Un p'tit tramway dans la tête
de Timothy Harris

critiqué par Rotko, le 19 juillet 2003
(Avrillé - 50 ans)


La note:  étoiles
Un homme à la dérive.
"Heat wave", titre original,( = vague de chaleur) insiste sur le malaise extérieur qui pèse sur la Californie du sud, alors que le titre français s'intéresse au malaise intérieur du personnage principal. "Paradise", c'est son nom, première malchance ! Il fut un bon photographe, maintenant il boit et fait des petits boulots crapuleux, toute honte bue. On trouvera beaucoup d'explications à son mal-être, depuis son enfance, ses expériences, son regard désabusé sur la société. Même la télé a sa petite idée :
"Quand on entasse trop de rats dans une cage, qu'on leur envoie de l'air pollué, et qu'on les soumet sans arrêt à un tintamarre de bruits industriels, ils se transforment en cannibales homosexuels et agressifs. Si alors on leur donne le choix entre de l'alcool et du glucose liquide, ils choisissent l'alcool."
Pourrait-il s'en sortir, notre Bobby Paradise ? on se prend à l'espérer, car il a du coeur et du sentiment.
L'histoire ? on n'en dira rien, par discrétion (!), sauf que le manque de tramways se fait cruellement sentir, et que les automobilistes ont des moeurs détestables.
Toutefois, notre privé connait des petits bonheurs, jugez plutôt : "Ce qu'il y avait de bien à la morgue [...], c'est qu'on était content d'en sortir. Même s'il faisait un temps de chien, même si l'air était étouffant, on avait toujours l'impression d'être en sursis, une fois dans la rue".