles

Critique de CC.RIDER (, Inscrit le 31 octobre 2005, 66 ans) - 12 novembre 2020

À Soweto (Afrique du Sud) vit ou plutôt survit Nombeko, 13 ans, orpheline noire. Bien qu’elle ne soit jamais allée à l’école, elle est particulièrement douée en calcul mental, ce qui lui est de peu d’utilité dans l’exercice de sa profession de vidangeuse de latrines publiques. À la mort de Thabo, vieil original qui lui a appris à lire, elle hérite d’une petite fortune en diamants. Elle décide alors de tout plaquer pour partir vers le nord du pays. Mais, arrivée à Johannesbourg, elle est renversée et grièvement blessée par la voiture d’un ingénieur alcoolique, chargé de la mise au point de la bombe nucléaire nationale. Le tribunal lui ayant donné tort, elle se retrouve femme de ménage au service de l’ingénieur. Pendant ce temps, en Suède, le postier Ingmar n’a qu’un rêve : rencontrer le roi pour pouvoir le saluer. Après mille difficultés, il y parvient à Nice. Mais la rencontre est des plus décevantes. Le postier est remercié de sa vénération par un bon coup de crosse de canne sur le dessus du crâne…
« L’analphabète qui savait compter » est un roman humoristique complètement déjanté. L’intrigue est improbable et même totalement invraisemblable. Chaque rebondissement est plus incroyable que le précédent. On reste dans l’esprit du premier succès de Jonasson, « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Tous les personnages sont dingues, ou, à tout le moins, ont un grain de folie. Et ils se retrouvent dans des situations rocambolesques comme cette histoire de bombe atomique dont les héros n’arrivent plus à se débarrasser. C’est énorme, mais ça passe car l’humour est fin, léger et intelligent. Le trait n’est pas outré et le regard reste toujours compatissant sur les personnages. Un très agréable divertissement et la preuve que l’humour n’est plus le domaine réservé de nos amis britanniques !

Une analphabète. Et qui compte sacrément bien !

7 étoiles

Critique de Tistou (, Inscrit le 10 mai 2004, 68 ans) - 15 janvier 2016

Bienvenue à « Farfelu Land » ! J’ai l’impression que Jonas Jonasson ne recule devant rien. Ni devant l’improbable ni devant ce qui lui met le sourire aux lèvres. Et aux nôtres par la même occasion !
Jonas Jonasson a envie de nous parler de l’Afrique du Sud époque apartheid et de son envie de bombe atomique ? Banco ! On attaque le récit là-bas avec Nombeko, petite fille, noire, analphabète, qui survit dans son ghetto en vidant les latrines, mais qui présente, tout de même des dispositions particulières quant au calcul. Analphabète ? Pas longtemps puisqu’elle oblige celui qui veut lui faire subir les derniers outrages à lui apprendre à lire, après toutefois l’avoir maté en lui plantant ses ciseaux dans la cuisse.
Noire, femme (enfin, fille) elle cumule quelques « handicaps » au beau pays de l’apartheid et voilà-t-y pas que lors de sa première incursion en ville, hors de son ghetto, à la recherche de la grande bibliothèque (elle n’est plus analphabète mais elle a surtout de la suite dans les idées), elle se fait renverser par un Docteur en Sciences blanc, donc omnipotent même si chroniquement saoul. Elle est condamnée (renversée mais coupable, on n’avait peur de rien au pays de l’apartheid !) à travailler plusieurs années à son service pour rien, une esclave quoi. Notre Docteur est le responsable du programme de développement nucléaire sud-africain. Problème ; il a acheté son diplôme de Docteur es Sciences. Solution ; Nombeko ; le génie du calcul (et de l’intelligence à revendre avec cela).
Je n’en finirai plus de dérouler les plans délirants par lesquels Jonas Jonasson fait progresser son histoire. Vers la Suède, avec une bombe atomique dans ses bagages pour faire bon poids, avec des agents du Mossad au train, tant qu’à faire, qui estiment que cette bombe aurait eu mieux à faire en Israël … Et si je vous dis que Hu Jintao est son copain, ça ne vous étonnera pas plus que ça ? Si ? Elle l’a connu en Afrique du Sud, juste avant de la quitter pour la Suède ! Même qu’elle lui a servi d’interprète puisqu’elle a appris le chinois pendant sa période esclavage – mise au point de la bombe, côtoyant trois sœurs chinoises dans la même situation qu’elle.
L’invraisemblance est totalement revendiquée, assumée et sert de détonateur aux multiples rebondissements. Ca en fait une lecture charmante, avec quelques passages où l’on sent bien que Jonas Jonasson se fait un plaisir de faire passer des messages subliminaux, et d’autres plein de bon sens :

« La différence entre la bêtise et le génie, c'est que le génie a ses limites. »

Mais le monde réel est-il vraiment sérieux, à tout prendre ? Si vous ne voulez pas désespérer … faites comme Jonas Jonasson.

Pétage de plombs

8 étoiles

Critique de Hamilcar (PARIS, Inscrit le 1 septembre 2010, 69 ans) - 30 septembre 2015

Nombeko est une fille noire sud-africaine préposée au vidage des latrines. Elle rencontre un pauvre hère chargé de diamants qu'elle camoufle dans les ourlets de son seul vêtement avant d'être renversée par une voiture conduite par un ingénieur peu scrupuleux. Ce dernier obtient gain de cause devant les tribunaux malgré sa responsabilité. Apartheid quand tu nous tiens! La jeune fille devient une sorte d'esclave sur un site qui traite du nucléaire. Déjà là... ambiance.
Puis s'en mêlent deux frères jumeaux suédois, dont l'un n'a pas d'existence civile, trois chinoises fabricantes de poteries certifiées de l'époque Ming , deux barbouzes du Mossad israéliens, et une bombe atomique qui se balade dans un carton censé contenir de la viande d'antilope.
Tout va bien. Sauf que se rajoutent une excentrique républicaine anarchiste, une grand-mère éleveuse de patates qui s'avère être une véritable comtesse, un premier ministre, un roi, un président chinois.
Je ne sais pas ce que fume Jonas Jonasson, mais sa dope est mortelle et finit par envoûter ceux qui s'en approchent. Commencer le livre, c'est prendre un risque, celui d'être accro. Après son petit vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire, Jonasson continue son pétage de plombs. Et personnellement, j'en raffole.

un vrai bonheur

9 étoiles

Critique de Verosalie (, Inscrite le 15 novembre 2009, 46 ans) - 24 février 2014

C'est frais, c'est souvent improbable, mais qu'est-ce que c'est drôle!!
Comme son précédent roman, Jonas Jonasson nous entraine dans une suite de péripéties souvent très décalées, et très rigolotes. Cette bombe atomique qui se retrouve incognito en Suède et cette jeune fille qui va mener son monde par le bout du nez, c'est une idée très drôle: Voila, moi j'adore ce qu'il écrit... et j'espère que le prochain sera du même style.
Je recommande vivement ce livre pour un bon moment de détente et de rigolade:
Ca fait du bien de rire en lisant aussi!

Same procedure

4 étoiles

Critique de Yotoga (, Inscrite le 14 mai 2012, - ans) - 20 février 2014

J’ai vraiment détesté le premier livre de Jonas Jonasson que l’on m’avait offert et quand j’ai vu le deuxième à la bibliothèque, je n’en attendais rien. Mais je suis tombée dedans et… Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d‘avis !

On retrouve les éléments du premier livre : notre héroïne, cette fois jeune femme, aussi confrontée aux services secrets et à la bombe atomique, voyage de par le monde. L’histoire commence en Afrique du sud, avec des chinois et passe par la Suède, tout ça à la sauce « cours d’histoire » et saupoudré d’éléments improbables … exactement comme le premier livre.

Alors, avec la même recette, quelle est la différence entre les deux livres et pourquoi ce livre m’a plu ?

Tout d’abord, la petite Nombeko Mayeki est charmante et on tombe très vite sous le charme de cette intelligence aiguë. Avant ses 16 ans, elle lit des livres de physique et en comprend plus que le professeur saoul dont c’est censé être le métier. Elle devient femme, fidèle à elle-même.
Ensuite, les retournements de l’histoire sont beaucoup plus plausibles puisqu’on suit en parallèle une histoire en Suède 15 ans plus tôt et l’histoire de Nombeko, donc le lecteur voir venir la chose et les rencontres ne tombent pas du ciel.
Le livre commence par la citation sur la bêtise qui n’a pas de frontière et il tient sa promesse jusqu’au bout. Cette fois ci, les tensions politiques de l’apartheid ainsi que le racisme des USAs sont confrontées à la philosophie d’un ancien nazi et le royalisme suédois au communisme et aux idées des partis démocrates. Chaque caractère est bien travaillé, détestable ou admirable.

Reste-t-il quelque élément que je n’ai pas aimé dans ce livre ?
Oui, cette façon de traiter chaque chose à la légère, comme si tout n’était pas si grave me fatigue un peu : en temps de crise, il ne suffit pas de peindre des fleurs sur les murs pour que tout soit beau.
Pour le troisième roman, l’auteur a intérêt à concentrer ses intrigues sur d’autres pays, construire le livre autrement, sinon le lecteur aura vraiment l’impression de ne pas être pris au sérieux.

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