Le philosophe qui n'était pas sage
de Laurent Gounelle

critiqué par AmaranthMimo, le 4 mars 2014
( - 34 ans)


La note:  étoiles
Réflexion sur la société occidentale à travers un conte plutôt bien écrit
Deuxième livre de Laurent Gounelle que j'ai lu (enfin celui là je l'ai plutôt écouté... mais je ne fais pas la différence personnellement). L'écriture est fluide, et la lecture de François Hatt très agréable (surtout certaines voix)

J'ai beaucoup apprécié ce récit qui nous amène en Amazonie où l'on découvre le choc de deux civilisations : la civilisation américaine et une tribu indienne (soi disant un peuple heureux, qui ne connaît pas le malheur).
Avec bien entendu, une sombre histoire derrière tout ça : le besoin irrépressible des américains de se venger et de dominer en rendant les indiens malheureux. En effet, Sandro est philosophe et veuf depuis peu, sa femme ayant été tuée dans cette région d'Amazonie, il est conduit par Cracus et trois de ses hommes à découvrir cette civilisation et ceux-ci vont lui obéir.
Les américains vont essayer de pervertir de leur mieux cette tribu amazonienne, mais vont être confrontés à quelques heurts tout au long du récit.... et bien entendu ces perversions passent par la mise en place d'un esprit de concurrence, de jalousie, de peur, de violence et une société de consommation.
Tout cela, comme Gounelle nous en donne l'habitude nous permet d'en retirer une certaine morale : notre société est mauvaise en différents points : l'individualisme, le consumérisme...

Personnellement j'ai apprécié ce moment passé à écouter ce livre, il est toujours intéressant de revenir aux "fondamentaux" d'une civilisation. La fin est tout de même venue un peu trop rapidement pour moi, quelques éléments supplémentaires n'auraient pas été de trop, et l'histoire d'amour est vraiment too much à mon goût.
Intention louable... 7 étoiles

L'objet du livre de Gounelle est assez clair: une critique de l'individualisme et du consumérisme qui constituent une bonne part de la construction et du fonctionnement des sociétés occidentales, sous forme de parabole. Je présume que nombreux sont ceux qui adhèrent a cette critique, et je suis de ceux-là. Ceci étant, il y a une différence entre le message que veut transmettre l'auteur et le moyen de le faire. Si l'on utilise les moyens de communication habituels - conférences, séminaires...- la méthode est simple : on doit aller droit au but et délivrer de façon simple le message. Maintenant, si l'on ambitionne d'utiliser l'écriture romanesque, cela devient plus difficile parce que la composante artistique y est prédominante : le message est secondaire et l'écriture artistique prend la première place. Lorsqu'on lit, par exemple, "Les frères Karamazov" de Dostoïevski, "Main Street" de Sinclair Lewis, "Mon nom est rouge" de Orhan Pamuk, "Tout s'effondre" de Chinua Echebe, "Cent ans de solitude" de Gabriel Marquez" ou "Madame Bovary" de Stendhal, on apprécie d'abord l'art de l'écriture, quitte à essayer de déchiffrer les intentions de l'auteur par la suite. Dans le cas de "Le philosophe qui n'était pas sage" on est malheureusement loin de cela. Je dis bien malheureusement, parce que le message valait la peine d'être envoyé et défendu. Je dirais, en résumé : le livre de Gounelle a des intentions louables, mais le reste ne suit pas, ou peu. Ceci étant, je pense personnellement que c'est un livre utile, que je recommanderais.
PS. J'étais obligé de mettre un chiffre dans la case "étoiles" mais personnellement je ne suis pas d'accord pour traiter un livre comme une barre de chocolat.

Benyounes - - 78 ans - 1 novembre 2019


Bluewitch bis 2 étoiles

Tout à fait d'accord avec la critique de Bluewitch! Contrairement à ce que nous dit la quatrième de couverture, il n'y a absolument rien de subtil dans cette remise en cause de nos sociétés occidentales. Disons que les ficelles sont grosses comme des cordes, qu'on voit tellement où l'auteur veut en venir qu'on se demande pourquoi on continue à lire (pour ma part, parce que j'avais tellement aimé les deux autres livres de Laurent Gounelle que j'ai cru jusqu'à la fin qu'il y aurait quelque chose de plus). J'ai aussi été agacée par les clichés de ces gentils indigènes qui ne connaissent pas les émotions négatives, qui se montrent d'une naïveté sans nom, qui sont plus purs que purs et identiques les uns aux autres. Bref, à moins d'être fan de Laurent Gounelle et de ne rien vouloir manquer de lui, je vous suggère de passer votre tour. Je me suis ennuyée.

Gabri - - 38 ans - 16 avril 2016


Ah bon? 3 étoiles

Cela est dit en quatrième de couverture, "Le philosophe qui n'était pas sage" est "une histoire surprenante qui cache une subtile remise en cause de notre société". Malheureusement, les mots "cache" et "subtile" semblent de trop car l'intention de l'auteur est claire et la remise en cause tout sauf subtile...

Ce qui fait le plus défaut à ce récit, c'est un soupçon de crédibilité... A tous les niveaux, l'improbabilité est de mise: les indigènes parlent anglais, acceptent la venue d'inconnus sans discuter, leur donnent un pouvoir décisionnel et se plient à toutes leurs consignes. La chamane, évidemment la plus belle femme du village, tombe amoureuse de l'homme brisé par le deuil - qu'elle n'aura vu que deux fois - ; les méchants mercenaires sont très méchants et les gentils villageois sont très gentils (et naïfs). Même si les idées évoquées par le personnage Sandro quant à notre société malade (hyper-consommation, individualisme, déconnexion du "Grand Tout" de la Nature, violence, jugement, comparaison et compétitivité...) sont évidemment justes, il n'empêche que placées dans ce contexte narratif, elles en deviennent risibles et perdent leur pertinence dans un roman à visée "philosophique" (importance des guillemets !).

Le thème est donc rendu accessible à toute personne fréquentant peu les livres de développement personnel. Sauf que, d'un point de vue purement littéraire, ce roman est maladroit, naïf et décevant.... Mais peut-être est-ce dans l'air du temps que cette superficialité du développement d'idée ? Le livre donne presque l'impression d'être en lui-même le produit de ce qu'il dénonce... même si l'on ne doute pas de la bienveillance et de la sincérité de son auteur, bien entendu.

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 23 mars 2016


oui mais non... 4 étoiles

Sandro est professeur de philosophie à l'université. Mais il est surtout en deuil : son épouse est morte, offerte en sacrifice par une tribu primitive d'Amazonie dans laquelle elle effectuait un reportage. Le meurtre a eu lieu il y a presque un an, mais le deuil, malgré tous les bons conseils trouvés dans les livres de philosophe, ne se fait pas. Pour continuer à vivre, Sandro ne voit qu'un seul moyen : se venger ! Mais pas n'importe comment. Il veut que les membres de la tribu souffrent autant que lui souffre de la disparition de sa bien-aimée. Et pour cela, il a un plan machiavélique : à l'aide des quatre mercenaires engagés pour l'amener jusqu'au village des primitifs (ce sont les mêmes que ceux qui avaient accompagné sa femme un an auparavant), il va détruire leur société en leur apprenant ce que sont la propriété, la compétition, l'envie, la consommation, etc…
Eliana, la presque shaman du village, ne voit pas d'un bon œil l'irruption des cinq hommes dans la vie de son village mais que peut-elle faire, toute seule avec ses plantes et son bon sens, contre les attraits du miroir aux alouettes de la société de consommation ?

Quand mon beau-frère m'a proposé ce livre, j'ai dit : "bof merci mais non tu sais, j'ai plein de trucs sur ma table de chevet et sur mes étagères". Comme il insistait et disait que c'était à la fois génial et hyper drôle, je l'ai embarqué avec moi. Puis Gounelle, ça fait longtemps qu'on m'en parle, qu'on m'en vante les mérites, enfin, les ouvrages, à la fois drôles, agréables à lire, et distillant au tout-venant de la culture philosophique. Alors je me suis dit : vas-y Ellane, ne meurs pas bête, prend l'objet à pleine main et plonge-toi dans cette histoire.
Ce livre est, à mon avis (qui ne vaut franchement pas grand-chose mais je suis quand même là pour le donner) un truc puant de démagogie à 3 balles (des balles qui datent d'avant l'euro), mixant un "je te fais la morale sur la télé que c'est pas bien et que ça sert à rien de vouloir ressembler aux top modèles" à une pseudo-histoire d'amour qu'on voit arriver comme le nez au milieu de la figure et qui se hisse, avec difficulté, au niveau des Harlequin de ma préadolescence, et une soi-disant vulgarisation philosophique quasi-culturelle (mais de loin, hein, faut pas pousser la ménagère de moins de 50 ans sur des réflexions trop poussées non plus) qui m'ont donné le sentiment d'être prise, disons-le, pour une abrutie (et ça, je n'aime pas !).
Bon, puisqu'on en est au versant "philosophique" du truc, voici, en substance et "en diagonale" le message : la télévision, la société de consommation, la compétition, les informations, la pudeur, la jalousie, la propriété, boooooouh, c'est maaaaaal. Vivre nu, du produit de sa cueillette et de sa chasse, dans des maisons 100% écolo et durables, en baisant qui nous plait quand ça nous plait, aimons-nous les uns les autres, écoutons les vieux qui ont plein d'expérience à partager, restons positif même quand il pleut (!), etc… ouaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis, c'est biiiiiiiiiiiien. Super !! C'est sûr, je me sens l'âme à prendre la vie avec beaucoup de philosophie tout à coup !!
Le bon point, c'est que, primo, c'est pas long (300 pages mais écrites en police large !), et secundo, c'est pas compliqué à lire, on ne se pose pas beaucoup de questions.
Ben oui, parce que les indiens primitifs d'Amazonie, qui vivent en pagne et sont pacifiques, mais qui auraient des dieux (!!) auxquels ils sacrifieraient (!!) des blondes mêmes pas vierges (!!), ben ça parle l'anglais d'Amérique. Ben oui ma brave dame !
Et puis, en plus, c'est qu'ils n'ont pas une once de bon sens, de sagesse ou de quoi que ce soit, ces primitifs. Eux, c'est plutôt le genre enfant bisounours naïf (les fameux "bons sauvages" de Rousseau ?), qui n'attendent qu'une chose : se faire corrompre par les vilains premiers mercenaires venus (enfin, même s'ils les ont déjà vu avant !) qui certes, ne sont pas très malins (eh eh, la tête ou les jambes, faut choisir) mais sont déterminés et coachés par un philosophe déçu en plein deuil. Ça fout les jetons hein ? Du coup, les grands méchants mercenaires manipulent (ben oui, c'est quand même au cœur de l'intrigue) les gentils petits enfants béats d'admiration devant l'une des leurs qui leur raconte que la cueillette a été mauvaise (clin d'œil à BFM TV ?) et qui s'est mis des bouts de bois dans les seins (pour qu'ils soient plus gros) cachés dans un petit haut (pour donner envie aux hommes de voir en vrai, et aux femmes, d'avoir les mêmes). Bref, intellectuellement parlant, raconter qu'en gros des "adultes" au fait de la modernité peuvent manipuler des "enfants" qui n'en ont jamais entendu parler, ça ne me fait même pas rire jaune, et je trouve ça limite, très limite, très très limite ! Voire même que ça dépasse la limite !
Allez zou, j'arrête le sarcasme (je me sentais pourtant bien partie) et je vais dire ce qui m'a le plus dérangée dans ce livre. Ce qui m'enquiquine le plus, c'est pas l'histoire d'amour gnan-gnan, la fin cucul la praline, le manichéisme pas vraiment cousu de fil blanc qui donne l'impression qu'on est vachement intelligent parce qu'on a compris que l'auteur mettait en parallèle, avec caricature et humour (je n'y suis pas sensible mais c'est pas grave), deux systèmes de société opposés, les discours démago de Sandro à ses sbires qui ne comprennent pas à quoi ça sert de manipuler les primitifs , etc… Moi ce qui m'embête, c'est qu'à la lecture de ce livre, on a l'impression que l'humain, il est bon et gentil intrinsèquement. Et que c'est le dehors, la société, les manipulateurs, qui corrompent cette bonne nature. Que en plus, nos petits bisounours, ils n'y peuvent rien, c'est extérieur à eux, au-delà de leur système de compréhension du monde, et qu'ils le subissent de plein fouet, et qu'ils n'ont pas les moyens d'y résister, parce que ce méchant extérieur ne leur en laisse pas l'opportunité et qu'ils ne s'en aperçoivent même pas. Et que, s'il n'y a pas une presque-chaman pour les guider sur le bon chemin, quelqu'un d'éclairé donc, qui réfléchit par lui-même, ben les petits bisounours se transforment en gentil troupeau de moutons qui suit le dernier qui aura parlé. Parce que le cerveau, faudrait voir à pas s'en servir, au cas où il s'userait ! Pour un Laurent Gounelle, "spécialiste des sciences humaines" et dont les "livres expriment sa passion pour la philosophie, la psychologie et le développement personnel" (dixit la courte biographie précédant l'ouvrage), le message aurait gagné à être un peu plus… réfléchi ? (désolée de ma replongée dans le sarcasme).
Bref, je n'ai pas du tout aimé ce livre, au même titre que je n'aime généralement pas ceux de Musso ou de Coelho ; ce n'est pas leur faute, mais je prends leurs textes comme des leçons de morale du genre "yakafokon", ce qui me donne des boutons, de l'urticaire, l'envie de manger deux tablettes de chocolat, de me ronger les ongles, etc… Après, je connais des gens très bien à qui ça plait. Alors ne vous laissez pas influencer par ma chronique chagrine, pensez par vous-même, et décidez en votre âme et conscience si, oui ou non, vous vous laisseriez tenter par l'histoire de ce "Philosophe qui n'était pas sage" !


Ce n'est pas si simple. On ne se rend pas compte à quel point on est influencé par les images véhiculées par la société. Les visuels de femmes censées incarner la femme parfaite inondent nos magazines, nos vitrines, nos écrans, mais qui a décidé des critères ? Pas toi, pas moi… Comme toutes ces images vont dans le même sens, on les érige en vérité. Ça devient une norme, une évidence pour tout le monde. On ne se rend pas compte à quel point nos goûts sont ainsi façonnés, au point de nous leurrer nous-mêmes. On croit être libres dans nos préférences, et en fait on ne l'est pas tant que ça.

Souviens-toi, le secret, c'est d'aimer. Aime ta vie sans rien désirer que tu n'aies déjà et tu goûteras à la sérénité des dieux. Et si de plus tu parviens à aimer tout ce qui est autour de toi, à t'aimer toi-même et à aimer tous ceux que tu vois, alors non seulement tu goûteras la sérénité des dieux, mais aussi tu partageras leur extase.

Ellane92 - Boulogne-Billancourt - 49 ans - 9 janvier 2015


Deux visions de l’existence humaine 7 étoiles

Confronter notre vision du monde à celle d’une civilisation n’ayant eu que pas ou peu de contacts avec l’Occident, voilà le thème du récit et donc du troisième roman d’un auteur que j’ai découvert récemment par le biais de son premier ouvrage « L’homme qui voulait être heureux »
Proche d’ une de mes idoles littéraires, Maxence Fermine, certainement quant à l’atmosphère qui transpire du récit, et ce tout en étant beaucoup moins poétique, l’auteur nous raconte, plus que dans son premier roman, une histoire captivante tout en nous confrontant à nos valeurs. La dimension philosophique de l’œuvre est donc pour moi fondamentale mais ce roman peut aussi parfaitement plaire à celui qui cherche simplement une lecture accrocheuse, fluide et distrayante.
Le chapitre 21 est une perle dans son genre et résume à lui tout seul le thème essentiel du roman.
Laurent Gounelle restera sans doute un auteur à suivre même s’il a un style qui s’inscrit manifestement dans une grande facilité et risque d’être perverti par les sirènes du succès commercial.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 15 mai 2014


Surprenant 7 étoiles

au dos du livre :
« Un roman captivant, plein d'humour, de sens et de suspense. Une histoire surprenante qui cache une subtile remise en cause de notre société ».

Cette phrase résume parfaitement ce roman.

L'histoire :
Sandro (New-York) souffre de la perte brutale et inadmissible de sa femme. Tuée de manière cruelle, dans la forêt amazonienne au cours d'un voyage professionnel.

Un jour il plaque tout, et veut retrouver les traces de la tribu qui a anéanti sa vie. Une rage folle de tuer ces « sauvages ».

Accompagné de trois hommes, connaisseurs des lieux, il s'enfonce dans la chaleur moite de la forêt et arrive dans le village.

Cet étranger philosophe intrigue ... il s'acharne à détruire la sérénité de cette tribu, qui elle en fin de compte, n'est pour rien dans la mort de son épouse...

Elianta, chamane en herbe, lui dévoilera la vérité.

Mon avis :
Cette histoire est remplie de « comparaisons » (sous-entendues) entre la vie que nous menons dans notre monde civilisé et la vie que mène la tribu au milieu de la forêt.

J'ai relu parfois certains passages pour en comprendre le vrai sens que l'auteur avait voulu donner.
Beaucoup de références au philosophe Marc Aurèle dont il est imprégné sont semées par-ci par-là.

Un livre qui me change de l'ordinaire de mes lectures, il nous donne une certaine leçon de vie. A méditer.

Je retiens le nom de cet écrivain et lirai sûrement un autre de ses livres.

Gilou - Belgique - 76 ans - 5 mars 2014