Nuits de Chine
de Michel Brice

critiqué par Fanou03, le 13 janvier 2014
(* - 49 ans)


La note:  étoiles
nuits d'horreur dans le XIIIème arrondissement
Une jeune fille issue de la communauté asiatique du XIIIème arrondissement de Paris est retrouvée morte, le corps affreusement mutilé. Cependant tout porte à croire qu’il s’agit d’un suicide déguisé en meurtre. L’inspecteur-divisionnaire Boris Corentin et son fidèle adjoint Aimé Brichot, saisis de l’affaire, vont tenter des démêler les fils tortueux de cet épineux dossier. Mais il leur faudra faire preuve de patience face à une communauté chinoise où la loi du silence est la règle et ne pas perdre la tête devant les tentations féminines qui passeront à leur portée...

Blanc, noir et rouge : Ce sont les trois couleurs qui forment le paysage pictural de cet épisode des "Brigades Mondaines" et qui donnent à l’histoire, malgré une prose parfois facile, une véritable atmosphère, inquiétante et terrible, plutôt bien réussie, dans la France de 1980.

Trois couleurs donc: blanc, comme les rues d’un Paris paralysé par la neige et le froid où s’aventurent les deux policiers des Brigades mondaines ; noir comme la vie nocturne des tripots aux spectacles sordides et aux salles de jeu clandestines ; rouge enfin, comme le sang des victimes disparues dans l’horreur du régime de Pol-Pot et qui sont évoquées régulièrement par les protagonistes asiatiques du roman.

Certains passages sont particulièrement angoissants, très cinématographiques et à la hauteur des meilleurs "thrillers". On pourra cependant reprocher à l’auteur de nous plonger un peu systématiquement dans le glauque et les bas-fond de l’enfer avec un délice qui confine à la complaisance, mais j’imagine que c’est une des marques de la série. Heureusement, la mentalité sainement franchouillarde des deux policiers et leurs amours de la gaudriole mettent un peu de légèreté bienvenue dans ce récit policier nourri par les traumatismes de l’histoire contemporaine.