Don Juan, Tome 2 : Le Roi Amoureux
de Michel Zévaco

critiqué par CC.RIDER, le 16 février 2014
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Plus palpitant que le tome un
Grâce à une belle somme d'argent empruntée à son futur beau-père, le très calculateur Amaury de Loraydan tente de favoriser l'union de Leonor d'Ulloa et de Don Juan Tenorio. Ainsi espère-t-il se retrouver dans l'incapacité de l'épouser lui-même comme le souhaitaient ardemment François Ier et Charles Quint. Mais il va lui falloir commencer par mener à bien l'enlèvement de la belle, ce qui ne va pas s'avérer chose facile. Clother de Ponthus, sincèrement amoureux de Léonor, est toujours à la recherche d'une mystérieuse cassette enterrée sous une dalle de la chapelle de l'hôtel d'Arronces où réside la belle. Elle cacherait des documents qui devraient lui permettre de prendre connaissance de sa véritable ascendance. Pendant ce temps, le roi François Ier continue à poursuivre de ses assiduités Bérengère Turquand sur la vertu de laquelle veille un père aimant et soupçonneux. L'orfèvre a transformé son logis en camp retranché avec passages secrets, portes dérobées et souterrains. Il bénéficie également de l'aide d'un certain nombre de serviteurs armés jusqu'aux dents et prêts à en découdre. Le roi et le noble hidalgo parviendront-ils à leurs fins ?
« Le roi amoureux » est le second tome de la série consacrée à « Don Juan », fresque romantique plus rocambolesque qu'historique. Ecrit de manière encore plus enlevée que le premier, ce livre se dévore bride abattue tant est forte l'envie de connaître la fin des aventures de tous les personnages de cette histoire foisonnante et palpitante. Que d'amours contrariées (thème éculé mais toujours efficace), de complots, de trahisons, de guet-apens, de duels et même de scènes de révolte populaire ! On se retrouve pendant un moment replongé dans la faune de la Cour des Miracles, cette zone de non-droit du Paris de l'époque avec ses mendiants, ses tire-laines, ses ribaudes, ses vide-goussets et autres rois d'Argot. L'intérêt monte crescendo jusqu'à une fin pétrie de fantastique (Don Juan face à la statue du Commandeur) qui vaut à elle seule le détour. Zévaco n'a d'ailleurs rien inventé. Il a certainement puisé son inspiration chez Molière et chez Mozart mais en traitant ce thème mythique d'une manière assez spectaculaire. Au total, le très divertissant ouvrage d'un auteur de romans de cape et d'épée malheureusement un peu oublié de nos jours.