Le sang des Valentines
de Catel (Dessin), Christian de Metter (Scénario et dessin)

critiqué par Shelton, le 26 février 2014
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Très beau et très touchant !
Il fallait bien qu’un jour cette terrible guerre cessât et ce fut le 11 novembre 1918. Ce jour-là, « jour de fête aujourd’hui sur terre » serait-on prêt à chanter, Augustin va quitter le front, quitter la guerre et la boucherie quotidienne pour rejoindre son village, sa maison, sa femme, la belle et douce Geneviève…

Cet album bédé va tenter, avec le talent de Christian De Metter pour le scénario et le dessin, mais aussi avec le renfort de Catel pour quelques lettres, les fameuses valentines, lettres coquines qu’Augustin a reçu, en fin de guerre, de sa femme chérie, de nous raconter les grandes retrouvailles de fin de conflit… Et c’est bien l’un des aspects de la guerre dont on parle peu… Et pourtant !

Au début du conflit, les lettres de Geneviève étaient surtout fades, voire pleines de griefs et récriminations… Il faut dire que si le front était horrible, la vie à l’arrière, pour les femmes, les vieillards et les enfants, n’était pas si paradisiaque que cela… Labours, vendanges, moissons, entretien des bêtes… puis remplacement des hommes dans les usines… Puis, un jour, les lettres sont devenues plus attrayantes, plus douces, plus intimes, plus câlines. C’est ainsi que notre Augustin perçut ces fameuses valentines écrites et dessinées par Catel dans cet album très touchant, bouleversant même !

Le retour à la maison, c’est aussi une façon de passer des lettres tendres et douces à la réalité, à la reprise de la vie de couple. Est-ce que tout se passera bien ? Rien qu’en posant la question, surtout pour ceux qui connaissent les histoires racontées par Christian De Metter, on se doute bien que ce ne sera pas une histoire à l’eau de rose avec la vie qui reprendrait comme avant, comme s’il n’y avait pas eu la Grande Guerre !

Mais, en même temps, qui serait capable d’imaginer la fin de cet album ? Objectivement, le premier atout et point fort de ce one-shot, c’est ce scénario parfaitement ajusté et millimétré. Je sais que certains lecteurs n’ont pas adhéré, on refusé de suivre Augustin jusqu’au bout. On peut comprendre, mais si on a un tant soi peu compris ce qu’était la guerre, cette guerre, alors on peut y aller et on ira jusqu’au bout du drame…

Mais que dire du dessin, que dis-je de la peinture de Christian De Metter ? Indiscutablement, nous sommes-là en présence d’un album d’auteur, d’une œuvre d’art indiscutable, d’un travail profond, sensible et pétri du sang des hommes et des femmes qui vécurent cette période dont nous célébrons actuellement le centenaire. C’est sombre, c’est grave, c’est porté par les couleurs, c’est étonnant de grandeur et d’humanité…

La touche de Catel vient dans un premier temps égayer le récit, mais, attention, faites attention à vous car ce qui peut sembler doux et plaisant peut provoquer encore plus de souffrance… aux personnages, aux lecteurs aussi.

Franchement, ce n’est pas étonnant que cet album de bande dessinée ait reçu le prix du public pour le meilleur album de l’année en 2006 lors du festival d’Angoulême ; Ce fut mérité et voilà un bel album à remettre en valeur en pleine commémoration, même si cette histoire relève sur le fond d’une belle fiction. C’est surtout une façon de rendre hommage aux Poilus et leurs familles… Pourtant que tout cela semble loin !
Oui oui. mais court 9 étoiles

Bonjour les lecteurs ...
Hier un hommage aux poilus et aux Valentines.
Augustin a rejoint le front, laissant sa femme dans les Pyrénées.
Le couple bat de l'aile suite à la perte d'un enfant.
S'engage alors une correspondance .. d'abord à sens unique, Geneviève ne répondant pas ou peu aux lettres d'Auguste et ce de façon toujours vindicative.
Petit à petit, les échanges prennent une autre tournure.. Geneviève semble avoir retrouvé ses sentiments d'antan vis-à-vis de son époux.
La guerre se termine .. Auguste rentre au pays.. l'histoire ne fait que commencer !
Très belle BD aux couleurs d'aquarelles qui donnent un rendu très intense.
J'ai aimé cette histoire de Valentine même si j'ai trouvé la fin un peu brutale .. quelques pages supplémentaires ne m'auraient pas déplu.

Faby de Caparica - - 63 ans - 12 novembre 2018