Les noces de Poitiers
de Georges Simenon

critiqué par Catinus, le 13 mars 2014
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Dur-dur d'être jeune !
Voilà ! ces deux-là sont mariés. Linette attend un bébé ( il n’y avait pas urgence non plus…). Gérard Auvinet a trouvé un emploi à Paris où il gagnera au moins deux mille francs. Mais les deux jeunes mariés savent ce qui les attend : 800 francs à tout casser (et il faut rembourser des dettes, déjà) et une chambre minable dans un hôtel qui l’est tout autant, sans vraie lumière, sans air. Auvinet se l’est promis : il « arrivera « ; mais il déchantera vite : il n’y pas de place pour lui et sa femme à Paris…

Tout comme Auvinet, le jeune Simenon a lui aussi débuté à Paname, au début des années ’1920, alors qu’il débarquait de Liège, dans une certaine Ligue patriotique pour un bien maigre salaire. Pas de crime dans ce roman daté de 1960, pas de sang, pas de violence ; juste un leitmotiv de l’auteur : que peut bien devenir un « raté «, comme il y en a tant ?

Un plus qu’excellent Simenon ( comme je le dis presque à chaque coup, vous allez finir par ne plus me croire, mais cette fois, c’est vrai de vrai).


Extraits :

- Oui, il haïssait sa propre jeunesse qui ne lui servait à rien qu’à l’humilier à chaque instant.

- C’est très gentil de vouloir parvenir … Mais à quoi ?... Il n’était bon à rien. C’était sa mère qui avait raison quand elle lui répétait : « - Tu ferais mieux d’entrer aux chemins de fer, ou dans une administration … On est tranquille pour toute sa vie. «
- A en croire les gens, il n’y a rien de plus beau que la jeunesse et, quand vous êtes jeune, tout le monde semble vous le reprocher, ou bien on vous sourit avec condescendance.