Chroniques cauchoises
de Guy de Maupassant

critiqué par Tistou, le 29 janvier 2014
( - 68 ans)


La note:  étoiles
Quatre nouvelles
Et encore ! Nouvelles ? Non, chroniques ! On a l’impression de lire – d’écouter dans ce cas précis puisque ça ne semble exister qu’en livre audio – des notes prises pour nourrir ses romans, ses nouvelles à venir. Des impressions, de petits faits relatés, mais surtout cette délicate écriture …

«Quand, sur une plage pleine de soleil, la vague rapide roule les fins galets, un bruit charmant, sec comme le déchirement d’une toile, joyeux comme un rire et cadencé, court par toute la longueur de la rive, voltige au bord de l’écume, semble danser, s’arrête une seconde, puis recommence avec chaque retour du flot. Ce petit nom d’Étretat, nerveux et sautillant, sonore et gai, ne semble-t-il pas né de ce bruit de galets roulés par les vagues ?»

Cauchoises, oui, il y est question du pays de Caux, et notamment d’Etretat (les quatre nouvelles : «Etretat », « La belle Ernestine », «L’Anglais d’Etretat » et « Les attardés »). Ne vous attendez pas à être balloté d’une histoire d’amour tragique à une aventure paysanne qui finit mal comme Guy de Maupassant en a l’habitude. Non, encore une fois, il ne se passe rien. Guy de Maupassant nous gratifie de ses observations, de ses humeurs, de son ressenti sur ce pays cauchois et les habitudes de ses « indigènes », normands comme chacun sait. Ca m’a fait penser à certaines nouvelles – qui pour le coup pourraient être qualifiées de chroniques – de Pierre Loti ou Joseph Conrad, notamment à propos de la Bretagne. Ce n’est pas si loin, finalement …