XIII, tome 14 : Secret défense
de Jean Van Hamme (Scénario), William Vance (Dessin)

critiqué par Corto, le 24 janvier 2001
(Bruxelles - 51 ans)


La note:  étoiles
Beaucoup de bruit pour pas grand chose
Vous pensiez être une star. Car, de tous vos amis, vous restiez le seul à avoir tout compris aux aventures de XIII, à ses multiples métamorphoses et autres changements de nom.
Et bien, ne vous reposez pas sur vos lauriers, car le dernier album est sorti. Et il y a du boulot.
Les Ricains ne sont pas contents ; ils veulent avoir la peau de celui qui a tué Wally Shéridan, leur dernier et bien-aimé président. Le bouc émissaire est tout trouvé, c'est notre ami XIII. Ils lui organisent manu militari un procès à huis clos (classé Secret Defense). Et là, bardaf, surprise de taille, on dégotte à notre homme un nouveau patronyme. Quel rebondissement ! XIII n’en mène pas large, mais va heureusement échapper aux griffes des vilains méchants… pour tomber entre de plus mauvaises mains encore. Se tirera-t-il une nouvelle fois de ce mauvais pas ?
Cette fois, inutile de se retaper les derniers tomes, les auteurs ont eu la sollicitude de résumer l’histoire en deux planches très lourdes comportant autant de texte que de dessin. La suite du récit n'en paraît que plus superficielle, surtout une chasse à l’homme qui s’étale tout de même sur pas moins de vingt planches et dont l'utilité reste à démontrer. Si ce n’est rappeler que XIII reste avant tout un homme d’action.
Pour ma part, je dirais que la série perd de plus en plus en crédibilité, et que les auteurs semblent enfermés dans leur histoire. Alors, pourquoi ne pas conclure un cycle ? Même sur une énigme. Car peut-on vraiment imaginer une autre porte de sortie ? En choisissant de placer XIII dès le début dans le cercle très restreint des personnes les plus puissantes au monde, les auteurs réduisaient d'emblée ses possibilités de fréquentation. Ils s'obligeaient également à lui trouver un CV à la hauteur de celui de ses compagnons d'aventure. Et ce pedigree de champion du monde, ils ne le trouvent pas.
Aujourd'hui, ils tournent vraiment en rond, et comme pour nous détourner de la quête (lassante) de la véritable identité de XIII, ils nous servent des nouveaux personnages. On a donc droit à un bon, Danny Finkelstein, journaliste de son état, et un mauvais, Jessica Martin, âme damnée d’Irina Svetlanova, elle-même ex-égérie de feu la Mangouste.
Bref, vous l'aurez compris, j’ai pas adoré. Il est bien passé le temps où j’attendais désespérément la sortie du nouvel album…
Déçu. 5 étoiles

Un manque d'inspiration totale pour ce tome qui reprend les grandes ficelles du genre pour permettre une édition en temps et en heure ?
Vraiment le moins bon des XIII que j'ai lu jusqu'à présent.
Pas de suspense, pas d'intérêt pour le scénario, une agence mondiale de tueurs à gages patronnée par Irina la femme fatalement borgne, qui pour mesurer le niveau de ses nouvelles recrues organise une chasse à l'homme.
Les proies sont XIII et un plumitif dont le frère a été assassiné, ce dernier ayant eu vent du complot, menottés l'un à l'autre vont-ils s'en sortir !!!
Bof, bof, bof.

Hexagone - - 53 ans - 21 décembre 2012


Mauvaise passe... 6 étoiles

Nous voici donc dans la suite de notre exploration analytique de la grande série XIII, chef d’œuvre incontournable de la bande dessinée. Ce n’est pas parce que la série serait globalement bonne qu’il nous faudrait admirer tous les albums de la même façon, de même que ce n’est pas parce que certains épisodes sont indiscutablement inférieurs à d’autres que nous n’allons pas aller jusqu’au bout…

Il faut dire que le scénariste, Jean Van Hamme, a su nous attirer dans un sacré piège avec son personnage amnésique placé au cœur d’une grande machination politique et criminelle. XIII, assassin ou soupçonné d’assassinat, pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de l’assassinat du président des Etats-Unis, William Sheridan.

On sait que l’assassin était d’une confrérie où chaque comploteur portait un numéro tatoué sur l’épaule. XIII avait donc un chef, le fameux numéro I. Maintenant, on sait qui il était, mais tout n’est pourtant pas terminé car les haines, les vengeances et règlements de compte sont encore en pleine activité… sans oublier que les intérêts des uns et des autres sont encore en concurrence dans cet univers de pouvoir…

Après un procès spectaculaire, XIII a été arrêté par un certain Giordino que nous connaissons déjà tandis que Carrington, Amos et Jones ont réussi à se réfugier au San Miguel chez l’ami fidèle Armand de Préseau…

XIII aurait pu espérer être jugé en toute légalité mais il va être enlevé par une vieille connaissance – Irina – qui a des comptes à régler et qui va organiser, pour son plus grand plaisir une sorte de chasse à l’homme grandeur nature…

La chasseresse, puisqu’il s’agit d’une femme lancée à la poursuite de XIII, se nomme Diane, elle appartient au NSA et elle doit tuer XIII. Sur ce dernier point, que ce soit l’Etat, les services secrets ou les anciens comploteurs : tout le monde est d’accord et XIII va avoir bien du mal à survivre…

Un album moyen, sans utilité forte dans la compréhension des mécanismes de l’histoire, mais donnant au dessinateur de belles occasions de s’illustrer avec des scènes spectaculaires. Mais tout cela ne suffit pas à masquer les lacunes de l’album sur le fond. La série est alors en danger, Van Hamme doit de ressaisir s’il veut convaincre tous ses lecteurs…

Shelton - Chalon-sur-Saône - 68 ans - 29 décembre 2011