La mort des bois de Brigitte Aubert
Catégorie(s) : Littérature => Policiers et thrillers
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Elise, muette, aveugle, paralysée, héroïne d'un vrai polar
La vraie originalité de ce roman réside dans son personnage principal, à la fois héroïne et narratrice : Elise Andrioli, 36 ans, qui a eu la malchance de se trouver, 10 mois auparavant, dans la zone d'impact de l'explosion d'une voiture piégée. Son fiancé est mort sur le coup et elle-même s'est réveillée, après quelque temps de coma, aveugle, muette, et paralysée. Yvette, employée dévouée à la famille Andrioli, s'occupe désormais d'Elise à plein temps. Dans son malheur, Elise a la chance de pouvoir encore entendre, et depuis quelques jours, elle arrive même à bouger un index. Lors d'une sortie au supermarché, alors qu'Yvette laisse Elise dehors, sous la surveillance lointaine d'un garde, une fillette s'approche d'elle et commence à lui raconter une histoire horrible : la « Mort des Bois » a emporté de jeunes garçons, dont son propre frère. D'ailleurs elle vient d’enlever Michaël, il est dans les bois, « très mort ». Elise se demande si la gamine est folle, ou si elle a vraiment assisté à des meurtres d’enfants, comme elle le prétend... Elise va vite se rendre à l'évidence lorsqu'un quatrième enfant est retrouvé assassiné dans les bois, et surtout qu’un sadique pervers, recherché par la police, s'amuse à tourner dangereusement autour d'elle...
Loin d'être déprimant, le personnage d'Elise possède un humour féroce et ironique, un sens aigu de l'autodérision, et un amour immodéré pour la vie.
L’auteur évite ainsi les pièges de la compassion et de l’apitoiement que pourrait amener ce genre de sujet. Son style est familier, incisif, cynique parfois. Les monologues intérieurs d'Elise, toujours pleins de questions, d’émotions, de colère ou de peur, laissent transparaître sa frustration permanente d'avoir ainsi été coupée de toute communication. Elle ne sait dire que "oui" en soulevant son index gauche de quelques centimètres sur l’accoudoir de son fauteuil roulant. Sorte d'araignée immobile au centre de sa toile, Elise laisse venir à elle les protagonistes de cette histoire sordide d’enfants assassinés et mutilés. Et tous se confient, stupidement rassurés par cette inoffensive apparence, avec la certitude qu'elle ne pourra rien répéter. La perception du narrateur étant réduite, cela limite considérablement les informations auxquelles le lecteur a accès. Ce point de vue s'avère une source de suspense très efficace, et Brigitte Aubert a très bien réussi quelques scènes particulièrement effrayantes. On arrive parfaitement à s'imaginer à la place d'une personne aveugle et paralysée, et qui est donc complètement à la merci de son environnement. L'intrigue est bien tissée, rebondissements et fausses pistes se succèdent tandis que montent l'angoisse et l'horreur jusqu'au dénouement final, soigneusement amené pour surprendre le lecteur. Je conseille sincèrement ce livre, tout d’abord parce que c’est un vrai polar, prix de littérature policière 1997, et qu'il nous montre une véritable originalité dans le genre, un enquête menée par une tétraplégique muette et aveugle, qui loin de nous apitoyer, nous garde en haleine jusqu’au bout. Je vais m'empresser de lire la suite des aventures d’Elise, « La mort des neiges », il parait qu'elle arrive à écrire maintenant !
Les éditions
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La mort des bois [Texte imprimé], roman Brigitte Aubert
de Aubert, Brigitte
Points
ISBN : 9782757808283 ; 7,20 € ; 14/05/2008 ; 288 p. ; Broché
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Les critiques éclairs (8)
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A lire en diagonale
Critique de Didoumelie (, Inscrite le 5 septembre 2008, 52 ans) - 27 décembre 2012
L'histoire paraît peu crédible : une paralysée aveugle et muette qui nous livre ses émotions et son cheminement à travers un livre. Bon, ça fait lourd ... encore que. Passons...
La lecture aurait pu être plaisante, mais la "sauce" ne prend pas : les personnages ne sont ni attachants, ni crédibles, ni dignes d'un intérêt quelconque, les scènes sont souvent ennuyeuses.
J'ai eu le sentiment que l'auteur s'amusait à tenter de faire peur au lecteur, mais ceci est amené de manière ridicule et tellement vaine, que j'ai souvent eu envie de m'arrêter de lire pour crier "Oui bon ça va, on a compris, mais qu'y-a-t-il d'autre d'intéressant ?"
La qualité d'écriture n'y est pas non plus, et très sincèrement la pseudo-intrigue de "qui est l'assassin des enfants ?" ne m'a même pas donné l'envie de poursuivre ma lecture...
Un livre très surprenant avec une héroïne extrêmement attachante …
Critique de Monde imaginaire (Bourg La Reine, Inscrite le 6 octobre 2011, 51 ans) - 30 mars 2012
Lui faire mener une enquête criminelle particulièrement complexe, tout en la rendant si vivante et sans qu’on s’apitoie une seconde relève du pur exploit.
Tout le suspense vient de l’impossibilité de notre héroïne de communiquer avec les autres, de voir derrière leur masque et bien sûr d’essayer de se défendre contre un nombre impressionnant d’agressions. Son sens de l’humour à toute épreuve et l’énergie qu’elle dégage m’ont vraiment bluffée.
Dès les premières pages, nous restons scotchés au fauteuil d’Elise et nous sommes suspendus aux moindres de ses mouvements d’index. Tout au long du récit, nous ne pouvons nous empêcher d’éprouver toutes les frustrations d’Elise. D’autant que l’histoire est pleine de faux-semblants et de rebondissements. Le suspense est implacable !!!
Cependant même si l’intrigue est d’une grande originalité et d’un style enlevé, la fin du livre vire malheureusement à du « grand guignol », invraisemblable et très décevant. Et malheureusement, cela semble être une constante chez Brigitte Aubert car après la lecture de ce livre, j’ai également lu La Mort des Neiges où la fin est encore plus bâclée. C’est d’autant plus regrettable car cette romancière possède une plume fort originale et novatrice…
Les soliloques d'Elise
Critique de Sapo (, Inscrit le 28 août 2010, 84 ans) - 4 septembre 2010
Nous entrons dans l'intimité d'une recluse totale, muette, aveugle, ne pouvant bouger un orteil. Nous devrions fondre de compassion.
Que nenni. Grâce au style de Brigitte Aubert, nous entrons immédiatement dans une complicité jubilatoire avec son héroïne.
J'ai souvent pensé, durant cette lecture, à Mar adentro, le très beau film d'Alejandro Amenabar.
Black-out incomplet
Critique de Cuné (, Inscrite le 16 février 2004, 57 ans) - 16 juin 2005
Par contre le dénouement est invraisemblable, hyper tiré par les cheveux, c'est dommage, vraiment, parce que tout le reste nous tient en haleine avec virtuosité !
original
Critique de Yaki (reims, Inscrite le 21 janvier 2005, 48 ans) - 24 février 2005
bon
Critique de MoRe pLeAsUrE (region parisienne, Inscrit le 30 janvier 2005, 41 ans) - 24 février 2005
Quelques longueurs...
Critique de Dirlandaise (Québec, Inscrite le 28 août 2004, 69 ans) - 29 novembre 2004
J'avoue que j'ai trouvé frustrant la description de certaines scènes par une aveugle et de ne pouvoir mettre un nom sur les protagonistes. Le livre comporte également des longueurs. La fin est totalement invraisemblable et frise le ridicule.
J'ai adoré le personnage principal d'Élise et son combat pour réussir à bouger un peu plus que le doigt ce qu'elle réussira d'ailleurs vers la fin en se servant de sa main. Ma curiosité a été alimentée tout au long du livre et j'avais hâte de savoir le nom du coupable.
Malheureusement, la fin est tellement invraisemblable qu'on décroche et n'y croit plus... Par contre, les réflexions d'Élise sont savoureuses. À lire malgré ses défauts...
Totalement original
Critique de Aaro-Benjamin G. (Montréal, Inscrit le 11 décembre 2003, 55 ans) - 14 juillet 2004
J'ai dévoré ce roman, accroché à chaque nouveau rebondissement ingénieux... usqu'à la fin, qui personnellement m'a déçu et lui a coûté sa note parfaite.
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