Touche pas à ma mère, sale monstre !

"C’est pas moi qu’il faut manger" est un très joli album qui trouve sa place dans les meilleurs titres pour les jeunes autour des monstres. L’on sait que sur ce site nous avons chroniqué de nombreuses productions de ce type, aussi notre affirmation se fait en toute connaissance de cause. Si le titre "1,2,3 L’EFFROI" par Albert Lemant, avec une présentation visible ici http://www.crilj.org/des-livres-et-nous-2, est un des plus intéressants au niveau graphisme et pédagogique (fort utile pour les mathématiques en GS et CP) car il transforme les nombres allant de 1 à 14 compris, puis 18, 40, 101, 666 et 1001 en monstre, "C’est pas moi qu’il faut manger" est d’un grand intérêt du point de vue du contenu du récit.

En effet l’enfant demande plusieurs fois de suite à ses proches ou à ses jouets de l’accompagner le soir dans son lit. Lorsque chaque nuit le monstre lui rend visite, cela lui permet de les offrir en pâture, le refrain est alors du type :

« Non ! C’est pas moi qu’il faut manger ! Mange plutôt (….), il est (….) »

Vont ainsi y passer le doudou, le chien, le petit frère, la tante. Faute de ressources nouvelles, l’enfant est obligé de se tourner vers sa mère. Toutefois lorsque le monstre arrive, Mathéo se ressaisit, sentant tout ce que de culpabilisant pourrait avoir une responsabilité dans la mort de sa mère. Il affronte verbalement le monstre lui ordonnant de quitter ces lieux et de lui rendre tous ceux de son entourage qu’il a dévorés. Mathéo décide que le soir il fermera sa penderie à clé afin qu’aucun autre monstre ne puisse revenir, car c’est évidemment par là qu’il devait pénétrer dans la chambre.

La couleur quasi unique est le rouge, les personnages ont des physiques très avantageux, si la mère et la tante étaient un peu moins habillées elles trouveraient bien leur place dans une BD érotique de Pichard. Le monstre aurait lui plutôt globalement un physique de poupée russe gigogne, il serait d’ailleurs intéressant de les évoquer à travers cet ouvrage, voire même de dessiner le et dessous ce dernier de cacher les figures des personnages qu’il a dévorés. En expression écrite on peut faire reprendre le refrain à des élèves de CP et leur demander d’imaginer qui (et avec quelle qualité) encore Mathéo aurait pu offrir au monstre avant le recours ultime à sa mère. Notre poltron est devenu un héros, il a vaincu ses peurs. En prolongement on fera lire "Reviens !" d'Olivier Douzou et Natali Fortier.

On est heureux qu’une fois de plus l’éditeur OQO nous offre un album de très grande qualité, nous avions déjà dit ici le plus grand bien de l’album "Les sept frères chinois" de Rodolfo Castro, André da Loba avec un graphisme qui renvoie aux figures du tangram (puzzle chinois avec des figures géométriques).

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  C'est pas moi qu'il faut manger !

  de del Mazo, Margarita Konstantinov, Vitali (Illustrateur)
  OQO Editions
  ISBN : 9788498714166 ; 14,00 € ; 30/09/2013 ; 36 p. ; Relié

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