Seigneurs des Deux Terres Tome 1 : Les chevaux du fleuve
de Pauline Gedge

critiqué par Jfp, le 16 février 2014
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
trois mille ans avant la révolution…
L’Égypte ancienne (pharaonique) est une mine pour les romanciers en quête d’un public nombreux. Universellement connue, la civilisation égyptienne, grâce aux nombreux témoignages d’un passé somptueux, offre à bon prix tous les ingrédients d’une littérature populaire d’une efficacité redoutable : amours (y compris entre frères et sœurs), crimes, conquêtes et trahisons s’enchaînent au milieu de l’or et des lapis-lazulis, pour le plus grand plaisir du lecteur avide de dépaysement. Lorsque les dieux s’en mêlent, tout devient alors possible, créant maints rebondissements. Pauline Gedge utilise donc tous les poncifs du genre pour nous plonger dans l’histoire mouvementée de la 15ème dynastie, à travers quelques personnages des familles royales de cette époque troublée. Le Nil, fleuve sacré dont les crues célèbres rythment la vie quotidienne et assurent la survie des populations, est le personnage principal de cette saga mettant en scène la famille royale déchue de Séqenenrê Taâ, régnant à Thèbes (Oueset dans le livre) comme vassal d’Apopi 1er et rêvant de reconquérir la primauté sur la Basse et la Haute Égypte (le Royaume des Deux Terres). Les personnages, surtout masculins, sont bien dessinés, on s’attache à leurs rêves de gloire et de puissance, à leurs amours (un peu), le dépaysement est garanti et on ne s’ennuie jamais dans ce roman d’aventures antiques. Mais on peut regretter que l‘auteure n’ait pas cherché à "élever" un peu le débat, avec des ouvertures vers des préoccupations universelles et plus actuelles, comme d’autres ont su le faire…