Cette longue nouvelle est extraite du recueil Dur comme l'amour, paru en 1990 et 2001 pour la traduction française, et je n'ai qu'une envie, c'est de me le procurer très vite.
Leon Barlow écrit, envoie son roman et ses nouvelles partout, essuie refus sur refus des éditeurs. Il vient de divorcer, n'a pas de boulot, ça se passe très mal avec son ex-femme. Alors il peint des maisons, pour obtenir quelques dollars qui lui permettront de se consacrer à l'écriture quelques temps, et quand il n'y en a plus, il recommence. Il se biture consciencieusement à la bière glacée, poétise sur la beauté du crépuscule, et se réveille le matin dans des endroits inconnus, ahuri de constater que sa mémoire est vide... Il est sur la pente de la vraie déchéance, le constate, n'en fait rien...
Ca vous rappelle quelqu'un, ou c'est moi qui suis obsédée par Philippe Djian au point de retrouver une partie de son univers partout ?....
Mais avec Larry Brown c'est le cran au-dessus. Djian laisse toujours un peu d'espoir filtrer, ses personnages sont barrés mais attachants. Leon Barlow, non. Il pue le désespoir, le bout du tunnel invisible, les bras baissés et le malheur. Pourtant il ne quittera pas vos pensées bien après que vous aurez terminé la lecture de cette nouvelle. Son monde, ses mots, vous collent à la peau.
Moi j'appelle ça du talent, du grand.
Cuné - - 57 ans - 1 juin 2005 |