La rafale, Tome 3 : Terminus Saïgon
de Patrick Cothias (Scénario), Patrice Ordas (Scénario), Winoc (Dessin)

critiqué par JulesRomans, le 20 mars 2014
(Nantes - 66 ans)


La note:  étoiles
Indochine française terminus Bien Dien Phu
Afin de ravitailler les postes militaires du sud de l’Annam à la hauteur de Dalat, un train blindé chargé de légionnaires roule sur les voies de chemin de fer. Nous sommes en 1948 et la pression du Vietminh se fait plus intense.

Si le couple formé par le sergent légionnaire d’origine espagnole et la jeune Vietnamienne nationaliste continue à prendre du plomb dans l’aile (au sens propre et au sens figuré) par contre celui formé de l’ancien maquisard limousin devenu ingénieur au Transindochinois et de l’ancienne fille de bonne famille reconvertie en propriétaire de bordel passe à l’étape supérieure.

On suit les difficultés rencontrées par les légionnaires pour rapatrier des civils vers Saigon, une fois encore les initiatives américaines manquent de clarté. Cette BD est le récit des aventures complexes en terre indochinoise d’un homme et d’une femme au passé sibyllin, au présent téméraire et à l’avenir sulfureux mais aussi un hymne au courage des légionnaires face aux combattants du Vietminh. Ces derniers sont globalement présentés sous des aspects peu reluisants, même si les objectifs d’indépendance nationale qui sont les leurs sont largement respectés dans le récit.

Incontestablement nous sommes en face d’une BD où l’action de la légion est décrite de façon valorisante. Entre 1950 et 1954 de 15 000 à 20 000 légionnaires constituèrent la quasi-totalité des forces militaires françaises face à un nombre impressionnant de partisans communistes. Nul doute que la solidarité mutuelle et l’esprit de sacrifice ont permis à ces hommes, aux passés divers mais chargés d’aventures militaires dans des camps différents pour le même conflit et des combats divers depuis 1936 (Guerre d’Espagne), de faire face. Il est fort possible que cette série nous amène progressivement jusqu’en 1954, où les chefs militaires français eurent l’idée géniale de mettre une bonne partie de leur capital humain dans un camp retranché situé dans une cuvette. Comme pour le tome 1, une partie documentaire d'environ 10 pages est présente dans ce volume 3.